Réunion de l’exécutif national

L’Exécutif national se réunira à Winnipeg du 30 septembre au 2 octobre. La première séance débutera à 9 h, à l’hôtel Radisson.

Si votre section locale veut faire inscrire un point à l’ordre du jour de cette réunion, veuillez communiquer avec votre vice-présidente régionale ou votre vice-président régional et lui fournir de l’information claire et succincte.

À propos de l’exécutif national

L’Exécutif national est responsable des politiques, des programmes et de la direction du Syndicat des employées et employés national. Entre les congrès, l’Exécutif prend des décisions importantes et élabore des politiques nous permettant de s’occuper de notre syndicat. L’Exécutif national se réunit trois fois par année pour passer en revue les activités du syndicat et pour s’assurer que celles-ci correspondent aux désirs des membres.

La Revue a besoin de vous!

Travaillez-vous dans le domaine des communications ou celui des relations publiques? Êtes-vous bilingue? Vivez-vous près de Winnipeg? Nous avons besoin de vous durant la Conférence sur les droits de la personne, du 3 au 6 octobre.

Nous sommes à la recherche de deux journalistes sur place qui participeront à la conférence et rédigeront de courts articles pour nous. Durant nos deux dernières conférences, nous avons eu la chance de compter sur des membres très talentueux pour produire La Revue : le communiqué officiel du SEN sur la conférence.

Relié : Vous pouvez consulter les éditions antérieures de La Revue ici et ici.

Nous cherchons aussi un ou une photographe de talent. Nous fournissons l’appareil photo, à vous de trouver les sourires à immortaliser!

Si vous voulez nous aider (et que vous n’êtes pas déjà une déléguée ou un délégué… parce que, dans ce cas, vous devez participer à la conférence!), envoyez-nous un courriel à l’adresse suivante : communications@une-sen.org. Écrivez une courte liste de vos atouts et assurez-vous d’indiquer la langue que vous maîtrisez le mieux ainsi que votre profil linguistique.

Les bénévoles seront considérés comme étant des observatrices et observateurs, financés par le SEN. Nous allons donc couvrir le déplacement, la chambre d’hôtel, la perte de salaire, l’allocation quotidienne et, au cas de besoin, les soins familiaux.

La fête du Travail!

Qu’est-ce qui est plus prévisible qu’un lever du soleil à l’Est?

Les médias grand public qui se demandent, le jour de la fête du Travail, si les syndicats ont encore leur utilité. C’est vrai! C’est la même chose chaque année!

Et cette année n’a pas fait exception.

Cependant, parmi la multitude d’articles qui remettent en question la pertinence des syndicats  – et les articles tout aussi nombreux, rédigés par des militants syndicaux qui font valoir que les syndicats sont effectivement importants — il y a eu quelques articles agréablement différents qui soulignaient de vrais problèmes et proposaient des solutions concrètes.

Le Detroit News a publié un excellent éditorial sur les milieux de travail en pleine évolution et ce que cela signifie pour les syndicats.

Dans le passé, les syndicats mettaient l’accent sur l’ancienneté, encourageant les travailleurs à demeurer très longtemps au même endroit. Les travailleurs d’aujourd’hui sont plus mobiles et savent qu’ils vont passer d’un emploi à un autre durant leur carrière.

Les syndicats qui aident à vivre ces transitions auront quelque chose de précieux à offrir, à la fois aux travailleurs qui recherchent de nouveaux débouchés, et aux employeurs qui recherchent un  bassin stable de main-d’œuvre talentueuse.

L’éditorial poursuit en proposant que les syndicats offrent de la formation professionnelle pour séduire ces travailleurs modernes.

« Il faut évoluer si on ne veut pas disparaître. C’est là un véritable mantra du 21e siècle, qui s’applique très certainement aux syndicats », souligne le Detroit News.

Cette question de longévité en renferme une autre : le nombre de syndiqués du secteur privé diminue.

« La disparition de l’Union soviétique a fini par entraîner un déclin dans le secteur manufacturier, plus particulièrement en Amérique du Nord, mais en Europe aussi. Par conséquent, le nombre de bons emplois syndiqués et bien rémunérés a chuté dans ce secteur », fait observer John Fryer, spécialiste des relations de travail à l’Université de Victoria dans une entrevue accordée à la station News1130.

M. Fryer a également souligné que les jeunes travailleurs d’aujourd’hui ont grandi dans un climat où les gouvernements et les médias donnent souvent mauvaise presse aux syndicats — c’est pourquoi il devient très important de sensibiliser les jeunes.

