Négociations avec le Conseil du Trésor : nouveau gouvernement, ancien mandat

CBUpdate-f

Nos équipes de négociation se sont assises à la table avec le Conseil du Trésor pour la première fois depuis l’accession au pouvoir des libéraux.

Les revendications qu’elles ont présentées sont le reflet des préoccupations des membres. Notre but demeure la négociation d’une convention collective équitable.

Durant la campagne, les libéraux ont fait miroiter la possibilité d’un nouveau mandat de négociation. Pourtant, les propositions mises de l’avant par l’employeur sentent le réchauffé.

Pas question de toucher à nos congés de maladie

En effet, la proposition présentée par les négociateurs du Conseil du Trésor ressemblait à s’y méprendre à celle du gouvernement conservateur. Il s’agit, encore une fois, de remplacer notre régime actuel de congés de maladie par un régime d’invalidité de courte durée beaucoup moins avantageux pour nos membres, qui perdront leurs acquis. Il s’agirait d’un régime non négocié que le gouvernement pourrait modifier à son gré.

Nous sommes ouverts à l’amélioration du régime de congés de maladie, pour autant que nous n’ayons pas à faire de concessions à la table de négociation et que nos membres n’aient pas à choisir entre ne pas être payés et travailler malade.

La négociation de bonne foi et la loi C-4

Nous sommes heureux de constater que le gouvernement compte abroger la section 20 de la loi C-59. Toutefois, nous nous devons de lui rappeler l’existence d’une autre loi injuste, la C-4. Les changements inconstitutionnels qu’elle a apportés au processus de négociation collective demeurent préoccupants.

Pourquoi ces dispositions de la C-4 sont-elles encore en vigueur après le jugement sans équivoque rendu par la Cour suprême dans l’affaire de la Fédération du travail de la Saskatchewan? La question se pose. Nous continuerons à contester les lois devant les tribunaux et à favoriser la tenue de négociations libres et justes.

À la table, l’AFPC revendiquera l’amélioration de la prestation et de la qualité des services publics, et des milieux de travail sains et efficaces pour les fonctionnaires fédéraux. La population canadienne tout entière en sortira gagnante.

  • Groupe EB : Nous avons mis l’accent sur la taille des classes et sur le suivi des recommandations découlant de l’enquête sur la rémunération. Info : syndicatafpc.ca/eb.
  • FB : Nous avons revendiqué la protection des postes d’agent qui pourraient être éliminés à cause du virage technologique. Nous avons aussi exigé le maintien des semaines de travail comprimées et la protection des horaires de travail contre les changements unilatéraux apportés par les gestionnaires. Info : syndicatafpc.ca/fb.
  • PA : Nos revendications portaient principalement sur les conditions de travail dans les centres de services et la nécessité d’adopter des normes minimales pour ces milieux de travail. Notre équipe a aussi souligné l’importance de reconnaître l’ancienneté lors de l’établissement des horaires de travail. Info : syndicatafpc.ca/pa.
  • SV : Notre sous-comité des équipages de navire a mis la dernière main aux revendications que nous présenterons lors de la prochaine séance de négociation. Info : syndicatafpc.ca/sv.
  • TC : Nous avons discuté de la nécessité de mieux protéger la santé et la sécurité du personnel et de supprimer entièrement le libellé discriminatoire. Il y avait aussi à l’ordre du jour les heures de travail et l’augmentation du nombre de prestations en reconnaissance de la nature particulière du difficile travail que font nos membres. Info : syndicatafpc.ca/tc.

Source : syndicatafpc.ca

Négos avec la SLJO : L’employeur maintient sa position

OLGRefuses-f

Le 29 janvier dernier, le personnel du casino à l’hippodrome Rideau Carleton a rencontré la Société des loteries et jeux de l’Ontario (SLJO). C’était la première fois depuis le lockout décrété par l’employeur le 16 décembre 2015. Les travailleuses et travailleurs, représentés par l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) espéraient que la SLJO ferait preuve de plus de souplesse à la table de négociation. Malheureusement, l’employeur est demeuré intraitable : pour qu’il y ait négociation, le syndicat doit d’abord accepter ses propositions sur les salaires et le régime de retraite, les deux questions en litige.

