Qu’est-il arrivé à Africville?

Un article écrit par Céline Ahodekon

Quand Ben René, agent de communication du SEN, m’a demandé récemment d’écrire un article sur le sujet, je n’avais jamais entendu parler de la collectivité noire d’Africville. J’ai découvert, à ma grande stupéfaction, qu’on avait violé des  droits fondamentaux des gens de cette collectivité, et que cela s’est passé il n’y a pas si longtemps que ça.

Fermez les yeux un instant et imaginez la scène : la maison dans laquelle vous vivez va être rasée parce que quelqu’un, quelque part, a jugé que vos conditions de vie ne lui conviendraient pas. Mais cette personne ne vous prive pas seulement de votre maison, elle vous prive également de votre terre.

Comment vous sentez-vous?

Eh bien, c’est exactement ce qui s’est passé dans la plus ancienne et la plus importante collectivité noire d’Halifax – Africville –, qui s’était établie dans la ville plus d’un siècle plus tôt.

Il faut dire que la collectivité noire d’Africville devait se débrouiller sans des services de base comme l’eau potable, des routes pavées ou l’électricité; pourtant, elle se tirait bien d’affaire – jusqu’à ce que le conseil municipal d’Halifax déclare qu’Africville est un bidonville et envoie des camions à benne pour y faire le ménage. Et c’est ainsi que la population d’Africville est arrivée dans son nouveau lieu de résidence… dans la benne d’un camion1.

Un homme qui sortait de l’hôpital a découvert à sa sortie qu’il n’avait plus de maison2.

C’est toute la collectivité qui a été anéantie. Paradoxalement, les résidents arrachés à leur maison ont dû s’installer dans des logements publics eux-mêmes abandonnés3. Comment cela a-t-il été possible? Les gouvernements ne devraient-ils pas toujours tenter d’améliorer les choses?

Dans le cas qui nous occupe, les habitants d’Africville sont passés de conditions de vie médiocres à des conditions de vie encore pires…

À mon avis, ce que les autres disent importe peu : le chez-soi, c’est le lieu où vivent nos souvenirs. Africville, c’était le chez-soi de ces gens. C’était peut-être un des pires bidonvilles du pays, c’était quand même un milieu de vie pour ses résidents.

Un ancien résident résume la situation de cette façon : « Nous n’avons pas seulement perdu le toit au-dessus de nos têtes : la collectivité noire d’Africville a perdu sa joie de vivre, sa culture, son identité et, en conséquence, son âme4. »

« Les habitants d’Africville ne pouvaient pas compter sur une organisation qui aurait défendu ses droits », affirme un participant dans un documentaire5. Encore une fois, chers confrères et chères consœurs, cet épisode me rappelle que, pour gagner une bataille, nous devons nous serrer les coudes et montrer qu’une attaque contre un est une attaque contre tous.

Ensemble, nous sommes plus forts!

Quel était le véritable motif de la destruction du quartier noir d’Africville, à Halifax (Nouvelle-Écosse) et du déplacement de ses habitants? Nous ne le saurons jamais vraiment. Toutefois, bien des choses ont changé depuis. Le site d’Africville est aujourd’hui un parc. Et les gens qui ont été évincés subissent toujours les contrecoups de la perte de leur chez-soi.

Chers confrères, chères consœurs, février est le Mois de l’histoire des Noirs. Profitons de l’occasion pour lire et en apprendre davantage sur le parcours, l’histoire et les réalisations des Noirs du Canada.

Céline Ahodekon est représentante du groupe d’équité des minorités visibles pour le Syndicat national des employées et employés nationaux. Elle est également déléguée syndicale de la section locale 20278, dont les membres sont les employés du Lieu historique national du Fort-Langley et le bureau de parcs à Vancouver, en Colombie-Britannique.

