La Revue a besoin de vous!

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Travaillez-vous dans le domaine des communications ou celui des relations publiques? Êtes-vous bilingue? Vivez-vous près de Victoria? Nous avons besoin de vous durant le Congrès du SEN2014, du 10 au 15 août.

Nous sommes à la recherche de deux journalistes sur place qui participeront à la conférence et rédigeront de courts articles pour nous. Durant nos deux dernières conférences, nous avons eu la chance de compter sur des membres très talentueux pour produire La Revue : le communiqué officiel du SEN sur la conférence.

Information connexe : Vous pouvez consulter les éditions antérieures de La Revue ici, ici et ici.

Nous cherchons aussi un ou une photographe de talent. Nous fournissons l’appareil photo, à vous de trouver les sourires à immortaliser!

Si vous voulez nous aider (et que vous n’êtes pas déjà une déléguée ou un délégué… parce que, dans ce cas, vous devez participer au congrès!), envoyez-nous un courriel à l’adresse suivante : communications@une-sen.org. Écrivez une courte liste de vos atouts et assurez-vous d’indiquer la langue que vous maîtrisez le mieux ainsi que votre profil linguistique.

Les bénévoles seront considérés comme étant des observatrices et observateurs, financés par le SEN. Nous allons donc couvrir le déplacement, la chambre d’hôtel, la perte de salaire, l’allocation quotidienne et, au cas de besoin, les soins familiaux.

Affirmation de solidarité à l’Assemblée générale du CTC

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Il y a un peu plus d’une semaine, le Congrès du travail du Canada a tenue son Assemblée générale à Montréal. Regroupant près de 5 000 délégués, cette assemblée colossale a de quoi donner un complexe de taille à notre minuscule congrès!

Au cours de l’assemblée, Hassan Yussuff a été élu président. Il est la première personne de minorité visible à occuper le poste de président au sein de l’organisation syndicale. M. Yussuff a promis aux délégués que le CTC sera dorénavant  plus actif.

Dans son blogue, la présidente de l’AFPC, Robyn Benson, a écrit que l’élection de M. Yussuf reflète « une volonté puissante au sein du mouvement syndicaliste de changer de tactique et d’adopter une stratégie plus efficace, centrée sur les membres, où tous auront leur place. »

L’élection décisive de M. Yussuf n’était qu’un point marquant parmi plusieurs autres lors du congrès. Pour Evelyn Beckert, l’une des déléguées de l’assemblée, l’événement a été un lieu extraordinaire et inspirant grâce à des conférenciers talentueux provenant d’une multitude de syndicats des quatre coins du pays. C’était là un sombre rappel des luttes sérieuses que mènent les syndicats de tous les secteurs.

« J’ai entendu le syndicat des infirmières en Colombie-Britannique évoquer les compressions épouvantables auxquelles ses membres font face, a expliqué Mme Beckert. Il y a un besoin accru de services médicaux, et on procède pourtant à d’autres compressions. »

À propos de décisions insensées : l’abandon par Postes Canada du service de livraison à domicile était le principal souci de nombreux délégués. Prenant la parole à l’assemblée, le maire de Montréal, Denis Coderre, a qualifié la conduite de Postes Canada de totalement inacceptable.

« Je trouve totalement inacceptable la façon dont se conduit Postes Canada, non seulement pour ses travailleurs, mais pour l’ensemble des citoyens, et je demande à Stephen Harper d’intervenir une fois pour toutes », a déclaré M. Coderre.

M. Coderre estime que la question transcende les relations de travail; c’est une question de respect envers les citoyens. Il a également souligné que les changements touchant le service à domicile auront une incidence sur les gens à mobilité réduite et les personnes âgées.

« Avoir un courrier, c’est essentiel. Mais il y a 6 000 à 8 000 personnes qui peuvent perdre leur emploi. Personne ne viendra me faire croire ici que, par hasard, tout va arriver par attrition », a-t-il ajouté.

« Il y a des emplois qui vont se perdre, et moi je veux que vous sachiez que le milieu municipal est totalement derrière vous. Et on va vous appuyer jusqu’à la fin ».

Les délégués ont vivement réagi à cette manifestation de solidarité. Selon Evelyn Beckert, nous avons désespérément besoin de solidarité en ce moment.