  •   En décembre dernier, la SLJO a fait l’offre suivante : gel des salaires pendant les deux premières années de la convention assortie d’une augmentation de 1,75 % pour la troisième année. Cette offre a été rejetée par les travailleurs, qui n’ont pas reçu d’augmentation depuis 2009, tandis que le coût de la vie à Ottawa a augmenté de presque 9 % depuis ce temps. En raison de ce gel salarial, les employés d’Ottawa touchent environ 8 % de moins que leurs homologues dans d’autres casinos, dont celui à Brantford. Mais la SLJO a maintenu sa position malgré tout : une hausse de 1,75 % sur trois ans.
  •   Avant le lockout, l’employeur a proposé de retirer les dispositions sur le régime de retraite de la convention collective. Cette proposition a aussi été rejetée par les travailleuses et travailleurs, mais cela n’a pas empêché la SLJO de revenir à la charge durant la rencontre de vendredi dernier.

« C’est vraiment odieux ce qu’a fait la SLJO : demander une rencontrer pour tenter, encore une fois, d’imposer le même mauvais contrat à ses employés », a déploré Doug Marshall, président du Syndicat des employées et employés nationaux, un Élément de l’AFPC. « Pourtant, ils avaient déjà rejeté à 96 % les offres patronales. »

« J’ai un message très clair pour la première ministre Kathleen Wynne : nous irons à Queen’s Park, si son gouvernement ne demande pas à la SLJO de cesser ses attaques contre les travailleurs d’Ottawa », a déclaré Larry Rousseau, vice-président exécutif régional pour l’AFPC dans la RCN. « Et tant que son gouvernement ne traitera pas ces travailleurs de manière équitable et respectueuse, comme ils le méritent, nous continuerons à nous battre. »

Le 16 décembre dernier, le casino de l’hippodrome Rideau Carleton a décrété un lockout de 124 employés. Ces personnes, représentées par l’AFPC, occupent des postes de techniciens aux machines à sous, de caissiers et de préposés au stationnement, à l’entretien, aux machines à sous et au comptage.

Février est le Mois de l’histoire des Noirs – et, oui, cet événement a encore un sens

BHM-f

Par Hayley Millington

Pas plus tard que le 20 janvier 2016, durant une conversation au sujet des Oscars de 2016, l’actrice américaine Stacy Dash a affirmé sur les ondes de Fox News qu’elle voulait éliminer le Mois de l’histoire des noirs (MHN). Mme Dash a tenu les propos suivants en réaction à l’indignation constante au sujet de l’absence de finalistes appartenant à une minorité dans les grandes catégories :

[traduction]

« C’est ridicule, selon moi, » a affirmé l’actrice de 49 ans au sujet de la réaction à l’absence de diversité entourant les nominations aux Oscars. « Nous devons nous décider. Voulons-nous la ségrégation ou l’intégration? Si nous ne voulons pas de ségrégation, alors nous devons nous débarrasser de chaînes comme BET ainsi que des prix BET et Image [de la NAACP], qu’on ne reçoit que si on est noir. »

Mme Dash en a rajouté en affirmant ce qui suit : [traduction] « Il ne devrait pas y avoir de Mois de l’histoire des Noirs. Nous sommes des Américains, un point c’est tout. »

En 2005, l’acteur oscarisé Morgan Freeman a déclaré que la tenue d’un Mois de l’histoire des Noirs était [traduction] « ridicule » et que la meilleure façon de mettre fin au racisme de nos jours consistait à [traduction] « arrêter d’en parler ». Quand on lui a demandé pourquoi, M. Freeman a répondu : [traduction] « Vous allez réduire mon histoire à un mois. »

Les déclarations citées ici sont un ensemble d’instruments de propagande éprouvés et largement utilisés au quotidien en Amérique. Ces idées sont utilisées à tout moment dans le cadre de discussions avec d’autres personnes qui voudraient retirer le Mois de l’histoire des Noirs du calendrier sous prétexte qu’il nous (les noirs) nuit plus qu’il ne nous aide à réaliser le rêve américain, pas en tant que noirs en Amérique, mais en tant qu’Américains.

De ce côté-ci de la frontière, les attitudes diffèrent à l’égard du MHN. Tous les Canadiens sont invités à participer aux festivités du MHN, où on commémore et on célèbre l’héritage des Canadiens noirs. Les Canadiens prennent le temps de célébrer ce que les Canadiens de couleur ont apporté à la mosaïque culturelle créée par la diversité multiculturelle du Canada.