Céline dit qu’elle se fait souvent demander, à Fort-Langley, si elle est historienne. La question la fait rire, et elle répond : « Je suis une femme d’affaires. J’ai un diplôme en administration des affaires avec concentration en vente et marketing de l’Université Laval. Je peux tout vendre, si je crois au produit et s’il m’inspire confiance. »

« Je crois qu’il faut protéger le riche et magnifique patrimoine naturel et culturel du Canada afin que les Canadiennes et les Canadiens en profitent aujourd’hui et dans les années à venir. »

Si vous désirez en apprendre davantage sur Africville, Mme Ahodekon vous propose de visionner  le film Remember Africville (en anglais) de Shelagh Mackenzie, d’une durée de 35 minutes, à partir du site de l’Office national du film du Canada. Nous vous encourageons également à suivre les hyperliens figurant dans les notes de bas de page.


[1] Encyclopédie canadienne, Africville. (en anglais)
[2] Idem
[3] Idem
[4] Archives numériques de la SRC, Officials hail Africville relocation. (en anglais)
[5] Idem

Prix des droits de la personne – mise à jour!

En octobre dernier, à la Conférence sur les droits de la personne, Joyce Hendy a reçu notre Prix des droits de la personne, remis chaque année. Nous avons récemment pris des nouvelles de Joyce afin d’en savoir davantage sur sa contribution au sein de notre syndicat et de lui poser des questions sur les droits de la personne.

Avant 1990, le Comité des droits de la personne (ou, comme on l’a déjà appelé, le Comité de la promotion de l’égalité) comprenait des représentants désignés plutôt que des représentants élus.

« Ils étaient désignés par leur vice-président [régional] respectif ou le président national, a expliqué Joyce. Cette façon de faire présentait toutefois un inconvénient : ils ne pouvaient pas agir comme porte‑parole officiel au sein de l’Exécutif national – ils rendaient des comptes par l’entremise du président national. »

Dans le cadre de son travail, jusqu’au congrès de 1990, Joyce Hendy a présidé un comité au sein duquel le poste de vice-président des droits de la personne est devenu un poste élu, qui a droit de parole à l’Exécutif national.

En outre, le comité de Joyce a incité notre organisme à adopter une politique claire et inclusive en matière d’aide aux familles.

« [Le Syndicat des employées et employés nationaux] a été l’un des premiers à se doter d’une telle politique, a déclaré Joyce. Et il demeure un chef de file au chapitre des frais couverts par une telle politique en ce qui a trait aux obligations familiales des militants. »

Selon elle, la Politique d’aide aux familles favorise la participation équitable des militants ayant de telles obligations à leur syndicat.

Le chemin parcouru

Beaucoup de choses ont changé dans le domaine des droits de la personne depuis 1987, lorsque Joyce a commencé à militer à l’échelle nationale.

« Les comités sur l’équité n’existaient pas, a expliqué Mme Hendy. La parité salariale n’était pas mise en pratique, les droits des personnes gaies n’étaient pas à l’ordre du jour, les questions touchant les Premières nations n’étaient pas abordées, et personne n’a jamais estimé que les problèmes de santé mentale relevaient du domaine des droits de la personne ou que les syndicats devaient s’en occuper.

« Le syndicat dont je suis devenue membre dans les années 1980 n’est pas le même que celui que nous connaissons aujourd’hui, a-t-elle renchéri. Le changement le plus marquant a été l’inclusion et la participation des différents groupes visés par l’équité.

« L’inclusion de tous nos membres dans le processus décisionnel fait de nous un meilleur syndicat. »

Regard vers l’avenir

À l’instar de la plupart d’entre nous, Joyce Hendy reconnaît que le syndicat doit relever des défis de taille. Elle a souligné un marché qui se mondialise de plus en plus de même qu’un climat antisyndical grandissant. Face à ces deux enjeux, les syndicats auront du mal à conserver les gains qu’ils ont réalisés.

« Le défi sera de sensibiliser nos jeunes membres, nos nouveaux membres, afin qu’ils soient informés des victoires remportées au fil des ans et des raisons pour lesquelles il faut continuer de faire progresser les choses », a déclaré Mme Hendy.