« Nous devons nous soutenir les uns les autres dans cette lutte. Si votre syndicat est le seul à appuyer votre cause, vous n’avez pas autant d’influence que vous le pourriez si tous les syndicats affirmaient que s’en prendre à l’un de nous, c’est s’en prendre à nous tous. »

Mme Beckert mentionne qu’elle participera volontiers à tout rassemblement en appui aux syndicats affiliés. Elle espère que d’autres syndicats se joindront à nous si nous devions lutter pour nos droits. Un combat imminent pourrait être celui des pensions.

Durant l’événement, l’AFPC a présenté une résolution d’urgence relative aux pensions. Selon l’AFPC, le gouvernement offre d’importantes mesures incitatives aux employeurs afin qu’ils convertissent des régimes de retraite à prestations déterminées nettement supérieurs en régimes à prestations cibles.

Il ne fait aucun doute que cela ajoute une certaine instabilité au revenu de retraite – revenu déjà payé d’ailleurs par l’entremise des cotisations de retraite!

Toutefois, l’assemblée n’offrait pas qu’une vision négative. Mme Beckert s’est dite agréablement étonnée de constater que les dirigeants du mouvement étudiant du Québec prenaient part activement au mouvement syndical.

« Certains des dirigeants étudiants sont maintenant sur le marché du travail, a-t-elle indiqué. Plusieurs d’entre eux étaient présents à l’Assemblée générale du CTC; ce sont des syndicalistes très actifs, et ils travaillent avec nous. Leur activisme n’a pas pris fin avec la lutte contre l’augmentation des droits de scolarité. »

Alors, si quelqu’un demande ce qui est arrivé à ces étudiants, vous le savez maintenant : ils sont avec nous!

18 mai – Journée internationale des musées.

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Le 18 mai est la Journée internationale des musées. Vous pourriez donc planifier une visite à un musée près de chez vous cette fin de semaine! Notre pays regroupe des musées prodigieux, et pour un grand nombre de nos membres, ces musées sont également leur lieu de travail!

Toutefois, nos musées ne sont pas à l’abri des compressions budgétaires effectuées au nom des mesures d’austérité. Les membres qui travaillent dans ce secteur doivent relever des défis uniques.

« La plupart des personnes travaillant dans les musées, les galeries et les archives préféreraient de loin être subordonnées à des organismes de financement libres de tout lien de dépendance », déclare Terry Quinlan, professeur au département de conservation du Collège Algonquin, à Ottawa. Le Collège offre le plus ancien programme de formation muséologique au Canada, qui remonte à 40 ans.

Nos musées nationaux ont pour tâche, ô combien importante, de recueillir, de documenter, d’interpréter et de préserver les objets d’une importance culturelle – des objets qui nous appartiennent tous, collectivement. Pendant ce temps, le gouvernement fédéral a l’obligation légale, en vertu de la Loi sur les musées, de fournir à ces institutions les moyens d’accomplir leur travail.

« C’est là une exigence essentielle et fondamentale des institutions publiques : le gouvernement fédéral doit leur allouer les fonds pour la réalisation de leur mandat. »

De plus en plus, toutefois, les musées côtoient des sociétés afin de s’acquitter de leurs obligations fiduciaires. M. Quinlan souligne la commandite de un million de dollars de Barrick Gold pour le Musée canadien de la nature qui illustre cette tendance de façon troublante. Il estime que l’influence grandissante des sociétés est « menaçante ».

Or, en dépit de la nouvelle source de financement, l’ampleur des réductions de coûts dans les musées et les lieux historiques nationaux demeure inquiétante.

« Partout au pays, nous avons observé des réductions draconiennes, explique M. Quinlan. À Parcs Canada, entre autres, nombreux sont ceux qui ignorent que l’organisme avait des centres de service d’un bout à l’autre du pays qui s’occupaient de nos artefacts culturels collectifs provenant de l’ensemble de nos lieux historiques nationaux. »

Le gouvernement les a fermés; une seule installation existe encore à Ottawa. Selon Terry Quinlan, même les activités de cette installation ont été revues à la baisse. Alors qu’elle disposait de 20 conservateurs, il n’en resterait plus que sept!