Il importe de reconnaître et de ne pas perdre de vue le fait que le Mois de l’histoire des Noirs revêt une importance qui dépasse largement les aspects négatifs, puisqu’il permet aux gens de couleur de faire connaître leur passé et leur présent.

Ainsi, même si, au sud, on continue à dévaloriser et à dénaturer l’importance du Mois de l’histoire des Noirs, à mon avis, il a certainement un rôle à jouer pour ce qui est d’éduquer les Canadiens au sujet de son contexte historique et de sa perspective.

Au cours des 29 prochains jours, je mobiliserai mes collègues et mes amis en leur soumettant un jeu-questionnaire sur le MHN qui est administré continuellement depuis 13 ans dans mon milieu de travail. Il favorise l’ouverture et crée un espace pour le dialogue au sujet de l’histoire des noirs, puis la conversation devient une occasion de communiquer ouvertement et fièrement mon expérience à toutes les personnes qui souhaitent la connaître.

Hayley Millington est la représentante de l’équité nationale pour les femmes du SEN.

Réunion de l’Exécutif national du SEN

NatExecMtg-f

L’Exécutif national du SEN se réunira du 26 au 28 janvier 2016 à Ottawa.

S’il y a des points que votre section locale voudrait faire inscrire à l’ordre du jour de cette réunion, veuillez les faire parvenir à votre vice-président(e) régional(e) et lui communiquer les renseignements nécessaires pour qu’il (elle) puisse présenter ces questions à l’exécutif.

Lockout possible à l’hippodrome Rideau Carleton

RCSLockout-f

Le personnel de la Salle des machines à sous à l’hippodrome Rideau Carleton d’Ottawa pourraient se retrouver en lockout à minuit une le 16 décembre.

Depuis mai 2014, les 124 employés touchés, membres de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), essaient de conclure un contrat raisonnable avec l’employeur, mais sans succès. Parmi les questions en litige, mentionnons des augmentations salariales raisonnables et l’avenir du régime de retraite. Aucune augmentation de salaire n’a été accordée à ces travailleurs depuis 2008, ils sont donc bien moins payés que leurs homologues de la SLJO.

Les négociations reprendront le 14 décembre. Et nos membres ont bien l’intention d’en arriver à une entente juste et équitable.

Le 10 décembre dernier, la direction de la Salle des machines à sous a indiqué aux employés qu’ils n’auraient plus droit à l’assurance-santé ou l’assurance soins dentaires s’il y avait un conflit de travail. L’AFPC a rassuré ses membres : si jamais l’employeur cessait de verser des prestations aux employés concernés, le syndicat prendrait la relève.

« Ces travailleurs n’ont pas eu d’augmentation depuis 2008. La moindre des choses pour l’employeur serait de leur faire une offre raisonnable, à la hauteur de leur travail », affirme Larry Rousseau, vice-président exécutif régionale de l’AFPC.

« C’est toujours très occupé à l’hippodrome Rideau Carleton au temps des Fêtes. Aussi espérons-nous que la prochaine séance de négociation sera fructueuse, parce que nous ne voulons pas perturber les nombreuses activités prévues durant cette période », explique Doug Marshall, président du Syndicat des employées et employés nationaux, un Élément de l’AFPC.

Les 124 employés occupent divers postes : préposés au stationnement, à l’entretien, aux machines à sous; techniciens aux machines à sous; caissiers; et préposés à la caisse.

Enregistrez-vous pour le colloque régional de la RCN-ED

RegionalSeminarNCRSE600x375-f

Le colloque régional de la RCN – Employeurs distincts approche à grands pas et c’est l’occasion parfaite d’apprendre des choses sur notre syndicat et ce qu’il fait.

Prenez part du 26 au 28 février à l’événement déborde d’exposés et d’ateliers qui vous aideront à acquérir les connaissances et la confiance dont vous aurez besoin pour représenter nos membres. Les colloques régionaux sont aussi une bonne occasion de rencontrer des membres comme vous et de créer des amitiés durables.

 

Durant le colloque, les jeunes délégués éliront deux de leurs pairs pour les représenter à titre de délégués à notre Congrès de 2017.

Vous devez vous inscrire avant le vendredi 22 janvier 2016. 

Veuillez cliquer ici pour en plus d’information et pour vous enregistrer aujourd’hui.