« Parmi ces travailleurs, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas à quel point la lutte a été difficile pour obtenir ces droits. »

Article apparenté : Renseignez-vous au sujet de Cheryl Aucoin, la plus récente lauréate du Prix des droits de la personne en 2007.

Prix pour les années de service

La plupart des activités du Syndicat des employées et employés nationaux et de l’Alliance de la fonction publique du Canada ne seraient pas possibles sans le travail incessant de nos nombreux bénévoles.

L’Alliance de la fonction publique du Canada a toujours rendu hommage à ses agents en leur remettant une épinglette et un certificat pour souligner leurs années de service. Ces prix sont remis aux personnes qui ont accumulé 10, 15, 20, 25, 30, 35 ou 40 années de service ou aux membres honoraires ou aux membres à vie.

Si votre section locale souhaite présenter la candidature d’un membre, veuillez remplir le formulaire et joindre tous les antécédents en matière de service de la personne. Remplissez avec une attention particulière la section qui porte sur la période de service. Vous pouvez obtenir les critères d’admissibilité, ainsi que les formulaires d’applications, sur le site web de l’AFPC.

Si les récipiendaires préfèrent recevoir leur prix lors de notre congrès à Victoria, les candidatures doivent être soumises au bureau du SEN au plus tard le vendredi, 25 avril 2014.

[Note de l’éditeur: une version antérieure de cet article stipulait une date limite différente]

Jour de Martin Luther King Jr.

Bien qu’il s’agisse principalement d’une fête nationale aux États-Unis, le jour de Martin Luther King. nous donne l’occasion d’honorer l’une des voix les plus importantes du 20e siècle et un véritable ami du mouvement syndical.

En tant que militants syndicaux, vous seriez peut-être étonnés de découvrir à quel point les syndicats passionnaient Martin Luther King Jr. En fait, il croyait fermement que le mouvement des droits civiques pouvait aider le mouvement ouvrier, et inversement.

Martin Luther King prétendait que les forces opposées au travail organisé étaient les mêmes que celles défavorables à tout semblant d’égalité pour les Afro-Américains.

« La dualité des intérêts des travailleurs et des Noirs crée une crise qui nous déchire, une crise dont nous souffrons », a déclaré le leader noir dans son allocution de 1961 à la Fédération américaine du travail et Congrès des organisations industrielles.

« Les Noirs aux États-Unis lisent l’histoire des syndicats et constatent qu’elle reflète leur propre expérience. Nous sommes confrontés à des forces puissantes qui nous disent de compter sur la bonne volonté et la compréhension de ceux qui réalisent des bénéfices en nous exploitant. Ils déplorent notre mécontentement, ils n’apprécient pas notre volonté d’organisation qui nous permettrait de garantir que l’humanité l’emportera et que l’égalité sera arrachée de force. »

Martin Luther King ne mâchait pas ses mots. Le milieu syndical et les Afro-Américains à la recherche de l’équité affrontaient une menace commune : les tenants de l’extrême-droite. Selon lui, ces derniers mettaient en danger tout ce qui était convenable et juste à propos de la vie américaine.

Et parmi ces menaces d’extrême-droite se trouvait, bien sûr, la législation en matière de droit au travail (eh oui, elle existe depuis aussi longtemps!)

« Nous devons veiller à ne pas nous laisser berner par de faux slogans, tels que “droit au travail”. C’est une loi pour nous priver de nos droits civils et de notre droit au travail, a dit Martin Luther King. Son but est de détruire les syndicats et la liberté de la négociation collective grâce à laquelle les syndicats ont amélioré les salaires et les conditions de travail de tout le monde ».

Toutefois, même si les syndicats s’évertuaient à éradiquer la discrimination, ils n’étaient pas irréprochables. Certains syndicats refusaient tout simplement d’accueillir les Afro-Américains dans leurs rangs; d’autres membres de syndicats noirs se voyaient refuser l’accès aux possibilités de formation et d’éducation.