Tandis que, du côté de la préservation, on accuse le coup, il en va de même de la capacité de ces institutions de mobiliser et d’éduquer les visiteurs. Malheureusement, 26 lieux historiques ont perdu les interprètes du patrimoine qui donnaient vie à l’histoire, qui rendaient l’apprentissage plus attrayant. Sur la liste de 2012 des lieux historiques nationaux de Parcs Canada qui passent au mode auto-interprétation, la maison Laurier vient en douzième place.

« Nous sommes partenaires de la maison Laurier depuis 15 ans, précise le professeur du département de conservation. J’ai vu les employés se faire anéantir avec un certain acharnement au cours des six dernières années. C’est un lieu exceptionnel, riche d’interprétation, avec une multitude de connaissances à transmettre au public, et on a complètement réduit ses ressources! »

Le professeur Quinlan mentionne qu’on incite les visiteurs à explorer le lieu à l’aide d’une application.

« C’est tout à fait étrange, ajoute-t-il. Je pense que certains ministères et organismes fédéraux adoptent promptement la technologie et, parce que c’est une façon moins chère de faire les choses, donnent à penser que c’est une meilleure façon de faire. »

« Je ne suis pas d’accord. Attendez de voir dans cinq ans. »

D’ailleurs, si vous ne pouvez pas faire participer les gens au moyen d’Internet, vous devez les attirer. Terry Quinlan affirme que de nombreux musées ont recours à des initiatives novatrices pour rejoindre les gens en dehors de leur public type.

« Un des plus grands défis – et beaucoup d’institutions s’évertuent maintenant à le faire – consiste à intéresser la population appartenant à la tranche d’âge intermédiaire, indique-t-il. Les 20 à 35 ans – on s’efforce de les inciter à découvrir leur passé culturel collectif. Pour ce faire, les institutions se tournent vers la technologie moderne; elles essaient des approches innovatrices. »

À son avis, la série Nature Nocturne du Musée canadien de la nature est un excellent exemple des efforts déployés pour atteindre les membres de ce groupe d’âge. Le Musée n’hésite pas à décrire ses activités de fin de soirée comme une chance pour les adultes de s’amuser et de profiter du musée, à leur convenance. Il est possible de visiter toutes les galeries et, en plus, il y a de la musique, de la nourriture, des boissons… et une piste de danse!

« Le Musée royal de l’Ontario offre une expérience similaire, ajoute M. Quinlan. Qui peut prévoir le succès de telles tentatives? Et ce n’est qu’un début… »

« C’est formidable! Je pense que, si vous essayez de rester une institution du passé, vous ne survivrez pas. C’est tout simplement impossible. »

17 mai – La Journée int. contre l’homophobie et la transphobie

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par Kate Hart

Depuis 2005, le 17 mai est la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Cette date marque le jour où, en 1990, l’Organisation mondiale de la santé a supprimé l’homosexualité de sa liste des maladies mentales.

Au départ, cette journée était la Journée internationale contre l’homophobie et avait pour but d’accroître la sensibilisation à l’égard de la discrimination, de la violence et de la persécution dont sont victimes les personnes homosexuelles, bisexuelles, transsexuelles, transgenres et intersexuées partout dans le monde.

En 2009, après qu’il a été reconnu que les communautés transsexuelle et transgenre étaient victimes de violence grave fondée sur le genre, dont la forme était différente de celle associée à l’homophobie, le nom a changé pour la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

En seulement une décennie, le mouvement s’est répandu à l’échelle mondiale. Cette année, des événements sont organisés dans plus de 120 pays.

C’est un travail remarquable, mais nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre notre but. Le fait d’être une personne GLBT est toujours illégal dans plus de 80 pays.

Pouvez-vous imaginer ce que deviendrait votre existence si on vous déclarait illégal? Pour quelque chose dont vous n’êtes pas maître, pour la seule raison d’être né ainsi, on vous déclare illégal.

Cela représente la réalité quotidienne de plus de 40 % de la population mondiale.

Qu’en est-il de se retrouver dans le couloir de la mort pour avoir osé aimer? Dans dix pays, être GLBT est toujours considéré comme un crime passible de la peine de mort! Pour oser aimer et pour oser exprimer cet amour envers un autre être humain.