Chez nos voisins du sud (eh oui, encore eux!), CBS St-Louis a interviewé Philip Dine, auteur de State of the Unions: How Labor Can Strengthen the Middle Class, Improve Our Economy and Regain Political Influence. Dans l’article, M. Dine soulève un autre problème auquel font face les syndicats : les entreprises deviennent de plus en plus habiles pour éviter la syndicalisation.

« Les firmes-conseils et les cabinets d’avocats sont grassement payés pour dire aux employeurs comment éviter la syndicalisation de leur milieu de travail », affirme-t-il.

Toujours selon M. Dine, les syndicats devraient se concentrer davantage sur les communications et expliquer pourquoi les syndicats sont si essentiels à une classe moyenne solide.

Que pensez-vous de ces idées? Avez-vous des idées novatrices à suggérer? Partagez votre point de vue en laissant un commentaire ci-dessous!

Grief collectif : OES, opérations sur le terrain

Le syndicat croit que l’employeur, Opérations des enquêtes statistiques (OES), opérations sur le terrain, à Statistique Canada, a enfreint la convention collective en annulant le travail habituellement accompli par les intervieweuses/intervieweurs sur le terrain et les intervieweuses principales/intervieweurs principaux sur le terrain relativement à l’Enquête sur les voyages internationaux.

Cela contrevient à l’article 23, de même qu’à tout autre article connexe ou pertinent concernant le préjudice causé par la perte d’heures de travail au salaire et aux avantages sociaux. Il s’agit également d’une violation de l’usage établi depuis au moins les trois dernières années durant lesquelles les employées et employés ont assumé cette tâche.

Nous avons formulé un grief collectif que vous pouvez télécharger ici. Les dirigeantes et dirigeants de la section locale doivent l’imprimer, le faire signer et le soumettre au SEN avant le 30 août 2013.

Pour obtenir plus de renseignements, veuillez communiquer avec votre agente des relations de travail:

Linda Koo
linda.koo@une-sen.org
613-560-2600
1-800-663-6685 poste 2600

Moyen de pression des agents du service extérieur

Depuis quatre mois, les membres de l’Association professionnelle des agents du service extérieur (APASE) exercent des moyens de pression sur l’employeur. Selon la pratique en vigueur au ministère, des membres de l’AFPC doivent parfois remplacer leurs collègues pendant l’été, lorsque ceux-ci sont affectés à l’étranger, et leur donner un coup de main lorsqu’il y a trop de travail. Cette pratique se poursuit même s’il y a grève. Nos membres se demandent donc quel sera l’impact des moyens de pression sur leur affectation.

Solidaires de ses confrères et consœurs de l’APASE, le SEN et l’AFPC demandent à ses membres de ne pas effectuer des tâches normalement accomplies par les collègues qui exercent des moyens de pression.

Si vous êtes membre du SEN en affectation temporaire à l’étranger et vous demandez si les tâches qu’on vous confie sont celles de vos collègues grévistes, consultez l’information ci-dessous ou communiquez avec le SEN.

Ce que cela signifie pour vous

Les moyens de pression au travail actuels de l’APASE ont d’importantes incidences sur les relations de travail au sein de la fonction publique fédérale à court et à long terme. Nous tenons à faire en sorte que notre propre syndicat et nos membres offrent à l’APASE le maximum de soutien que la loi autorise.

1. Tous les membres : Nous demandons à tous les membres du SEN de continuer à manifester leur appui aux membres de l’APASE qui sont en grève et à respecter le processus légal de moyens de pression au travail en ne tentant pas d’exercer les tâches des employés FS en grève. Si votre superviseur ou votre superviseure vous ordonne de le faire, vous devriez le/la renvoyer au Guide sur la préparation à une grève de son propre ministère, qui stipule clairement qu’il « ne faut pas demander aux employés membres d’autres unités de négociation d’exercer les tâches d’employés en grève ». Si votre superviseur ou votre superviseure persiste, veuillez communiquer avec votre agente des relations de travail, Andrée Lemire, du SEN qui vous conseillera.