« Les travailleurs, dont l’impatience face à la justice tant attendue pour eux-mêmes a constitué une force motrice essentielle, ne peuvent manquer de comprendre l’impatience du Noir, a invoqué Martin Luther King. Selon une maxime du droit, justice trop longtemps différée est justice refusée ».

King croyait que le mouvement ouvrier occupait une position particulière dans le contexte du mouvement des droits civils, et à plus forte raison, il se devait d’éliminer la discrimination chez ses membres.

« Le mouvement syndical  a pris des mesures pour éliminer la discrimination dans ses rangs, mais la norme que l’on attend de vous est supérieure à celle qui s’applique à la collectivité en général ».

« Votre conduite doit et peut servir d’exemple pour d’autres, comme vous l’avez fait dans d’autres croisades pour la justice sociale. »

Mise à jour sur le journalisme syndical

Plus de la moitié des articles que nous publions sur notre site Web comportent des propos tenus par des membres de notre organisation, et il n’est pas rare que des articles soient entièrement rédigés par un d’entre eux. Le saviez-vous? En effet, cette manière de procéder s’inscrit dans notre engagement consistant à permettre à un plus grand nombre de membres de se faire entendre.

« Nous avons déployé énormément d’efforts pour que notre site Web devienne en quelque sorte un site de nouvelles, explique Doug Marshall, président national. Cela se traduit notamment par le fait d’établir un contact avec nos membres afin de recueillir leurs observations et de les mettre au cœur de nos activités, car ils représentent la force de notre organisation. »

« En outre, cela rend le contenu du site beaucoup plus attrayant. »

Le Syndicat des employées et employés nationaux veut encourager un plus grand nombre de membres à prendre part à son programme de journalisme syndical. Si vous êtes intéressés à rédiger un article à propos d’un événement auquel vous avez assisté ou d’une expérience que vous avez vécue, veuillez nous le faire savoir à l’adresse suivante : communications@une-sen.org.

Ceux qui craignent d’être atteints du syndrome de la page blanche n’ont pas à s’en faire : le programme est extrêmement accessible.

« Dès le départ, nous étions conscients du fait que ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise avec la rédaction de textes ou qui a le temps de s’adonner à cette activité, précise M. Marshall. C’est la raison pour laquelle nous avons toujours voulu permettre à nos membres de jouer le rôle de source d’information. Cela s’est révélé être la façon que nos membres privilégient afin de contribuer au contenu du site Web. »

De fait, il est arrivé que des articles soient entièrement rédigés à partir de courtes entrevues téléphoniques. Cette façon de faire permet aux membres de s’exprimer dans leurs propres mots, qui serviront de fondement à des articles plus étoffés.

À ce jour, le site Web comporte près de 400 articles. Si vous êtes intéressés à obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’article annonçant le lancement du programme. Pour nous faire part d’une idée d’article, communiquez avec nous à l’adresse suivante : communications@une-sen.org.

Réunion de l’Exécutif national

L’Exécutif national se réunira à Ottawa du 21 au 23 janvier. La première séance débutera à 9 h, dans la salle de conférence du SEN.

Si votre section locale veut faire inscrire un point à l’ordre du jour de cette réunion, veuillez communiquer avec votre vice-présidente régionale ou votre vice-président régional et lui fournir de l’information claire et succincte.

À propos de l’exécutif national

L’Exécutif national est responsable des politiques, des programmes et de la direction du Syndicat des employées et employés national. Entre les congrès, l’Exécutif prend des décisions importantes et élabore des politiques nous permettant de s’occuper de notre syndicat. L’Exécutif national se réunit trois fois par année pour passer en revue les activités du syndicat et pour s’assurer que celles-ci correspondent aux désirs des membres.

Biorisque en milieu de travail

Imaginez votre lieu de travail mis en quarantaine. Une équipe d’intervention en présence de matières dangereuses investit les lieux. C’est ce qui est arrivé au centre de service par la poste de Passeport Canada à Gatineau, juste avant les vacances.