L’AFPC répond à la Commission des relations de travail

BargainingParliament-f

Le travail des agents et des opérateurs de scanographe étant différent, leurs enjeux de négociation le sont aussi.

Le nouvel employeur des services de protection parlementaire propose à la Commission des relations de travail et de l’emploi dans la fonction publique de fusionner les unités de négociation des agents et des opérateurs de scanographe. Ces deux groupes auraient donc la même convention collective.

Tant les agents et que les opérateurs de scanographe jouent un rôle dans la sécurité du public, des parlementaires et du personnel. Toutefois, leur travail diffère grandement, ainsi que leurs enjeux (horaires, uniforme, armes à feu) et environnements de travail. L’AFPC représente des milliers d’agents d’exécution de la loi au fédéral et connaît donc parfaitement les enjeux de négociation collective dans ce domaine. Le service de protection parlementaire devrait reconnaître que le travail des agents et opérateurs est différent.

L’AFPC est donc d’avis que chacun des deux groupes doit négocier sa propre convention collective, peu importe le syndicat qui le représente. Nous avons pris la même position face aux travailleurs des postes et aux réviseurs, deux groupes syndiqués par l’AFPC. Sur la Colline du Parlement, l’AFPC représente huit groupes distincts, qui ont chacun leur propre convention collective.

Régler cette question permettra à l’AFPC de retourner à la table de négociation plus rapidement et de répondre aux enjeux des opérateurs de scanographe.

Adressez-vous à un membre de votre équipe de négociation pour toute question ou pour consulter le cahier des revendications.

 

6 décembre : Journée mondiale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

Dec6-f

Ça n’a pas été facile pour moi d’écrire le présent article. Je ne savais pas exactement comment aborder la question de la violence faite aux femmes de façon à écrire un article pertinent pour le lecteur et significatif pour moi. Durant ma séance de remue-méninges, je pensais sans arrêt aux 14 femmes assassinées le 6 décembre 1989 seulement parce qu’elles étaient des femmes. Les images évoquées par le souvenir de ce jour horrible m’ont touchée droit au cœur et ne me quittaient plus; j’y pensais sans arrêt.

C’est durant une conversation anodine avec l’une de mes plus proches et chères amies que j’ai trouvé l’idée que je cherchais, celle qui m’a aiguillée dans la bonne direction et qui m’a rappelé l’ampleur et la gravité de la violence faite aux femmes et le fait que certaines restent encore et toujours prisonnières de cette réalité – de ce cercle vicieux. Lorsqu’on y réfléchit bien, nous connaissons tous, de près ou de loin, une personne qui a été victime de violence. Tandis que j’écoutais et que j’étais témoin de l’expérience d’une survivante de violence conjugale, je me suis rappelé qu’il s’agissait d’un cercle vicieux perpétuel. Je me suis aussi rendu compte que ce n’était pas la première fois que j’entendais de telles histoires de violence et de triomphe. L’importance d’être là, d’écouter et d’offrir un soutien est essentielle au réseau de soutien des victimes.

(Merci, Stacy, de m’avoir aidée à comprendre la voie que je devais emprunter pour trouver l’inspiration d’écrire le présent article.)

Selon Condition féminine Canada, voici les faits :

FAIT : Les femmes sont 11 fois plus susceptibles que les hommes d’être victimes d’agression sexuelle.
FAIT : Les femmes sont quatre fois plus susceptibles que les hommes d’être victimes de violence infligée par un partenaire intime.
FAIT : Les femmes handicapées sont quatre fois plus susceptibles d’être victime d’agression sexuelle.
FAIT : Selon la GRC, près de 1 200 femmes et filles autochtones sont disparues ou ont été assassinées au Canada.
FAIT : Les femmes de 15 à 24 ans sont les plus touchées par la violence.
FAIT : Depuis 1980, on a observé une diminution générale du nombre d’homicides contre les femmes, sauf chez les Autochtones, où ce nombre est resté relativement constant.
FAIT : huit fois sur dix, les victimes de violence entre partenaires intimes sont des femmes.
FAIT : les données donnent à penser que le quart des étudiantes seraient victimes d’agression sexuelle et de tentative d’agression sexuelle. En outre, 90 % d’entre elles connaîtraient leur agresseur.
FAIT : les femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes d’être victimes de harcèlement criminel.
FAIT : Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de violence que les femmes non autochtones.
FAIT : Les femmes autochtones sont surreprésentées parmi les femmes assassinées au Canada; 16 % de ces dernières sont autochtones, bien que les femmes autochtones comptent pour à peine 4 % de la population féminine du pays.
FAIT : Comparativement à leurs pairs masculins, les adolescentes âgées de 12 à 17 ans risquent huit fois plus d’être victimes d’un délit à caractère sexuel.
FAIT : 90 % des agressions sexuelles non conjugales contre les femmes ne sont jamais signalées à la police.
FAIT : trois fois sur quatre, les femmes connaissent leur agresseur.