2. Membres affectés à des postes FS : Les membres titularisés des unités de négociation de l’AFPC qui sont actuellement affectés dans un poste FS sont, en vertu de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique, réputés être membres de l’unité de négociation FS pour la durée de leur affectation et n’ont donc pas le droit de participer à des moyens de pression au travail. (La Commission des relations de travail dans la fonction publique a, dans la décision Potter de 2004, confirmé que « vous êtes ce que vous faites » est le principe absolu pour l’établissement de l’unité de négociation d’un employé ou d’une employée.) Nous recommandons fortement à tous ces membres de suivre les instructions de l’APASE relatives à des moyens de pression au travail. Cela s’applique même si vos cotisations syndicales continuent à être acheminées à l’AFPC et le SEN : il faut souvent du temps aux services de rémunération d’un ministère pour actualiser les listes de membres (« précompte des cotisations ») pour les syndicats et réacheminer les cotisations syndicales en conséquence, en particulier dans les ministères dont le taux de permutabilité est élevé, comme le MAECI et CIC.

3. Membres en déploiement de courte durée qui exercent des tâches FS : Les membres titularisés des unités de négociation de l’AFPC en déploiement de courte durée (« service temporaire ») dans des missions à l’étranger pour fournir une surcapacité en période de pointe exercent des tâches FS et sont réputés être membres de l’unité de négociation FS pour la durée de leur déploiement – même s’ils ne sont pas affectés à un poste FS particulier. Cela s’applique spécialement aux employés déployés dans les centres de traitement des demandes de visas de CIC (généralement des membres des groupes PM ou FB). Vous avez le droit de participer aux moyens de pression au travail, et nous vous recommandons fortement de suivre les instructions de l’APASE. Peu importe ce que votre gestionnaire peut vous dire, on ne peut pas vous imposer de sanction disciplinaire pour avoir participé à des moyens de pression au travail légal de votre unité de négociation. Il est interdit à la direction de recourir à des travailleurs de remplacement d’autres syndicats pour compenser l’absence d’agents du service extérieur en grève, et l’APASE a déclaré qu’elle a l’intention de présenter une plainte de pratique déloyale de travail dans les cas où des gestionnaires cherchent à contourner des moyens de pression au travail en empêchant des employés syndiqués en déploiement de courte durée de faire la grève.

4. Membres qui refusent leurs services pour le compte de l’APASE : L’APASE a confirmé qu’elle remboursera intégralement (100 %) le salaire net recouvré par l’employeur par suite de votre participation à des refus de services – même si votre échelle de rémunération (qui est protégée durant votre affectation à un poste FS) est supérieure aux taux de rémunération FS. N’oubliez pas que l’employeur ne peut recouvrer que le salaire plus les indemnités en vertu des Directives sur le service extérieur (DSE) 56 et 58, au prorata du nombre exact de jours où vous avez refusé vos services. Cela est confirmé dans la « Politique sur les grèves » du Conseil du Trésor (http://www.tbs-sct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?id=12607). Si vous êtes en service temporaire et touchez des indemnités en vertu de la DSE 8 (Affectations de courte durée à l’extérieur du Canada), l’employeur ne peut pas retenir l’indemnité de logement ou de vol ou l’indemnité quotidienne.

Enfin, l’APASE tient à remercier tous les membres de leur appui constant et de leur solidarité avec nos collègues du service extérieur. Si vous avez des questions au sujet de ce qui précède ou d’autres répercussions des moyens de pression au travail de l’APASE sur vous et votre travail, veuillez communiquer avec votre agente des relations de travail du SEN.

Grief collectif des employées/employés de Passeport Canada

Êtes-vous une employée/un employé nommé(e) pour une période déterminée de Passeport Canada? Vous aimeriez être nommé(e) pour une période indéterminée? Eh bien, l’employeur a d’autres plans en tête pour vous.

L’employeur a enfreint la convention collective ainsi que l’article 208 de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique par la modification unilatérale des conditions d’emploi. En effet, il a cessé d’appliquer la clause de la « Politique sur l’emploi pour une période déterminée du Conseil du Trésor » en ne permettant plus à ces employées/employés d’accumuler des périodes de service en vue d’obtenir un poste pour une période indéterminée.

En d’autres mots, si vous êtes une employée/un employé nommé(e) pour une période déterminée, l’employeur essaie de vous empêcher d’accumuler des périodes de service, ce qui fait qu’il est plus difficile pour vous d’obtenir un poste pour une période indéterminée.

Nous avons formulé un grief collectif que vous pouvez télécharger ici. L’Exécutif de la section locale doivent l’imprimer, la faire signer et la soumettre au SEN avant le 30 aout 2013

L’Agence Passeport Canada, Citoyenneté et Immigration Canada

L’Agence Passeport Canada, Service Canada – Ressources humaines et Développement des compétences Canada

Pour obtenir plus de renseignements, veuillez communiquer avec:

Jim McDonald
jim.mcdonald@une-sen.org
613-560-4357
1-800-663-6685 ext. 4357

*Je n’ai pas déjà rempli ce grief?

