Compressions budgétaires au Musée des civilisations

Plus tôt cette semaine, on a annoncé de nouvelles compressions budgétaires. Le Musée canadien des civilisations a annoncé qu’il éliminait 23 postes; 17 membres sont touchés (14 ont été mis à pied).

Selon les responsables du Musée, les mises à pied sont le résultat d’un « important » déficit budgétaire.

Cela dit, s’il faut en croire son rapport annuel 2012, le Musée se porte bien. Il a atteint ses objectifs en matière de fréquentation : 1,2 million de personnes ont visité le Musée l’année dernière. Les profits générés par les frais d’entrée au Musée canadien des civilisations et au Musée canadien de la guerre n’étaient que de 2,6 % inférieurs à l’objectif visé par l’organisation.

En fait, selon les états financiers, « les recettes d’exploitation globales sont légèrement supérieures à celles de l’exercice précédent, s’élevant à 10,8 millions de dollars. » Toutefois, le Musée est aux prises avec le déficit de l’année dernière, qui est de 658 000 $.

Le Musée affirme ne pas avoir l’argent nécessaire pour maintenir ses employés en poste. Cependant, il va bientôt toucher le pactole, grâce au gouvernement Harper, qui, par ailleurs, il faut bien le redire, aime bien renommer les choses.

Le projet de loi C‑49, Loi modifiant la Loi sur les musées afin de constituer le Musée canadien de l’histoire… qui est en fait la Loi visant à détruire le Musée canadien des civilisations, fera prochainement l’objet d’une deuxième lecture à la Chambre des communes. Le projet de loi vise à éliminer le Musée canadien des civilisations afin de créer le Musée canadien de l’histoire.

On ne parle pas uniquement d’un papier à en-tête tout nouveau, tout beau et d’une nouvelle plaque à l’extérieur de l’édifice; le champ d’activités du musée sera beaucoup moins large, et son mandat changera de façon radicale. Ah oui… et aussi, les contribuables devront débourser 25 M$ (c’est ce que dit le gouvernement Harper, mais la transformation coûtera vraisemblablement plus cher!).

Dans un éditorial publié à la fin de 2012, le directeur exécutif de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université, James L. Turk, a écrit que la transformation privera les Canadiens du musée le plus populaire du pays.
M. Turk s’inquiète également du fait que la transformation est largement motivée par l’idéologie.

« Depuis la première annonce du gouvernement fédéral concernant le nouveau Musée canadien de l’histoire proposé, certains ont dit craindre que les horizons du nouveau musée soient limités et qu’il ne serve qu’à véhiculer une version de notre histoire teintée de l’idéologie du gouvernement Harper. »

M. Turk affirme que la transformation s’inscrit dans les politiques sur le patrimoine motivées par des raisons politiques. Nous avons par exemple été témoins de la véritable farce qu’a été la commémoration de la guerre de 1812 qui a coûté 28 M$.

Thomas Peace, boursier postdoctoral en étude des Autochtones d’Amérique au Dartmouth College qui travaille pour le CRSH, a récemment souligné que les historiens ne critiquaient pas la commémoration de la guerre de 1812 – mais plutôt l’ironie extrême de toute l’affaire.

« Les historiens sont fâchés parce que le gouvernement paye pour ces projets de commémoration tout en fermant des établissements de recherche qui nous permettent de faire notre travail et en réduisant au silence certains des plus brillants esprits de notre pays qui travaillent au sein de ces établissements. »

Passeport Canada n’est pas cassé!

Chères consœurs et chers confrères,

Nous avons appris, aujourd’hui en fin d’après-midi, que le gouvernement a l’intention de diviser Passeport Canada entre Service Canada et le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration.

Malheureusement, j’ai pris connaissance de la nouvelle seulement lorsque certains membres à Passeport Canada m’ont fait poursuivre le courriel qu’ils ont reçu de l’employeur. C’est inacceptable que l’employeur ne nous ait pas donné de préavis – et je suis atterré du fait qu’il a choisi de faire l’annonce par l’entremise du courriel diffusé à peine quelques minutes après que la plupart de nos membres étaient déjà sur le chemin du retour.