Ces faits parlent d’eux-mêmes : les femmes sont des cibles simplement en raison de leur sexe. Par conséquent, durant cette Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes au Canada, je vous encourage vivement à reconnaître, sans orgueil ni préjudice, en tant que particulier et membre de la société, que la violence fondée sur le sexe n’est pas seulement le problème des femmes : c’est le problème de tout le monde. En faire fi et le balayer sous le tapis n’est plus une option ni une solution.

Nous devons plutôt faire face à la situation… faire face aux FAITS directement.

Nous pouvons éliminer cette tumeur maligne qui nous affecte et engendrer une société où le respect des femmes deviendra la norme plutôt que l’exception. C’est à nous de créer des espaces où les victimes se sentent libres d’exprimer leur expérience et de fournir un soutien là où il est requis afin de faciliter la guérison de toutes les victimes d’actes de violence fondés sur le sexe.

Pour terminer, j’aimerais partager avec vous ce poème…

Victimes

VICTIME, chacune d’entre nous
D’une façon ou d’une autre – Victime
Cible consciente qui s’ignore d’un quelconque crime contre
l’humanité – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous
Grièvement malmenée et exposée à l’un quelconque des maux de la société
Disséquée et rejetée, prête à venir engraisser la fosse commune de
l’humanité – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous
Dépouillée et dévastée, je tombe, je défaille, m’efforçant de – donnez-moi
juste une autre chance, allez, donnez-moi juste une autre chance, je suis prête pour
une autre option que celle de – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous
Cherche désespérément un ailleurs, n’importe où, sauf entre le marteau et la plus dure
enclume
Rendue complètement inapte, incapable de respirer, broyée par la vie
immobile, comateuse, en état de mort apparente – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous

Hayley Millington est la représentante nationale de l’équité pour les femmes du SEN.

La Journée du souvenir trans

TDOR-f

Vendredi, c’est la Journée du souvenir trans. Une soirée au cours de laquelle nous honorons nos morts et commémorons ceux qui, nous le savons, ont été assassinés simplement parce qu’ils étaient transgenres.

Ils étaient des fils et des filles, des mères et des pères, des grands-parents, des oncles et des tantes… et toute autre combinaison de famille à laquelle vous pouvez penser. Et probablement certaines qui ne vous viennent pas à l’esprit, comme la famille par choix. Et ils étaient des amis.

Or, pour beaucoup d’entre nous, membres de la communauté des transgenres, il ne s’agit pas uniquement de célébrer le souvenir des personnes assassinées. La Journée du souvenir trans revêt une multitude de significations – certes, nous honorons la mémoire de ceux qui ont été assassinés, mais pour moi, c’est également l’occasion de me rappeler tous ces autres frères et sœurs de la communauté des transgenres qui sont morts, peu importe comment – accident, suicide, causes naturelles, Dieu sait quoi! – et de leur rendre hommage. C’est un jour pour nous souvenir de nos amis et des membres de notre famille qui ne sont plus à nos côtés. Pour d’autres, c’est un moyen de mettre en lumière le sectarisme et la haine qui marquent profondément notre vie, et nous vous demandons de nous aider à y mettre fin. Pour d’autres encore, c’est un geste de résistance face à cette intolérance, pour dire, en quelque sorte : « Vous pouvez nous tuer, mais vous ne pouvez jamais nous faire taire! Nous nous tiendrons debout et lutterons contre vous. »

L’année dernière j’étais à Ottawa pour la Journée du souvenir trans et j’ai assisté à la veillée qui était organisée. Je me trouvais à Ottawa pour les négociations à titre de membre de l’équipe de négociation du groupe PA. Incidemment, l’un des éléments au cœur de nos négociations est l’inclusion de l’identité et de l’expression sexuelles dans les dispositions antidiscriminatoires de nos conventions collectives. La nuit était plutôt froide, et la veillée a eu lieu au Monument canadien pour les droits de la personne, rue Elgin. Un lieu sans chaleur, et pourtant approprié, ai-je pensé. En fait, la foule était assez considérable, et l’oratrice a très bien souligné l’événement commémoratif. À un point tel, que, après la veillée, je lui ai demandé si elle pouvait m’envoyer une copie de ce qu’elle avait lu parce que son hommage m’avait extrêmement touchée.