Après un examen plus approfondi, il a été déterminé que les membres n’ont pas été lésés avant le 2 août 2013. Après avoir consulté des conseillers juridiques ainsi que la section de la Représentation de l’AFPC, nous avons élaboré cette approche plus efficace, qui s’avère plus facile à suivre. Nous espérons que ce nouveau système éliminera également les problèmes techniques relatifs aux griefs collectifs présentés à l’avenir.

Parcs Canada récupère une partie de l’indemnité provisoire

Récemment, le Syndicat a été avisé du fait que l’Agence Parcs Canada avait récupéré une partie de l’indemnité provisoire des CS dans le cadre des paiements rétroactifs découlant de la convention collective qui vient tout juste d’être ratifiée. Le Syndicat est d’avis que cette mesure contrevient à la convention négociée avec l’Agence. Ainsi, par l’entremise du Syndicat des employées et employés nationaux, l’AFPC a entamé un grief collectif. Pour signer le grief, vous devez remplir le formulaire de grief ci-joint ainsi que le formulaire 19 en suivant les instructions ci-indiquées.

Veuillez cliquer ici pour télécharger le formulaire

Une fois que vous aurez terminé, veuillez envoyer le grief et le formulaire 19 à l’attention de M. Denis McCarthy à l’adresse suivante :

Denis McCarthy
Syndicat des employées et employés nationaux
150, rue Isabella, bureau 900
Ottawa (Ontario)  K1V 1S7
denis.mccarthy@une-sen.org

P.-S. Si vous connaissez un ancien membre CS qui a travaillé pour Parcs Canada (entre le 5 août 2011 et maintenant) et qui n’est plus à l’emploi de l’Agence, nous vous saurions gré de bien vouloir lui transmettre le présent message.

À la défense des peuples indigènes

La Journée internationale des populations autochtones du monde sera célébrée le 9 août. Cette journée fera l’objet d’un autre article, mais d’ici là, et étant donné l’urgence de la situation, nous vous prions d’agir pour protéger les Matsés et les groupes autochtones isolés du Pérou en appuyant le travail de l’organisme Survival International.

Dans le passé, nous avons présenté sur notre site Web le travail important qu’accomplit Survival International. Au Canada, cet organisme a défendu la Nation Innu, qui subit encore les répercussions d’attitudes colonialistes.

Par contre, il ne faut pas oublier que Survival International est un organisme mondial et qu’il a pour mandat de défendre de tous les peuples indigènes.

« Nous souhaitons vraiment que les gens comprennent et respectent le fait que les peuples indigènes doivent avoir la liberté de prendre leurs propres décisions en ce qui concerne leurs terres et leur mode de vie », explique Kayla Wieche, porte-parole de Survival International. « Nous les aidons à protéger leur vie, leurs terres et leurs droits fondamentaux. »

Partout dans le monde, les sociétés indigènes sont menacées de diverses façons : vol de terres, violence, racisme, extraction des ressources – sans parler de l’inévitable contamination des terres qui découle de cette extraction.

C’est pourquoi Survival International soutient que les entreprises doivent s’abstenir d’exercer leurs activités sur les terres des peuples indigènes si elles n’ont pas obtenu préalablement le consentement libre et éclairé de ces personnes.

« Chaque groupe autochtone doit accepter les activités entreprises et être parfaitement bien informé, affirme Mme Wieche. Et s’il ne veut pas qu’une entreprise travaille sur ses terres ou que des bûcherons abattent ses forêts, il a le droit de refuser. »

Les empiètements dont se rendent responsables les entreprises d’exploitation forestière et d’exploration pétrolière nuisent grandement aux peuples indigènes, surtout ceux qui sont isolés.

En 2008, Survival International s’est fait connaître en publiant d’incroyables images de peuples isolés – des peuples qui n’avaient jamais été en contact avec la société industrialisée.

« Les gens n’arrivaient pas à y croire… Ils n’en revenaient pas qu’il y ait encore des peuples isolés un peu partout dans le monde. »

Mais ce n’est pas parce qu’ils vivent en marge de la société que nous connaissons qu’ils ne savent pas qu’elle existe, prévient Mme Wieche.