Je vais participer à une rencontre avec l’employeur demain afin d’en apprendre davantage sur leurs plans. Soyez assurés que je partage vos inquiétudes. Les Canadiennes et les Canadiens tiennent Passeport Canada dans la plus haute estime; ils apprécient le service exceptionnel qu’ils reçoivent de la part de nos membres.

Ce gouvernement doit comprendre : Passeport Canada n’est pas cassé et l’on n’a pas besoin de le réparer.

Je promets de vous garder au courant des dernières nouvelles concernant ce changement.

En toute solidarité,

Doug Marshall
Président national
Syndicat des employées et employés nationaux

Point de contact des médias : Ben René 613-769-6905

Mai, Mois du patrimoine asiatique


Au Canada, le mois de mai permet de souligner les contributions et le patrimoine culturel des Canadiennes et des Canadiens d’origine asiatique. De bien des façons, les Canadiens d’origine asiatique ont dû faire face à l’adversité dès leur arrivée au Canada, qui était alors un pays neuf. Le racisme à l’endroit des immigrants chinois était virulent, et le mouvement ouvrier n’a pas échappé lui non plus à ce poison.

La Confédération s’est bâtie sur les rails du chemin de fer. C’est une idée émise en premier lieu par Thomas Keefer, ingénieur, auteur et homme d’affaires, qui a dit que le train avait été un véritable civilisateur.

« Chaque jour, jeunes et vieux se réunissent autour des wagons : ils se demandent d’où viennent et où vont tous ces gens si bien vêtus, qui semblent si riches – et ces machines qui s’éloignent pour mieux revenir sont des plus bizarres1. »

Le chemin de fer et ces machines bizarres ont renforcé l’économie. Soudainement, des liens plus étroits se sont créés entre des personnes très différentes qui provenaient d’endroits très différents qui ont constaté qu’ils faisaient partie d’une société « canadienne » beaucoup plus large.

Mais il a fallu en payer le prix. Plus de 600 ouvriers chinois ont perdu la vie en travaillant sur la partie du chemin de fer Canadien Pacifique qui traverse la Colombie‑Britannique2. C’est un bien triste chapitre de notre histoire qui n’a été dévoilé à bien des Canadiens que grâce au projet sur l’héritage du réseau CBC. [désolé: vidéo en anglais seulement]

Mais ce qui n’a jamais été dit c’est que les immigrants chinois devaient faire face à de profonds préjugés de la part de la population, du gouvernement, et même d’un grand syndicat.

En 1911, près de 10 % des Britanno-Colombiens étaient d’origine chinoise3. D’innombrables stéréotypes circulaient à propos de la population chinoise : on associait les hommes à la consommation d’opium, au jeu et à la malpropreté, on considérait les femmes comme des prostituées. Même si les blancs habitaient juste à côté d’immigrants asiatiques, ils ne connaissaient pas vraiment leurs nouveaux voisins; « ils ne tenaient aucun compte du nombre de ces caractéristiques de ces immigrants et exagéraient certaines autres caractéristiques », indique Peter Ward, historien à l’Université de la Colombie‑Britannique4.

Cependant, dans l’ensemble, les Chinois étaient impopulaires parce qu’on avait l’impression qu’ils faisaient une concurrence déloyale pour obtenir les emplois peu rémunérés.

Puis sont apparus les Chevaliers du Travail; une organisation progressiste réformiste et ouvrière qui croyait à l’association de tous les travailleurs, sans égard à leurs « qualifications, à leur sexe ou à leur race5. » Quand la crise économique a frappé au milieu des années 1880, les Chevaliers ont commencé à se plaindre de l’immigration chinoise. Durant une Commission royale en 1885, les Chevaliers du Travail se sont officiellement objectés à la main-d’œuvre chinoise, faisant valoir que ces travailleurs allaient devenir de « dangereux  concurrents sur le marché du travail6. »

Le gouvernement a réagi en tentant de limiter l’immigration et en imposant une taxe d’entrée pour tous les immigrants chinois. En 1885, cette taxe s’élevait à 50 $, mais elle a rapidement atteint 500 $ en 19037.