J’ai le sentiment que cette situation ne perdurerait pas si la persécution sévissait à l’encontre des personnes hétérosexuelles. J’ai la certitude que les gouvernements du monde entier considéreraient cela comme un problème bien plus grave.

Alors, voici le défi que je vous lance : levez-vous et aidez à changer cette situation déplorable. Faites pression auprès de votre député afin que le soutien financier étranger soit affecté aux droits de la personne. Lancez une campagne de pétitions à l’intention de tous les députés du pays pour leur dire que cette situation est inacceptable, que nous, en tant que Canadiens, devrions donner l’exemple au monde entier en ce qui a trait aux questions comme celle-ci qui touchent les droits de la personne. Prenez part aux rassemblements et aux célébrations qui ont lieu dans votre collectivité en l’honneur de cette journée et manifestez votre soutien.

Aidez à arrêter la haine.

Aidez à mettre fin au meurtre et à la persécution d’une partie de la société dont le seul crime de ses membres a été de naître comme ils sont.

Kate Hart est représentante nationale de l’équité pour les gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres du Syndicat des employées et employés nationaux. Cet article a été rédigé dans le cadre du programme de journalisme syndical du SEN. Si vous désirez en apprendre davantage, cliquez ici – si vous désirez proposer un article ou si vous avez des questions, veuillez envoyer un courriel à communications@une-sen.org.

À vos marques. Prêts? Partez!

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Nos serveurs bourdonnaient un peu plus fort aujourd’hui tandis que des centaines de lettres de confirmation de délégués filaient dans la cybersphère. (Nous aurions bien opté pour les hiboux de Harry Potter, mais le courriel est plus rapide!)

Si vous êtes l’un de nos délégués chanceux, c’est l’occasion pour vous de briller! Nous vous demandons d’accomplir deux tâches, avec diligence.

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Supposons que vous avez reçu votre lettre de délégué (et que vous l’avez lue attentivement!) vous devrez vous rendre au bureau de votre gestionnaire et faire approuver votre demande de congé.

Votre prochain itinéraire vous mènera à cette nouvelle chose ultramoderne appelée télécopieur. Nous avons besoin d’une copie de votre demande de congé approuvée avant de pouvoir autoriser votre déplacement. Vous pouvez nous télécopier le document au 613-560-4208. Si vous êtes un peu plus branché, vous pouvez transmettre votre demande de congé par courriel à Suzanne Boucher.

Maintenant, vous êtes fin prêts à réserver vos billets. Tous les déplacements par avion et par train doivent être réservés auprès de nos amis à l’agence WE Voyages. Vous pouvez communiquer avec leur bureau d’Ottawa (1‑888‑676‑7747) ou de Vancouver (1‑800‑663‑4703). Vous trouverez tous les détails pratiques sur vos dates de déplacement dans votre lettre de délégué.

Si vous faites tout cela avant le 1er juin, vous participerez à notre tirage d’un prix mystère! (Musique dramatique) Raison de plus pour effectuer toutes ces étapes sans tarder!

Réunion de l’exécutif national

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L’Exécutif national se réunira à Ottawa du 29 au 31 mai, avant les réunions des comités du congrès. La première séance débutera à 9 h, à l’hôtel Minto Suites.

Si votre section locale veut faire inscrire un point à l’ordre du jour de cette réunion, veuillez communiquer avec votre vice-présidente régionale ou votre vice-président régional et lui fournir de l’information claire et succincte.

À propos de l’exécutif national

L’Exécutif national est responsable des politiques, des programmes et de la direction du Syndicat des employées et employés national. Entre les congrès, l’Exécutif prend des décisions importantes et élabore des politiques nous permettant de nous occuper de notre syndicat. L’Exécutif national se réunit trois fois par année pour passer en revue les activités du syndicat et pour s’assurer que celles-ci correspondent aux désirs des membres.

Hausser les barres

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Le drapeau de la fierté gaie flottera à l’hôtel de ville de Gaspé ce mois-ci grâce à l’intervention d’une ardente défenseure des droits de la personne.