À 9 h 30 le 19 décembre, une de nos membres a ouvert une enveloppe contenant de la poudre blanche. Des procédures d’urgence ont été mises en place. Après avoir mis les employés en quarantaine une partie de l’après-midi, l’équipe d’intervention en présence de matières dangereuses a jugé que la poudre était inoffensive et a autorisé nos membres à rentrer à la maison.

« Cela s’est déjà produit », a expliqué la présidente locale Rose Touhey.

Cette fois, on a prévu des précautions additionnelles (heureusement!), notamment l’isolement des employés dans l’établissement.

Toutefois, chaque situation d’urgence a ses contretemps. Dans le présent cas, des membres se sont retrouvés bloqués à l’extérieur durant une pause. On a fait venir un autobus public comme abri pour les protéger contre le froid.

Le risque d’exposition à l’agent de la maladie du charbon (ou anthrax) doit être pris très au sérieux. Une semaine à peine après les attentats terroristes du 11 septembre, des lettres à l’anthrax ont commencé à circuler. En 2001, ces lettres ont tué cinq personnes; deux d’entre elles étaient des employés des postes. De nombreuses autres ont été touchées, notamment des fonctionnaires travaillant au Sénat des États-Unis.

De notre côté de la frontière, la première « lettre à l’anthrax » a été livrée en janvier 2001 à un bureau de Citoyenneté et Immigration Canada, à Ottawa. Même s’il s’agissait d’un canular, la lettre a néanmoins entraîné la fermeture d’un édifice gouvernemental au grand complet.

La même année, Postes Canada a signalé 277 cas de panique à l’anthrax. Dans la première moitié d’octobre 2001 seulement, le FBI est intervenu dans le cadre de plus de 2 300 incidents du genre, selon Robert Mueller, directeur du FBI à l’époque.

Bien que la plupart de ces incidents se soient révélés des canulars, il faut traiter avec la plus grande prudence chaque cas où une personne aurait pu être en contact avec une menace biologique. Une lettre contenant à peine un dixième de gramme d’anthrax peut disséminer de 15 à 320 fois la dose mortelle de spores à l’ouverture de l’enveloppe. Un gramme peut répandre jusqu’à 2 680 fois la dose mortelle.

Étant donné le niveau de stress élevé, la respiration accélérée peut faire doubler ou tripler ces chiffres.

Le canular du mois dernier nous rappelle à quel point on n’est jamais trop bien préparé.

« La bonne nouvelle, c’est que nous allons élaborer une procédure améliorée », a expliqué Rose Touhey.

L’incident sera le sujet de la prochaine réunion de santé et de sécurité.

« Tout cela nous montre que, peu importe si nous sommes cols bleus ou cols blancs, nous sommes tous confrontés à des menaces en milieu de travail, a déclaré Doug Marshall, président national. C’est un rappel afin que nous soyons préparés et vigilants. »

« Je crois également que Rose Touhey et Karl Lafrenière ont traité cette situation inhabituelle avec beaucoup de professionnalisme, a ajouté Doug Marshall. Chapeau à tous les deux! »

Joyeuses Fêtes et Bonne Année!

Chères consœurs, chers confrères,

J’aimerais saisir l’occasion de vous souhaiter de joyeuses fêtes et une bonne année 2014.

Au cours de l’année dernière, j’ai été témoin de l’immense dévouement à notre cause et du renouveau de l’intérêt pour le militantisme. Les mots me manquent pour vous dire à quel point j’apprécie l’excellent travail accompli par chacun.

Soyons francs, être un militant syndical est trop souvent un travail ingrat. C’est pourtant un travail qui doit être reconnu à sa juste valeur – on ne pourrait tout simplement pas accomplir toutes les choses que nous faisons sans votre contribution.

Pour tout ce que vous faites pour notre syndicat, merci. Merci mille fois.

Si 2012 a été l’année des compressions budgétaires, 2013 a certainement été l’année où le gouvernement a décidé de nous frapper alors que nous étions déjà au tapis. À l’approche de la nouvelle année, engageons-nous à faire de 2014 l’année où nous rendrons les coups.