« La taxe d’entrée a réussi à faire diminuer globalement l’immigration chinoise, plus particulièrement le nombre d’immigrantes, puisque bien souvent les hommes mariés ne pouvaient pas payer la taxe d’entrée pour leur femme, et très peu d’hommes célibataires pouvaient payer la taxe pour des femmes seules qui allaient peut-être devenir leur épouse8. »

Les Japonais ont été épargnés par la taxe d’entrée (le Japon était un des alliés militaires de la Grande‑Bretagne). Néanmoins, le Canada a limité le nombre d’immigrants japonais à 400 par année9.

À cette époque, la différence entre immigrants chinois et japonais était manifeste. Les ouvriers non qualifiés n’appréciaient pas les Chinois parce qu’ils leur faisaient une concurrence directe pour les emplois peu rémunérés. Par contre, les Japonais, qui, habituellement, étaient scolarisés et riches, n’étaient pas appréciés par les élites avec qui ils étaient en concurrence.

En 1923, le gouvernement a adopté la Loi d’exclusion des Chinois, qui interdisait à pratiquement tous les Chinois d’entrer au Canada. Dans la période d’après-guerre, la politique en matière d’immigration du Canada a fini par faire disparaître cette loi, sans toutefois faire éliminer les importantes restrictions en matière d’immigration en provenance d’Asie10.

En 2006, le gouvernement du Canada a présenté des excuses officielles pour la taxe d’entrée imposée aux immigrants chinois, et a versé 20 000 $ à tous ceux qui avaient payé la taxe d’entrée et qui étaient toujours en vie, ou à leur conjoint survivant11.

La Société canadienne des familles dont les membres ont versé la taxe d’entrée estime que le gouvernement de Stephen Harper a exclu des milliers de familles qui ont payé la taxe d’entrée imposée aux immigrants Chinois et qui demandaient un dédommagement, puisque seulement 1 % des familles ont reçu le montant prévu12.

Ces familles cherchent encore à conclure un règlement équitable.


[1] Keefer, Thomas C. (1853) Philosophy of Railroads. Montréal.

[2] Chan, Anthony B. Chinois, l’Encyclopédie canadienne.

[3] Francis, R. D., R.  Jones et D. Smith (2008). Destinies: Canadian history since confederation. (6e éd.). Université de Calgary : Nelson Education Ltd.

[4] Ward, Peter. (2002) White Canada Forever: Popular Attitudes and Public Policy Towards Orientals. Québec : McGill-Queen’s University Press.

[5] Kealy, G.S., Chevaliers du Travail, l’Encyclopédie canadienne

[6] Creese, Gillian (1988) Workers, Capital and the State in British Columbia: Selected Papers. Warburton, R. et Coburn, D. (éd.) Colombie‑Britannique : University of British Columbia Press.

[7] Francis, R. D., R. Jones et D. Smith (2008). Destinies: Canadian history since confederation. (6 éd.). Université de Calgary : Nelson Education Ltd.

[8] Idem

[9] Idem

[10] Idem

[11] Munrow, Susan. (2006) Canada Gives Formal Apology for Chinese Head Tax

[12] Head Tax Families Society of Canada

Douze jours de compressions

Il y a un an aujourd’hui, le gouvernement Harper a lancé une attaque en règle contre les services publics. Pourtant, on dirait que le grand public n’est pas pleinement conscient des véritables répercussions de ces compressions. Certaines d’entre elles sont franchement ridicules, surtout si on les compare aux autres priorités du gouvernement : les pandas, l’autopromotion éhontée, les applications pour téléphones intelligents sur la guerre de 1812, etc.

Faisons-nous entendre. Montrons à tous quelles sont les répercussions des compressions sur notre pays et sur ses citoyens.