La semaine dernière, Géraldine Fortin, notre représentante des droits de la personne pour la région du Québec, a convaincu le maire de sa ville de reconnaître le 17 mai comme étant la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

« Je n’ai pas eu à le convaincre, admet-elle. J’avais préparé mes arguments, et je n’ai pas eu à les utiliser. »

« Ça s’est très bien passé. Tout le monde a été réceptif à la proposition. »

Ça ne sera pas la première fois que la ville de Gaspé posera un geste en faveur de la libre expression. Au cours des récents Jeux olympiques d’hiver, l’hôtel de ville de Gaspé faisait partie des nombreux autres, dans l’ensemble du pays, qui ont hissé le drapeau arc-en-ciel en signe d’opposition à la loi homophobe draconienne votée par le Parlement russe.

Pour une ville d’un peu plus de 15 000 habitants, c’est une prise de position très importante.

« C’est un message d’ouverture à la diversité », déclare Mme Fortin.

Cette fois, cependant, un membre du SEN aura l’honneur de hisser le drapeau. Eh oui, le maire délègue cet honneur à Mme Fortin.

« Je porterai un chemisier arborant le logo du SEN », dit-elle, avec fierté.

Le 17 mai approche rapidement, et Mme Fortin lance un défi aux autres membres en les invitant à poser un geste similaire dans leur collectivité.

« Je suis sûre qu’on peut en faire autant, ailleurs, indique Mme Fortin. Je suis persuadée de ne pas être la seule à vivre dans une petite collectivité. »

Si vous relevez le défi de Géraldine Fortin, veuillez nous le faire savoir par courriel.

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Dans cette photo: Daniel Côté, maire de Gaspé,; Manon Minville, section locale 10040; et Géraldine Fortin, représentante aux droits de la personne, Québec.

 

 

Le 1er mai – Journée internationale des travailleurs

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Le 4 mai 1886, une manifestation pacifique organisée par des militants syndicaux de Chicago a soudainement tourné à l’émeute lorsqu’une bombe a explosé. Les policiers ont réagi en tirant en aveugle dans la foule. Au total, sept agents et quatre travailleurs ont trouvé la mort; un seul décès était dû à la bombe.

Selon le regretté historien William J. Adelman, le « massacre de Haymarket » est le fait le plus marquant de l’histoire du syndicalisme. L’historien était d’avis que peu de manuels expliquaient l’incident de façon suffisamment détaillée – et qu’un grand nombre occultait tout simplement des faits cruciaux.

« Les véritables enjeux des événements de Chicago étaient la liberté de parole, la liberté de presse, la liberté d’association, le droit à un procès équitable devant un jury composé de pairs et le droit des travailleurs à s’organiser et à lutter pour des choses comme la journée de huit heures », écrit Adelman.

Quelques jours plus tôt, le 1er mai, quelque 80 000 travailleurs manifestaient en faveur d’une journée de travail de huit heures; la loi accordait déjà cet horaire aux travailleurs du gouvernement fédéral et des États, mais les employeurs n’en tenaient pas compte. Selon Adelman, pour obtenir un emploi, les employés étaient forcés de signer une renonciation à leurs droits.

Le lendemain, 35 000 protestataires se réunissaient pacifiquement. Mais le surlendemain, 3 mai, la police de Chicago commençait à s’en prendre aux piqueteurs. Ceux-ci ont donc organisé en réaction une autre manifestation, le 4 mai. Adelman note que le maire de la ville avait approuvé cette manifestation – un fait que l’on passe souvent sous silence. En fait, le maire, favorable aux syndicats, s’y était présenté.

« Le rassemblement de Haymarket touchait à sa fin, et il ne restait plus qu’environ 200 personnes lorsque 176 policiers, armés de carabines à répétition Winchester, les ont attaquées […] C’est alors qu’un individu, non identifié encore aujourd’hui, a lancé la toute première bombe à la dynamite à avoir été utilisée en temps de paix dans l’histoire des États-Unis. Les policiers ont paniqué et, dans la pénombre, ont tiré, souvent dans leurs propres rangs. Au bout du compte, sept policiers ont perdu la vie, mais un seul décès est directement lié à la bombe. Il y a également eu quatre morts parmi les travailleurs, fait dont les manuels parlent rarement. »

Les événements qui ont suivi sont encore plus ahurissants. La loi martiale a été imposée dans tout le pays; le massacre servait d’excuse pour écraser le mouvement syndical.