« La plupart du temps, surtout dans la région amazonienne, les peuples ont réellement été maltraités par la société industrialisée. Et ils ne veulent pas faire partie de cette société. »

« C’est un choix délibéré. »

D’après Survival International, 90 % des Indiens de l’ouest de l’Amazonie ont été anéantis au XIXe siècle pendant la « fièvre du caoutchouc ». Même aujourd’hui, le contact avec le monde industrialisé entraînerait la ruine de ces peuples indigènes.

« Leur système immunitaire ne les protège pas du rhume ou de la grippe, c’est pourquoi la moitié d’entre eux – et c’est déjà arrivé – risquent de mourir s’ils entrent en contact avec le monde industrialisé. »

Une des menaces auxquelles ces communautés font face vient du Canada : une société canado-colombienne appelée Pacific Rubiales Energy Corporation. Elle est inscrite à la Bourse de Toronto sous le symbole PRE.

« Elle est à la recherche de pétrole sur des terres situées à un endroit où il a été proposé d’établir une réserve pour un groupe autochtone isolé », explique Mme Wieche.

Les Matsés, qui vivent tout près, croient être apparentés à ce groupe isolé et pensent qu’il vit sur les terres où Pacific Rubiales mène ses activités d’exploration.

Survival International demande à cette société du secteur de l’énergie de mettre fin à l’exploration pétrolière sur cette terre. La société compte également poursuivre l’exploration sur les terres des Matsés.

« Elle procède déjà à une prospection sismique. Des hélicoptères survolent la région, et cela perturbe le mode de vie du peuple et fait aussi fuir les animaux, ajoute Mme Wieche. C’est vraiment insupportable. »

Les Matsés se sont adressés aux actionnaires de Pacific Rubiales pour leur demander de retirer leurs investissements si la société poursuit ses activités d’exploration sur le territoire.

« Nous demandons au public d’écrire à Pacific Rubiales », conclut Mme Wieche, ajoutant qu’il faut enjoindre au gouvernement péruvien d’annuler son contrat avec le géant de l’énergie.

Pour en savoir davantage sur le sujet – et agir –, rendez-vous sur le site Web de Survival International.

Qu’est-ce qui arrive à nos congés de maladie?

Plusieurs rumeurs circulent au sujet de nos congés de maladie. Que va-t-il se passer? Analysons la situation et discutons-en de façon approfondie.

Tout d’abord, les congés de maladie font partie des avantages sociaux que contient notre convention collective. Toute modification au régime actuel devra faire l’objet de négociations — espérons que cela se produise à la table de négociation et non dans les journaux!

Pour avoir une discussion éclairée, nous devons comprendre comment fonctionne le régime actuel de congés de maladie.

Les crédits de congé de maladie s’accumulent chaque mois à partir du moment où un employé a travaillé au moins dix jours. Chaque mois, un employé accumule 1,25 jour, pour un total de 15 jours par année. Tous les crédits non utilisés à la fin de l’année s’accumulent et sont mis en banque. L’accumulation de congés de maladie se poursuit tout au long de la carrière de l’employé, sans limites maximales.

C’est comme une police d’assurance. Vos congés de maladie accumulés sont pour vous une sécurité financière advenant que vous soyez malade ou que vous vous blessiez. Vous avez ainsi l’esprit en paix.

Cette banque de congés de maladie devient extrêmement importante pour tout employé victime d’un accident ou atteint d’une maladie grave; il a ainsi une marge de manœuvre jusqu’à ce qu’il puisse recevoir des prestations d’invalidité à long terme. Ce type de prestations deviennent payables après 13 semaines d’invalidité ou de maladie, ou lorsque la personne a épuisé ses congés de maladie accumulés – selon la dernière éventualité.

Si un employé ne peut pas obtenir 13 semaines de congé de maladie, il peut combler le manque en recevant des prestations de maladie de l’assurance-emploi. Durant cette période, l’employé ne reçoit que 55 % de son salaire – et pour couronner le tout, il faut souvent attendre un certain temps avant de recevoir ces prestations!

Lorsqu’un employé n’a accumulé aucun crédit de congé de maladie, la haute direction a le pouvoir discrétionnaire de lui avancer jusqu’à 25 jours de congé de maladie. Ces congés doivent être remboursés par des crédits de congé de maladie accumulés à une date ultérieure.

Pourquoi le gouvernement déclare-t-il que le système ne fonctionne pas?

On entend souvent dire que le système actuel de congés de maladie est désuet.

« Il y a des abus », affirme le gouvernement. « Les fonctionnaires en utilisent plus que les employés du secteur privé », déplore-t-il. « La dette s’élève à 5,2 milliards de dollars », avertit-il. « Les nouveaux employés sont victimes de discrimination », s’émeut-il.