Au cours des douze prochains jours, nous publierons chaque jour une image sur Facebook et Twitter. Nous comptons sur vous pour partager ces images avec vos amis et les encourager à faire de même!

Si vous n’utilisez pas les plateformes des médias sociaux, vous pouvez toujours consulter notre site chaque jour pour voir l’image que nous avons publiée!

Jour 1 – Si seulement Harper aimait nos parcs nationaux et sites historiques comme il adore les PANDAS!

Jour 2 – Conservateur en matière fiscale? L’argent dépensé sur la célébration de la guerre de 1812 aurait pu conserver plus de 800 archives locales pour les prochains 16 ans.

Jour 3 – Harper et les statistiques? Ha ha!

Jour 4 – Harper et les questions Autochtones? Aïe!

Jour 5 – Attention! Une vague!

Jour 6 – Les arts, c’est seulement important lorsque c’est relié à une réduction d’impôt (ou ton taux d’approbation par le public)

Jour 7 – Hé! Ça sent le brulé!

Jour 8 – Harper adore renommer les choses pour aucune raison! Mais ça coute cher!!

Jour 9 – Vous dites « Parcs Canada », je dit « Spa Canada » !

Jour 10 – Réduire la réduction de la pauvreté! Pourquoi pas?

Jour 11 – J’ADORE couper le ruban!

Jour 12 – On s’éclate comme en 1984!

Bourses d’études distribuées dans les écoles secondaires

Plus tôt ce mois-ci, le Syndicat des employées et employés a amassé 10 000 $ pour créer un ensemble de bourses d’études. Grâce aux dons des membres qui ont participé à la Conférence des présidentes et présidents, de même qu’aux sections locales, à l’Exécutif national et à notre syndicat, 10 élèves de niveau secondaire auront le privilège de recevoir 1 000 $ pour les aider à poursuivre des études supérieures.

Une partie de ce montant a été amassé grâce à un tirage qui a eu lieu à la Conférence des présidentes et présidents. Les deux premiers prix étaient plutôt intéressants et provenaient directement de Moscou : des poupées russes et un chandail signé par la légende russe du hockey, Vladislav Tretiak. Les quatre autres personnes dont le nom a été tiré au sort ont gagné la possibilité de travailler avec leur équipe régionale pour trouver une école secondaire de leur région méritant de recevoir une bourse.

Allan Combres, de la section locale 20214, dont le nom a été tiré en troisième, affirme que, même si on avait pigé son nom en premier ou en deuxième, il aurait quand même sauté sur l’occasion de participer au programme de bourses d’études … tout en admettant que le chandail de hockey aurait certainement rendu son fils complètement hystérique!

« Je crois qu’il s’agit d’une bonne occasion de faire connaître le mouvement ouvrier aux jeunes », a déclaré M. Combres.

M. Combres admet que ses propres enfants n’entendent pas souvent parler du mouvement ouvrier à l’école.

« Ce qu’ils savent, c’est moi qui le leur ai appris, à la maison », ajoute-t-il fièrement.

C’est la première fois qu’une bourse d’études de ce genre sera offerte par le Syndicat des employées et employés nationaux. Plus particulièrement, c’est la première bourse d’études qui s’adresse à un public plus large, contrairement aux autres qui s’adressent uniquement aux membres du syndicat et à leur famille.

« Il est essentiel de faire de la sensibilisation et d’expliquer le travail des syndicats au grand public, plus particulièrement aux personnes qui ne sont pas syndiquées », mentionne Donald Parsons, qui travaillera avec la région de l’Atlantique pour choisir une école secondaire méritante.

M. Parsons affirme que ce type de travail est particulièrement important de nos jours puisque les syndicats sont de plus en plus présentés sous un jour négatif.

« Trop de gens se disent : “Je ne bénéficie pas de ce type d’avantages sociaux; comment se fait-il que toi, tu en bénéficies?” Ils devraient plutôt se demander “Pourquoi moi je n’y ai pas droit?”, déclare M. Parsons.