Huit hommes, « représentatifs du mouvement syndical », ont été traduits en justice et été déclarés coupables. Sept ont été condamnés à la pendaison; le dernier a écopé d’une peine d’emprisonnement de 15 ans.

Parmi les condamnés à mort, Louis Lingg, un menuisier de 21 ans, a été accusé d’avoir lancé la bombe, malgré qu’il avait un alibi indiquant qu’il se trouvait à plus d’un kilomètre des lieux lorsque la bombe a explosé.

« Le juge lui-même a été forcé de reconnaître que le procureur de l’État n’avait pas été capable de me relier à l’explosion de cette bombe, a déclaré Lingg dans son ultime intervention. Mais le procureur a su contourner le problème. Il m’accuse d’être un “conspirateur”. Quelles preuves a-t-il? Il se contente de déclarer qu’une [organisation politique anarchiste internationale] équivaut à une “conspiration”. J’étais membre de cette organisation, il peut donc facilement me lancer cette accusation. Excellent! Il n’y a rien à l’épreuve du génie d’un procureur de l’État! »

On a par la suite retrouvé Lingg mort dans sa cellule; il s’était suicidé le jour précédant son exécution.

Oscar Neebe, qui avait été condamné à une peine d’emprisonnement de 15 ans, a eu ce mot célèbre : il a dit au juge qu’il était désolé de n’être pas pendu – qu’il aurait préféré mourir rapidement que d’être tué à petit feu pour un crime qu’il n’avait pas commis.

« Ils ont trouvé un révolver chez moi, et aussi un drapeau rouge, a déclaré Neebe après le prononcé de sa sentence. Je mettais sur pied des syndicats. J’étais en faveur de la réduction des heures de travail, pour l’éducation des travailleurs, pour le rétablissement du Arbeiter-Zeitung – le journal des travailleurs. Rien ne prouve que j’aie eu quelque chose à voir avec la bombe, que j’étais près de la bombe, rien de tout cela. »

Sept années ont passé.

Peu après son entrée en fonction, en 1893, le gouverneur de l’Illinois John Peter Altgeld a accordé le pardon à Neebe et à deux autres hommes dont la peine avait été commuée en emprisonnement à vie.

Lorsqu’il a exposé les motifs de son pardon, Altgeld n’a pas mâché ses mots. Il a déclaré que les membres du jury avaient été sélectionnés avec soin, selon qu’ils étaient favorables à une condamnation, que l’on n’avait pas prouvé la culpabilité des défendeurs quant aux crimes pour lesquels ils étaient accusés et que le juge ne leur avait pas accordé un procès équitable.

Altgeld conclut qu’il ne s’agissait pas d’une conspiration en vue de commettre un meurtre : « Si la théorie de la poursuite était correcte, il y aurait eu plusieurs bombes. Le fait qu’une seule bombe a été lancée montre qu’il s’agit d’un acte de revanche personnelle. »

Le gouverneur fait carrément porter le blâme sur le capitaine de police John Bonfield, qui « n’a pas pu résister à la tentation de tabasser quelques individus de plus » dès qu’il a appris que le maire avait quitté le rassemblement.

Il note que la réunion était terminée et que la foule se dispersait déjà.

« Si les policiers étaient restés à l’écart encore 20 minutes, il ne serait plus resté personne. »

« Le capitaine Bonfield est le véritable responsable de la mort des agents de police. »

Altgeld note également qu’une bonne partie des éléments de preuve présentés au procès avaient été fabriqués. Il a accusé quelques agents de police trop zélés de vouloir terroriser « des hommes ignorants en les jetant en prison et en les menaçant de torture s’ils refusaient de déclarer sous serment tout ce qu’ils leur disaient de dire. »

On a également dit que ces mêmes agents de police avaient offert de l’argent et un emploi à ceux qui acceptaient de se parjurer.