Et ainsi de suite…

Il y a du vrai comme du faux. Il y aura toujours des gens qui abuseront du système, mais ils représentent une minorité.

De plus, cette dette dont on parle toujours n’est pas vraiment une dette. Elle devient une dette dans un monde farfelu où chaque fonctionnaire utilise chaque congé de maladie qu’il a accumulé. En général, la dette disparaît lorsqu’un employé prend sa retraite parce que tous les congés de maladie accumulés ne sont remboursés d’aucune façon et disparaissent alors dans un nuage de fumée. Pouf!

En ce qui a trait aux nouveaux employés, on peut leur avancer jusqu’à 25 congés de maladie, au besoin. Peut-être que les nouveaux employés pourraient se voir offrir les mêmes dispositions que l’on offre aux employés de la direction – on leur avance tous les congés de maladie dont ils ont besoin et leurs primes d’assurance invalidité sont entièrement assumées par l’employeur.

Peut-être que certains des déboires du gouvernement découlent du fait qu’il s’est déchargé des services généraux sur les gestionnaires. Les services de ressources humaines dans la fonction publique ont beaucoup changé.

Avant, lorsqu’une personne partait en congé de maladie à long terme, les ressources humaines assuraient un suivi et collaboraient avec elle pour assurer une transition en douceur pour son retour au travail. Aujourd’hui, il revient au gestionnaire de faire le suivi de l’employé, en plus de s’acquitter de toutes ses autres tâches. Les services des ressources humaines fournissent des renseignements et des conseils aux gestionnaires; ils ne s’acquittent plus des autres tâches, comme faire un suivi.

Souvent, si le gestionnaire quitte son emploi, le nouveau gestionnaire ne sera même pas informé du fait qu’un de ses employés est en congé à long terme pour cause d’invalidité. Dans bien des cas, le gestionnaire n’aura pas acquis les compétences nécessaires pour gérer les congés liés à l’invalidité.

Alors que propose-t-on pour « moderniser » le système des congés de maladie? Pour le moment, rien. Cependant, le budget 2013 révèle que « le gouvernement se penchera sur ses pratiques et institutions de gestion des ressources humaines dans un certain nombre de domaines, y compris la gestion de l’invalidité et des congés de maladie, pour veiller à ce que les fonctionnaires reçoivent des services qui favorisent le retour au travail en temps opportun. »

De plus, le septième rapport du Comité consultatif sur la fonction publique nommé par le Premier ministre révèle ce qui suit : « Il faut aussi modifier le système actuel de gestion de l’incapacité et de l’absentéisme. En effet, il s’agit là aussi d’un système complexe et coûteux qui est sans commune mesure avec les pratiques dans d’autres secteurs de l’économie et qui n’offre pas des conditions équitables pour tous les employés. Ces pratiques sont également à revoir. » Manifestement, des changements vont se produire, mais lesquels?

Pour en avoir une idée, il suffit d’examiner le programme de congés de maladie de Postes Canada. Le régime de congés de maladie de ces employés a changé radicalement. Selon toute vraisemblance, le modèle que l’on nous proposera ressemblera à celui qui leur a été imposé. Le nombre de congés de maladie accordés annuellement sera réduit. Les congés de maladie non utilisés ne pourront pas être accumulés ni reportés. Après une courte période en congé de maladie, l’employé recevra des prestations d’invalidité à court terme à raison de 70 % de son salaire. Après une certaine période, il pourra recevoir des prestations d’invalidité à long terme.

Les gestionnaires ne gèreront pas les congés de maladie, c’est une compagnie d’assurance privée qui le fera. De plus, il faudra payer ses services de gestion, car, comme chacun le sait, les assurances privées ne sont pas gratuites. Les employés perdront de sept à dix jours de maladie par année, et il faudra payer des primes pour obtenir la couverture par un régime d’assurance-invalidité de courte durée. Une question me vient à l’esprit : qui paiera ces primes?

Que se passera-t-il si l’employé a utilisé toute sa banque annuelle de congés de maladie et qu’il attrape la grippe? Devra-t-il se présenter au travail même s’il est malade pour ne pas voir sa paie réduite? Comment le gouvernement gèrera-t-il l’éclosion d’une maladie extrêmement contagieuse, comme le virus H1N1 il y a quelques années?

Le temps est venu pour nous de parler de congés de maladie. Le régime actuel doit-il vraiment changer? Si oui, à quoi nous, les employés, voulons-nous qu’il ressemble?