Pour espérer recevoir une bourse d’études, les élèves de niveau secondaire devront rédiger un texte expliquant comment les syndicats ont façonné la classe moyenne au Canada, et comment ils représentaient (et continuent de le faire!) une force progressiste, luttant pour des valeurs qui finiraient par être considérées comme des valeurs nationales.

« Il est important que les jeunes comprennent que le mouvement ouvrier sera là pour eux lorsqu’ils arriveront sur le marché du travail et qu’ils l’apprécient», conclut M. Parsons.

Pour de plus amples informations sur cette bourse, ainsi que les autres bourses offertes par le SEN, veuillez cliquer ici.

Jour national de deuil – le 28 avril

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En tant que militants et militants syndicaux, certains de nos travaux les plus importants sont liés à la sécurité en milieu de travail. Chaque année, il y a encore un nombre de travailleurs trop nombreux qui succombent à des blessures fatales ou des maladies professionnelles.

Malheureusement pour plusieurs familles Albertiennes, 2013 fut une année désastreuse en raison du nombre élevé de décès en milieu de travail. D’après le Calgary Herald, les maladies professionnelles ont presque doublé; c’est surtout les maladies professionnelles qui sont responsables de l’augmentation spectaculaire.

Les industries en plein essor en Alberta sont accompagnées d’une grande part de risques à la santé humaine : en 2013, 99 travailleurs qui ont développé des maladies pulmonaires ont perdu leurs vies. Pour les travailleurs du charbon, c’est la pneumoconiose (souvent appelé l’asthme de mineurs) qui est souvent incriminée. D’autres travailleurs exposés à l’amiante courent un grand risque de développer des cas d’amiantose ou de mésothéliome.

Mais on n’a pas besoin de travailler dans une mine de charbon pour entrer en contact avec des matières dangereuses.

« Nos membres travaillent toujours dans des immeubles du gouvernement qui ont de l’amiante, explique le Vice-président régional Kevin King. L’amiante est interdit en Saskatchewan, mais elle existe toujours dans les immeubles du gouvernement fédéral en Alberta. »

Et bien sûr,  plusieurs de nos membres travaillent à l’extérieur, dans des parcs nationaux et des lieux historiques à travers le pays. M. King dit que les éléments extérieurs apportent leurs propres dangers.

« Dans les parcs nationaux, la façon dont les arbres sont abattus pose des problèmes. Nous avons aussi des soucis relatifs à l’opération des tronçonneuses et d’autre équipement. »

Il va sans dire que Parcs Canada a été durement atteint par les mises à pied de 2012, M. King s’inquiète du manque de personnel et comment celle-ci touche l’entretien de base d’appareils potentiellement dangereux.

« On s’attend toujours à ce que l’on fournisse des services aux membres du public, mais en grande partie, on peut se demander s’il y a assez de temps afin d’entretenir cet équipement. »

Ces changements récents au Code canadien du travail sont aussi au cœur des préoccupations du militant syndical. Comme vous vous en souviendrez, le projet de loi C-4 a privé les agents de santé et sécurité de leurs pouvoirs d’exécutions afin de les transmettre à la ministre du Travail.

Le gouvernement maintient que les agents de santé et sécurité continueront à faire respecter le Code canadien du travail.

« Il n’y a pas de mise en force à moins qu’il y ait un incident, » explique M. King.

« Il me semble qu’il y a eu un changement. Et l’on vient de faire un saut en arrière d’une génération ou deux. »

Jour de deuil national, le 28 avril

Jour de deuil national

Chaque année, environ 900 personnes perdent la vie au travail1.

C’est à la mémoire de ces hommes et femmes que le drapeau sera en berne sur la Colline du Parlement le 28 avril. Le Jour de deuil national permet de se rappeler les personnes qui ont péri de façon tragique et de souligner que les décès en milieu de travail pourraient en grande partie être évités.

Cependant, il faut des lois!