En juillet 1889, un délégué américain participant à une conférence sur le travail à Paris a demandé que le 1er mai soit déclaré Journée internationale du travail en mémoire des hommes qui avaient perdu la vie dans le cadre du massacre de Haymarket. Aujourd’hui, la Journée internationale des travailleurs est célébrée le 1er mai dans plus de 80 pays.

Mais le mouvement syndical n’est pas officiellement célébré ce jour-là aux États-Unis.

En 1894, après avoir réprimé une grève des chemins de fer, le président Grover Cleveland voulait marquer des points auprès des syndiqués. C’est à ce moment-là qu’il a décidé d’instituer une fête nationale « en l’honneur des travailleurs ».

Mais le président Cleveland n’a pas choisi la date du 1er mai; il craignait « d’encourager les fauteurs de troubles à commémorer l’émeute de Haymarket ».

Big Steve (comme on appelait parfois le président) a choisi plutôt le premier lundi de septembre. C’est à cette date que les Canadiens célébraient déjà leur fête du Travail en commémoration de la grève des typographes de Toronto, qui réclamaient une journée de travail de neuf heures.

Mois du patrimoine asiatique

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L’an passé, dans un article sur le mois du patrimoine asiatique, nous avions porté notre regard sur les difficultés éprouvées par les immigrants d’origine chinoise pendant la période entre la Confédération et le début des années 1920. Cependant, l’élimination de la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois n’était pas la fin des politiques discriminatoires.

Des citoyens japonais ont commencé à immigrer au Canada vers 1870 dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Tout comme les immigrants chinois, ils ont dû composer avec des attitudes hostiles à l’égard des asiatiques en Colombie-Britannique.

Ces attitudes sont devenues plus fermes durant la Seconde Guerre mondiale. À la suite de l’attaque japonaise contre Pearl Harbor le 7 décembre 1941, le premier ministre W. L. Mackenzie King a déclaré la guerre à l’Empire du Japon.

Quelques jours plus tard, 1 975 soldats canadiens se sont rendus aux forces nippones au cours de la bataille de Hong Kong. Des informations à propos de ces prisonniers de guerre faisant état de meurtres, de cruauté et de famine ont « fait croître la peur et la haine des Canadiens à l’endroit de leurs voisins d’origine japonaise.1 »

[Traduction]

Des quelque 23 000 [immigrants japonais] établis au Canada à l’époque, plus de 75 % possédaient la citoyenneté canadienne. Ils ont tous été désignés comme sujets d’un pays ennemi en vertu d’un règlement gouvernemental.2

Peu de temps après, le gouvernement a forcé tous les immigrants d’origine japonaise, qu’ils soient citoyens naturalisés ou nés au Canada, à s’enregistrer auprès du registraire des sujets d’un pays ennemi.

Le 14 janvier 1942, le premier ministre Mackenzie King a désigné comme « zone protégée » une grande partie de la côte du Pacifique. Au départ, on a imposé un couvre-feu, et chaque personne d’origine japonaise devait demeurer à son domicile du coucher au lever du soleil. Si vous résidiez dans la zone protégée, vous ne pouviez posséder un véhicule à moteur, une caméra ou une radio.3

En quelques mois, le gouvernement a commencé à sortir de force les hommes nippons de la zone protégée.

[Traduction]

« Les Canadiens d’origine japonaise ont reçu l’ordre de n’emporter qu’une valise par personne et ont été menés dans des aires surveillées en attendant les trains qui les amèneraient dans les terres. Le parc Hastings de Vancouver était l’une de ces aires où des familles ont attendu, parfois durant des mois, avant d’être installées ailleurs. »

Plus de 20 000 Japonais ont été déplacés vers des endroits reculés de la Colombie-Britannique. La majorité d’entre eux étaient en fait des citoyens canadiens nés au pays. Un an plus tard, gouvernement fédéral a liquidé tous les biens qu’il leur avait saisis.

[Traduction]

« Même à la fin de la guerre, Mackenzie King a continué à se plier aux demandes les plus véhémentes des politiciens. Il a donné aux Japonais deux choix : retourner au Japon ou se disperser à ‘l’est des Rocheuses’. »

De nombreux hommes ont été arrachés à leur famille et on les a envoyés travailler sur des chantiers routiers en Ontario et près de la frontière entre l’Alberta et la Colombie-Britannique. Pendant ce temps, leur femme et leurs enfants ont été envoyés dans des camps. Les familles qui ne voulaient pas être séparées se sont déplacées vers l’est, en Alberta et au Manitoba, où ils ont dû bien souvent faire un travail éreintant dans les fermes de betteraves à sucre.