Vos commentaires et idées sont les bienvenus!

Richard Ballance est le vice-président régional du Syndicat des employées et employés nationaux pour la région de la CRN–CT. Joignez-vous à la conversation en laissant un commentaire ci-dessous. Le présent article a été rédigé dans le cadre de notre programme de journalisme syndical. Si vous souhaitez en savoir davantage, cliquez ici. Pour présenter une histoire ou si vous avez des questions, écrivez-nous à l’adresse suivante : communications@une-sen.org.

 

Meutre à Buckingham

Si vous ne connaissez pas trop la banlieue de la région de la capitale nationale, vous n’avez probablement jamais entendu parler de Buckingham. C’est une petite collectivité d’environ 10 000 personnes, bien que, techniquement, depuis la méga fusion de Gatineau, elle fait maintenant partie de la ville.

Cependant, au début des années 1900, la ville de Buckingham était tout autre chose.

« Disons qu’elle était très semblable à d’autres endroits au Québec, en Ontario et ailleurs; il n’y avait pratiquement qu’une seule industrie », explique Pierre-Louis Lapointe, historien et auteur de plusieurs livres sur Buckingham.

Les habitants de la ville n’avaient pas beaucoup de choix, puisqu’il n’y avait que deux grands employeurs sur place : la Electric Reduction Company et la compagnie MacLaren.

Les MacLaren étaient des exemples parfaits de requins de l’industrie; ils ont amassé leur fortune en exploitant les ressources naturelles, en entretenant des liens étroits avec le gouvernement et en sous‑payant leurs employés.

En 1906, après avoir acheté leur seul grand concurrent dans la ville, les MacLaren étaient propriétaires de deux scieries et d’une usine de pâte à papier. À ce moment-là, ils avaient acheté le plus de terrains possible autour de la rivière — tout ça pour empêcher d’autres entreprises d’empiéter sur leur territoire.

Par mesure de sécurité, les MacLaren ont aussi acquis des droits exclusifs pour fournir de l’électricité et construire des chemins de fer dans la ville.

« Ils ont ainsi pu empêcher la construction de chemins de fer qui auraient  traversé la municipalité », poursuit M. Lapointe.

Sans chemin de fer pour transporter le bois d’œuvre ailleurs, les agriculteurs et les propriétaires de terres dans le secteur n’avaient d’autre choix que de vendre leur bois à la compagnie MacLaren.

« C’est un des outils qu’ils ont utilisé pour établir leur monopole. »

Pour les hommes qui travaillaient pour la compagnie MacLaren, les temps étaient durs.

« Croyez-vous que c’est humain de donner $1,25 par jour à des hommes qui travaillent de 7 heures du matin à 6 heure le soir, dans l’eau, la boue, sur les billots? » un ouvrier est cité comme ayant dit, en 1906. « Le travail est brutal et pénible. Ainsi, moi, j’ai 6 enfants; allez donc faire manger ça, instruire ça, habiller ça et faire la même chose, vous-même, avec un piastre et quart par jour. 1»

En 1906, le coût de la vie augmentait rapidement.

« À ce moment-là, les ouvriers n’en peuvent plus », explique M. Lapointe.

Quand les employés ont essayé de se syndiquer, les MacLaren ont rapidement décrété un lockout. L’entreprise a embauché des détectives (des gardes armés), et des briseurs de grève transportaient les billes de bois. Le conflit a atteint son apogée le 8 octobre 1906, lorsque les travailleurs ont voulu convaincre les briseurs de grève de s’en aller.

« Malgré les railleries et les sarcasmes anti-français qui leur sont lancés par les détectives, les hommes de Bélanger sont résolus à garder leur calme. Mais, soudain, retentit un sinistre commandement qui va mettre le feu aux poudres. Shoot them! [Tirez-les!] Ce cri vient du rang des détectives.2 »

« C’était une embuscade », a déclaré M. Lapointe.

Deux hommes ont été tués : Thomas Bélanger et François Thériault – des membres de l’exécutif. À leurs funérailles, ces hommes ont été dépeints comme des martyrs du mouvement syndical.

Les MacLaren ont été par la suite acquittés des meurtres. Selon le livre de M. Lapointe, le procureur était furieux et a déclaré qu’il porterait la décision du juge en appel. Il a presque aussitôt reçu un télégramme du procureur général du Québec lui disant de ne pas interjeter appel.

Les MacLaren avaient des amis haut placés.