Il n’y a pas si longtemps, l’AFPC a signalé que le gouvernement Harper mettait la vie des employées et employés de la fonction publique en danger. L’avertissement découlait d’un rapport du Centre canadien de politiques alternatives qui a révélé que les compressions dans le domaine des inspections fédérales entraîneraient des blessures invalidantes et fatales.

Selon le document « Le succès n’est pas le fruit du hasard », produit par David Macdonald qui était à ce moment l’attaché de recherches au CCPA,  le taux de blessures invalidantes dans la fonction publique fédérale a augmenté de 5 % entre 2002 et 2007, tandis que les provinces avaient réussi à faire baisser ce type de blessures de 25 %2.

Dans les milieux de travail sous réglementation fédérale, les inspections en matière de santé et sécurité sont réalisées par des agents des affaires du travail (en passant, ils sont membres du SEN!).

Le rapport de 2010 a montré clairement que pendant la période visée il n’y avait tout simplement pas assez d’agents des affaires du travail pour tout faire.

« Avec seulement 128 agents des affaires du travail pour s’occuper de plus d’un million de Canadiens, il n’est pas étonnant que l’on constate qu’il n’y a pas suffisamment de ressources pour faire le travail », a écrit M. Macdonald.

Ça, c’était deux ans avant les compressions.

Dans le budget 2012, le gouvernement conservateur a éliminé le programme de protection contre les incendies de RHDCC. Les agents des affaires du travail responsable de la protection contre les incendies font les inspections dans les bureaux de Passeport Canada, les bureaux de Poste Canada et dans d’autres édifices gouvernementaux. C’est grâce à leur travail que les Canadiens peuvent se sentir en sécurité, sachant qu’ils sont protégés contre les incendies lorsqu’ils doivent se rendre dans un édifice gouvernemental.

Ces membres procèdent également à des inspections sur les réserves des Premières nations, puisque celles-ci relèvent généralement de la compétence du gouvernement fédéral. Parmi les édifices qu’ils inspectent, il y a notamment des écoles, des garderies et d’autres bureaux offrant des services aux familles.

D’ici avril 2014, le programme n’existera plus; la responsabilité sera déléguée aux ministères. Chaque ministère devra s’autoréglementer, et Affaires autochtones et Développement du Nord Canada veillera à ce que les réserves des Premières nations ne soient pas exposées à un risque d’incendie.

Évidemment, le gouvernement Harper n’a jamais entendu parler du proverbial renard chargé de surveiller le poulailler.

En ce Jour de deuil national, nous demandons au gouvernement d’honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au travail. Nous l’exhortons à renverser cette tendance qui met nos membres en danger – on joue actuellement à un jeu dangereux avec la vie des Canadiens et des membres des Premières nations.

Personne ne devrait jamais mourir pour un chèque de paie.


[1] Jour de deuil national (2013) Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail.

[2] Le succès n’est pas le fruit du hasard (2010) Centre canadien de politiques alternatives.

Le brouillard se dissipe enfin

Plus tôt ce mois-ci, le Centre canadien de politiques alternatives a publié un rapport faisant état des répercussions des récentes compressions sur la prestation de services. Le gouvernement conservateur prétend que les répercussions des compressions budgétaires passeront inaperçues auprès du Canadien moyen, mais, selon le rapport – et nos observations, il n’en est rien.

Le président national, Doug Marshall, a déclaré que le syndicat a tout de suite su que ces compressions auraient des répercussions spectaculaires sur les services publics. D’autant plus que les compressions budgétaires de 2012 s’ajoutent aux restrictions contenues dans les budgets ministériels depuis 2009.

« Premièrement, les conservateurs s’entêtent à dire qu’il ne s’agit que de compressions touchant les systèmes administratifs, déclare M. Marshall. Eh bien, lorsque vous coupez le soutien administratif dont bénéficient les travailleurs qui offrent des services directs, cela réduit inévitablement leur capacité à offrir ces importants services aux Canadiens. »

« En plus de faire leur travail, ils doivent faire celui des autres. »

Cependant, ce rapport révèle clairement que la majorité des compressions ont effectivement des répercussions sur les programmes – ces compressions touchent directement les Canadiens.