Comme nous aurons besoin de beaucoup de passion et d’énergie pour y arriver, n’oubliez pas de vous énergiser durant les fêtes.

Par-dessus tout, profitez de ce temps précieux entre amis et en famille pour relaxer et faire le plein d’énergie. Après tout, ce sont ces moments qui font que notre travail en vaut vraiment la peine!

Mes conseils : soyez prudent et restez au chaud. Je vous souhaite une bonne année.

En toute solidarité,

Doug Marshall
Président national
Syndicat des employées et employés nationaux

Que se passe-t-il à passeport?

Vous savez tous que le gouvernement Harper a haché menu Passeport Canada. Nous avons des nouvelles fraîches pour les membres qui travaillent maintenant pour le programme de passeport à Emploi et Développement social Canada et à Citoyenneté et Immigration Canada.

Transition un jour…

La transition en est maintenant dans sa première étape. Les responsabilités de Passeport Canada ont été transférées à Citoyenneté et Immigration Canada, et la prestation de services relève maintenant d’Emploi et Développement social Canada et du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.

À partir d’avril 2014, l’étape 1 parviendra au point où les membres qui travaillent aux services internes et qui soutiennent directement les activités liées aux passeports seront divisés proportionnellement entre les deux ministères; autrement dit, cette transition fera en sorte que certains membres qui travaillent maintenant à Citoyenneté et Immigration Canada seront transférés à Service Canada.

« Actuellement, je peux traiter avec une seule et même personne responsable des relations de travail qui peut s’occuper de tous les anciens employés de Passeport Canada, qu’ils travaillent maintenant pour Service Canada ou pour Citoyenneté et Immigration Canada », explique Rose Touhey, vice-présidente régionale adjointe pour la région Hors Canada et présidente de la section locale 70130. « Après le 1er avril, ce ne sera plus possible, il n’y aura plus cette intégration. »

La dernière étape consiste réellement à séparer les activités du peu qui reste de Passeport Canada. Le Syndicat des employées et employés nationaux craint que cette étape entraîne l’élimination de certains postes.

« L’employeur nous a récemment dit que certains des postes aux services internes affectés au programme de Passeport à Citoyenneté et Immigration Canada sont susceptibles d’être abolis », explique le président national, Doug Marshall.

L’employeur a l’intention de réaliser ces compressions en éliminant les postes vacants et par attrition – cependant, nous n’avons reçu aucun chiffre précis.

« On nous a dit, au début, que rien ne changerait – mais, c’était seulement la première étape. »

Et puis est venu cet immense grief…

Tout a commencé lorsque certains employeurs ont décidé de ne plus appliquer la directive du Conseil du Trésor selon laquelle les employés nommés pour une durée déterminée deviennent des employés nommés pour une durée indéterminée après trois années de service.

« Les employés nommés pour une période déterminée ont déposé des griefs dans tous les principaux bureaux de passeport au Canada », déclare M. Marshall.

Après une brève discussion avec l’employeur le 6 novembre, les parties ont accepté de combiner ces griefs en un grief collectif.

« L’employeur et le syndicat ont également convenu que ces griefs seraient traités directement au troisième palier », ajoute M. Marshall.

En procédant ainsi, nous nous assurons que toute réponse reçue provient d’une personne responsable du bon niveau de prise de décision.

Les résultats de ces griefs s’appliqueront à tous les employés nommés pour une période déterminée qui étaient auparavant employés par Passeport Canada et qui continuent d’avoir ce statut dans le cadre du programme de passeports depuis le 2 août 2013 – même ceux qui n’ont pas signé les griefs collectifs initiaux.

« Le problème le plus ahurissant dans cette affaire, c’est que les employés de Passeport Canada n’ont jamais été visés par le gel qui a touché tellement d’employés nommés pour une durée déterminée dans tout le Conseil du Trésor, déclare M. Marshall. Ce gel ne les avait pas touchés parce que Passeport Canada s’autofinance; le programme continue de s’autofinancer. Par conséquent, il n’y a tout simplement aucune raison d’appliquer tout d’un coup le gel à ces employés nommés pour une durée déterminée ».