Dans les mois et les années qui ont suivi le conflit d’octobre 1906, plus de 60 % des syndicalistes ont quitté le village. Les MacLaren avaient inscrit sur leur liste noire les fauteurs de trouble — et cette liste circulait parmi les autres employeurs du village qui n’ont pas hésité à accéder aux demandes de la famille MacLaren.

« Une des personnes interrogées au sujet de cette liste noire m’a raconté le cas d’un garçon qui, après avoir réussi aux examens et aux entrevues, se fait convoquer au bureau de R.M. Kenny qui sort un cahier du tiroir de son bureau et l’interroge sur ses liens de parenté avec tel ou tel ouvrier mêlé aux troubles de 1906…. Et de conclure sèchement Kenny : Sorry, there’s no job for you here ! [Désolé, il n’y a pas d’emploi pour toi ici!] 3»

« En quelques années, la population de la ville de Buckingham a diminué de 25 % — ce qui est énorme », ajoute M. Lapointe.

En 1934, les travailleurs ont, une fois de plus, essayé de se syndicaliser. Le Pulp and Sulfite Workers’ Union avait réussi à convaincre plus de 60 travailleurs de signer une carte d’adhésion. Malheureusement, l’entreprise a eu vent de ce qui s’organisait grâce à un espion infiltré parmi les travailleurs.

L’entreprise a réagi en congédiant toutes les personnes concernées.

« Donc, ça été une deuxième tentative de syndicalisation qui a été tuée dans l’œuf », résume M. Lapointe.

La seule chose à faire pour combattre l’entreprise MacLaren était d’améliorer le réseau routier pour permettre aux habitants de la ville de vendre du bois d’œuvre à d’autres entreprises.

« Vers la même époque, poursuit M. Lapointe, le gouvernement provincial du Québec s’est penché sur les conditions de travail des bûcherons et des travailleurs dans le domaine forestier. Par la suite, le gouvernement  a mis en place une sorte de salaire minimum, ce qui a forcé la compagnie MacLaren à augmenter le salaire de ses travailleurs. »

Et finalement…

« Ce qui a le plus aidé les ouvriers, c’est en fait – c’est  un petit peu drôle à dire – mais c’est la Deuxième Guerre mondiale », déclare M. Lapointe.

À ce moment-là, pratiquement tout était considéré essentiel pour l’effort de guerre. Les syndicats n’étaient pas autorisés à faire la grève, et les patrons ne pouvaient pas déclarer de lockout.

« Les MacLaren ont été obligé d’accepter la création d’un comité permanent de négociation entre les ouvriers et le patron », mentionne M. Lapointe.

La création de ce comité marque un changement important dans les conditions de travail. Et puis, en 1944, un syndicat est enfin reconnu par les MacLaren.

On connaît peu cette histoire à l’extérieur de Buckingham. En 1990, M. Lapointe a écrit un livre sur l’histoire de la ville de Buckingham dans lequel il relate le conflit de 1906. Le livre a été publié en anglais et en français, mais M. Lapointe affirme que les exemplaires en anglais ont tous disparu.

« Impossible d’en trouver un dans les bibliothèques. J’ai du mal à imaginer… mais les MacLaren ont le bras long », déclare-t-il à la blague. « C’est une histoire qui ne fait pas plaisir à certains éléments capitaliste. »

Selon M. Lapointe, cette histoire illustre bien qu’il y a toujours des liens entre la politique et l’économie — et que cela peut rarement être prouvé aussi clairement que par le conflit de 1906.

« Aujourd’hui, on blâme le syndicalisme et les unions pour tous les maux de l’économie et de la société », écrit M. Lapointe dans l’introduction de son livre en 1984. « Il est important de rappeler le rôle joué par le syndicalisme dans l’amélioration de nos conditions de vie. Il faut relever la tête comme Thomas Bélanger et François Thériault… pour eux, et pour tous ceux qui se sont sacrifiés pour leurs semblables, nous nous devons de régir. Nous leur devons bien ça!4 »


[Note de la rédaction : Nous sommes infiniment reconnaissants à M. Lapointe de nous avoir permis de publier des extraits de son livre et de nous avoir parlé du conflit de 1906. Tous les faits contenus dans le présent article ont été tirés des livres de M. Lapointe et d’une entrevue téléphonique avec lui réalisée le 25 juin 2013.]


[1] Lapointe, Pierre-Louis. (1983). Buckingham : ville occupée. Diffusion Prologue inc. Ville Saint-Laurent, Québec.

[2] Idem

[3] Idem

[4] Idem