Dans son rapport, David MacDonald, un économiste principal au CCPA, nomme les cinq grands ministères les plus touchés par les compressions proportionnelles. Parmi ces cinq ministères, trois emploient des travailleurs représentés par le Syndicat des employées et employés nationaux : Statistique Canada, Ressources humaines et Développement des compétences Canada et Affaires autochtones et Développement du Nord Canada.

Le Syndicat des employées et employés nationaux peut citer de nombreux exemples de programmes directement touchés par ces compressions.

« Par exemple, dans la région de l’Atlantique, deux personnes d’AADNC étaient responsables de l’inspection de la qualité de l’eau dans les réserves des Premières nations, maintenant, il ne reste qu’un seul inspecteur, s’indigne M. Marshall. »

De plus, à AADNC, les réductions touchant le soutien administratif ont mis beaucoup de pression sur les travailleurs qui ont conservé leur emploi. Il y a des agents des services de financement, qui font la liaison avec les représentants élus des Premières nations, qui travaillent sans soutien administratif.

Selon une évaluation des risques organisationnels réalisée en juin 2009 par AADNC, les agents des services de financement se perçoivent comme des travailleurs de première ligne du ministère. Ces agents ont pour responsabilité, notamment, d’entretenir des relations avec les collectivités des Premières nations, qui les perçoivent souvent comme leur représentant à Ottawa1.

À RHDCC, où nous représentons les agents des affaires du travail, il suffit de jeter un coup d’œil au démantèlement du programme de protection contre les incendies pour voir que ces compressions ne touchent pas qu’un peu les Canadiens : elles mettent leur vie en danger.

« On parle de personnes qui font l’inspection d’établissements fédéraux dans tout le Canada ainsi que d’édifices communautaires sur les réserves des Premières nations, explique M. Marshall. Nous craignons que la sécurité-incendie soit déléguée à chaque ministère. Nous sommes inquiets puisque l’autorèglementation ne fonctionne pas – surtout lorsque l’on parle de la santé et sécurité en milieu de travail.  »

Enfin, les répercussions sur Statistique Canada sont probablement les plus évidentes. Selon le rapport, Statistique Canada est en tête de liste;  en effet, on prévoit une baisse de 35 % de ses employés à temps plein entre 2012 et 2016.

« Ils réalisent tout simplement moins de sondages, fait remarquer M. Marshall. Les Canadiens n’ont pas accès à certaines données très importantes. On parle ici de données qui peuvent aider le gouvernement à tous les niveaux à mieux adapter leurs services aux Canadiens et qui peuvent aider le monde des affaires à mieux comprendre leur marché ».

Le Centre canadien de politiques alternatives croit que, d’ici mars 2016, au total, 28 700 emplois auront été éliminés. On s’attend à ce que la fonction publique diminue baisse de 8 %, presque deux fois plus que ce que le gouvernement avait prévu dans son budget 2012.

« C’est le genre de renseignements qu’on voulait que le gouvernement Harper nous donne. C’est quand même étrange que les éclaircissements viennent d’un organisme sans but lucratif », conclut M. Marshall.


[1] Valeurs et éthique : Une évaluation des risques (2009). Affaires indiennes et du Nord Canada.

Parcs Canada et l’AFPC signent la convention collective

La convention collective est maintenant en ligne. Vous pouvez la télécharger en cliquant ici (mais, une mise en garde : le fichier est énorme! 10 MB, pour être exact.)

Les représentantes et représentants de l’Alliance de la Fonction publique du Canada et Parcs Canada ont signé la convention collective, plus tôt aujourd’hui.

« Maintenant que la convention a été signée, les membres se sentiront beaucoup mieux », a dit Loretta Moar, membre de l’équipe de négociation. « C’est formidable pour nos membres. J’en suis ravie. »

Dans un courriel adressé à tous les employées et employés de Parcs Canada, le président-directeur général de l’agence, Alan Latourelle, a souligné les efforts des deux parties à en arriver à une entente.