Votre vie, vous plait-elle?

Et vous, êtes-vous heureux?

Nous ne voulons pas déclencher une crise existentielle, mais c’est une question intéressante – c’est aussi une question à laquelle s’intéressent les Nations Unies pour mesurer le progrès social.

Alors, les Canadiens sont‑ils heureux? Cette année, dans le Rapport mondial de l’ONU sur le bonheur (World Happiness Report), nous figurons au sixième rang sur une liste de 156 pays. Soyons honnêtes : ici, c’est la belle vie (même si « qui vous savez » dirige le pays!).

Cependant, que révèlent les données au sujet du bonheur dans le monde et des décisions en matière de politique publique?

Selon Benjamin Radcliff, professeur de sciences politiques à l’Université Notre Dame, en Indiana, les données révèlent qu’un bon filet de sécurité social solide favorise le bonheur des êtres humains.

« La relation ne saurait être plus forte et plus claire », a écrit M. Radcliff dans un récent article d’opinion pour CNN.  « Même si les conservateurs se refusent à le croire, l’État-providence, comme ils l’appellent de manière méprisante, fonctionne. Dans le monde occidental, la qualité de vie augmente à mesure que la taille de l’État augmente. Il s’avère que, la providence rend la vie des gens meilleure.

Dans son article, M. Radcliff mentionne les cinq pays en tête de liste du rapport : le Danemark, la Norvège, la Suisse, les Pays‑Bas et la Suède – des pays ayant un excellent filet de sécurité sociale et un taux élevé de syndicalisation.

C’est vrai : il se trouve qu’habiter dans un pays où les syndicats sont solides, ça vous rend heureux.

« Ce ne sont pas seulement les travailleurs qui sont membres d’un syndicat qui sont plus heureux, mais le taux global de bonheur de tous – membres et non-membres – augmente spectaculairement à mesure que le pourcentage de travailleurs qui appartiennent à un syndicat augmente. On constate que l’organisation permet aux citoyens ordinaires de s’exprimer davantage dans l’arène politique.

Les résultats ne changent pas lorsque l’on contrôle tous les autres aspects qui peuvent également avoir une incidence sur la qualité de vie, notamment le revenu, l’âge, le sexe, l’état matrimonial, la culture d’origine, l’histoire ou le niveau de développement économique. Essentiellement, le “grand gouvernement” et les syndicats favorisent également le bonheur non seulement de ceux dont le revenu familial se situe au niveau inférieur et moyen, mais de tout le monde, les riches et les pauvres, les hommes et les femmes, les conservateurs et les libéraux. »

Et ce n’est pas comme si ces pays, qui sont en tête de liste, ont été épargnés par la récente crise économique globale.

Même le Danemark, qui occupe la première place si convoitée, n’est pas encore remis de la grave crise économique. L’Agence France-Presse expliquait récemment comment les Danois restent heureux malgré les problèmes :

« L’une des choses qui rend les Danois heureux c’est la sécurité qui règne dans la société », affirme Meik Wiking, le directeur du très sérieux Institut de recherche sur le bonheur, un centre de recherche danois.

“Si on perd notre emploi, on bénéficie d’un soutien, si on tombe malade, on peut aller à l’hôpital, etc. », ajoute-t‑il.

Il semble également que le fait de payer plus d’impôts n’a aucune répercussion négative sur le bonheur des Danois : c’est au Danemark que les impôts/le PIB sont les plus élevés, suivi de la Suède.

Gardez en tête tous ces renseignements : ils vous aideront si vous vous engagez dans un débat avec un membre de votre famille plutôt conservateur durant les fêtes! Des services publics solides, c’est une chose indispensable au bonheur! C’est vrai! (Mais vous le saviez déjà, non?)