Dans son livre intitulé Japanese Canadian Journey: the Nakagama Story, Rochelle Sato-Yamagishi raconte l’expérience vécue par sa famille. Après avoir été expulsé de Steveston, en Colombie-Britannique, son père s’est établi à Lethbridge, en Alberta, où il a ouvert le premier magasin d’aliments japonais.4

[Traduction]

« Comme toutes les personnes évacuées vers l’Alberta, mes parents ont connu de grandes épreuves mais, grâce à cette force caractéristique des Canadiens d’origine japonaise, ils ont su – contre toute attente –  triompher de l’adversité. Ils ont concentré leurs efforts sur leur survie quotidienne, ont conservé l’espoir d’une vie meilleure et semblaient ne jamais permettre qu’on leur vole leur rêve.5 »

« Ce qui m’impressionne le plus, c’est que, malgré les pertes importantes subies à Steveston, l’amertume ne les a jamais gagnés alors qu’ils s’installaient dans un nouveau foyer dans le sud de l’Alberta.6 »


[1] HICKMAN, P. et FUKAWA, M. Righting Canada’s Wrongs: Japanese Canadian Internment in the Second World War, Toronto, James Lorimer & Company Ltd., 2011.

[2] Idem

[3] Idem

[4] YAMAGISHI, N. R. Japanese Canadian Journey: The Nakagama Story,Victoria, Trafford, 2010.

[5] Idem

[6] Idem

Les cinq questions les plus courantes à propos du congrès

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Oyez, bonnes gens! Nous avons pour vous des nouvelles concernant le congrès!

Récemment, nous avons établi la liste des cinq questions les plus posées par nos membres à propos du congrès. Les voici donc, suivies des réponses :

Comment dois-je procéder pour effectuer mes réservations de voyage?
Après avoir reçu votre lettre de confirmation de délégué (vous la recevrez bientôt!) et nous avoir télécopié votre demande de congé dûment approuvée, vous pouvez communiquer avec l’agence WE Voyages pour réserver vos billets d’avion. Vous pouvez appeler son bureau d’Ottawa au 1‑888‑663‑6685 ou celui de Vancouver au 1‑800‑663‑4703. Vous devez fournir le code de promotion suivant au moment d’effectuer la réservation : EX47RV71.

Des instructions supplémentaires concernant les réservations de voyage figureront dans votre lettre de confirmation de délégué. Restez à l’écoute!

Qui va réserver ma chambre d’hôtel?
Le gentil personnel administratif du SEN se chargera de la réservation de votre chambre d’hôtel. Donc, vous n’avez pas à vous en soucier; mais vous devez vous occuper du vol!

Puis-je prolonger mon séjour à mes frais, avant ou après le congrès?
Oui, tout à fait. Vous pouvez même demeurer au même hôtel. Vous n’avez qu’à vous assurer de nous communiquer vos projets de voyage.

Quand puis-je réserver mes billets d’avion?
Vous pourrez réserver votre vol dès que vous aurez reçu votre lettre de confirmation de délégué (vous la recevrez bientôt, c’est promis!) et que vous nous aurez fait parvenir par télécopieur votre demande de congé dûment approuvée. De plus, si vous réservez avant le 1er juin, vous serez automatiquement inscrit au tirage d’un prix mystère!

Le SEN lancera-t-il un soleil artificiel dans l’espace afin de pouvoir garantir du beau temps pendant le congrès?
Bien que le SEN approuve sans réserve le temps ensoleillé, un projet de cet ordre devrait faire l’objet d’une résolution et être approuvé par la majorité des membres au congrès. D’ici là, tous les membres du personnel du SEN envoient frénétiquement des pensées positives dans l’univers afin de chasser la pluie pendant la semaine du congrès.

Avez-vous une question qui n’a pas encore trouvé réponse? Voilà pourquoi il existe une fantastique FAQ dans la section consacrée au congrès sur notre site Web!