« L’esprit de collaboration et la relation de travail soutenue qu’entretiennent l’AFPC et Parcs Canada ont permis de négocier avec succès cette convention collective renouvelée », a écrit Mr Latourelle.

Pour Mme Moar, la signature de la convention collective marque la fin de nombreux mois passés à travailler sans relâche au nom de nos membres.

« C’était beaucoup de travail, de longues heures, un bon nombre de voyages… et beaucoup de repas aux restaurants », a dit Mme Moar, en riant.

Mais, d’après elle, tout ce temps passé loin de chez elle en valait la peine. Étant donné le climat politique actuel, les membres de l’équipe de négociation ont obtenu des résultats exceptionnels.

Mme Moar se dit fière de l’entente que l’équipe a conclue pour nos membres.

« C’était un objectif personnel. D’être partenaire à ce processus, c’était très satisfaisant. »

Le Syndicat des employées et employés nationaux se tient à saisir cette occasion pour féliciter et remercier tous les membres de l’équipe de négociation pour leur travail exceptionnel. Parmi ses membres du SEN figuraient Céline Ahodekon, Benoit Dubeau, Mike LeBlanc, Kevin King et Loretta Moar.

Des jours de congé, vous en avez combien?

Combien de jours de congé les Canadiens ont-ils? En fait, pas tellement!

Supposons que vous commencez un nouvel emploi dans le secteur privé; vous avez 10 jours de congé annuel payés et cinq jours fériés nationaux (hum… qui ne tombent pas une fin de semaine!). Selon votre province ou votre territoire, vous avez peut-être un autre congé ou même deux.

Selon une récente étude réalisée par Hotels.com, les Canadiens n’ont que 15 jours de congé payés. En ce qui concerne les congés, le Canada arrive au 29e rang sur 30 pays.

En haut de la liste, il y a la Russie, l’Italie et la Suède, où les travailleurs ont entre 36 et 40 congés payés par année. Même nos voisins au Sud de la frontière ont cinq congés payés de plus que nous!

Pour savoir ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, où l’herbe semble plus verte qu’ici, nous avons parlé à Heather Brooker, vice-présidente régionale, Hors Canada.

Mme Brooker, qui travaille à Moscou, déclare que le nombre de congés payés en Russie n’a rien d’inhabituel, plus particulièrement si on compare la situation avec celle des autres pays d’Europe.

« Ils ont vraiment beaucoup plus de jours fériés qu’au Canada », confirme Mme Brooker.

Pour nos membres qui travaillent dans les ambassades canadiennes à l’étranger, les jours fériés du pays où ils se trouvent présentent un problème différent.

« Nos jours fériés sont une combinaison des jours fériés canadiens et russes »,  explique Mme Brooker. « Par conséquent, nous avons dû abandonner certains jours fériés canadiens pour adopter les congés russes. »

De même, les Russes qui travaillent à titre d’employés locaux dans la même ambassade que les Canadiens n’ont pas autant de congés – en plus, ils sont pris avec des congés (comme la Fête du Canada!) qui ne signifie absolument rien pour eux.

Comme il est plus difficile d’obtenir des congés payés au Canada, il est évident que la syndicalisation a ses avantages. Selon le Congrès du travail du Canada, la majorité des travailleurs syndiqués obtiennent trois semaines de vacances payées dès le début de leur emploi. Quatre ans plus tard, 70 % de ces travailleurs auront quatre semaines de vacances.

Et, de nos jours, les vacances deviennent de plus en plus précieuses.

« Je pense que, pour nombre d’entre nous, il n’est pas si facile que ça de s’éloigner de nos appareils portables, que nous soyons à la maison ou non », conclut Mme Brooker. « Y a‑t‑il encore des gens qui relaxent vraiment pendant un jour férié comme on le faisait il y a 20 ou 30 ans? »