Toutefois, je dois dire que ce qui m’a rendu le plus fière et ce qui m’a le plus honorée a été le soutien de mon équipe de négociation, de mon élément et de l’exécutif national de l’AFPC. Notre présidente nationale, Robyn Benson, a été présente, à mes côtés, pendant toute la veillée – sa présence était à la fois très réconfortante et très gratifiante. De même, le vice-président exécutif national, Chris Aylward, était là, tout comme la vice-présidente régionale exécutive de l’Ontario, Sharon DeSousa, et plusieurs membres du personnel de l’AFPC. Toute l’équipe de négociation du groupe PA était sur place, afin d’offrir un soutien, ainsi que mon président du SEN, Doug Marshall. Pour moi, leur présence affirmait que « la vie des transgenres compte » et que, en tant que syndicat, nous nous préoccupons de tous nos membres, et que moi, et les choses qui m’intéressent, revêtons de l’importance. Je sais que je suis une minorité extrême au sein de l’AFPC, n’ayant rencontré que cinq autres membres transgenres au cours des huit dernières années, et le Syndicat a toujours été bon envers moi, mais ce soir-là, il a vraiment touché juste. Ils se soucient véritablement de nous. Ils ne sont pas indifférents. Et peu importe s’il s’agit d’un seul membre ou de 1 000 membres, le Syndicat sera là pour vous s’il le peut. Merci à vous tous qui êtes venus et avez manifesté votre soutien à mon endroit et à celui des membres de ma communauté. Je ne suis pas sûre de pouvoir exprimer adéquatement ce que cela signifiait pour moi.

Ce soir-là, et à chaque Journée du souvenir trans, c’est l’occasion de me remémorer une amie. Je ne la connaissais pas depuis de nombreuses années, mais je la connaissais mieux que certains membres de ma propre famille. Comme c’est souvent le cas dans notre communauté, nous nous sommes rencontrées en ligne et, avec le temps, en personne. C’était une femme charmante, très pragmatique; nous pouvions parler de presque tout pendant des heures, et cela nous est arrivé fréquemment.

Nous avions un genre de rituel : chaque fois que nous étions dans la même ville au même moment, nous nous retrouvions pour souper, prendre un verre et bavarder toute la soirée. Eh bien, nous trouvions en fait un restaurant, commandions toutes les entrées au menu (sauf ce que nous détestions absolument toutes les deux ou ce à quoi nous étions allergiques) et une ou deux bouteilles (ou plus) de vin, et nous parlions. Je pense que les restaurateurs nous détestaient parce que nous étions là des heures, à monopoliser la table. Nous mangions, buvions et bavardions toute la soirée.

Des semaines pouvaient passer sans que j’aie de ses nouvelles en raison de son travail – et du fait qu’elle n’avait rien révélé à son époux et à sa famille, elle devait parfois prendre ses distances –, mais ce n’était pas inhabituel. Triste, n’est-ce-pas? « S’effacer » et prendre ses distances parce que vous pourriez être démasqué n’a rien d’exceptionnel dans ma communauté. Alors, après qu’elle a dévoilé son secret à son époux, je n’ai plus eu de ses nouvelles pendant un moment. Je n’étais pas inquiète, car elle avait été silencieuse par le passé, et ce n’était donc pas si étrange.

J’ai alors reçu un message en ligne d’une amie mutuelle. Celle-ci connaissait son nom de garçon et avait vu une notice nécrologique à son sujet. Dans son message, elle m’informait qu’elle était morte. Je ne connaissais pas son nom de garçon et, franchement, ça m’était égal parce que, pour moi, elle était toujours « Char »; Charlene, une amie et une sœur par choix. En questionnant notre amie mutuelle, j’ai découvert que Char avait fini par faire ce qu’elle avait toujours dit qu’elle ferait si la douleur devenait trop terrible, et je la cite : « Je préférerais me tirer une balle plutôt que de vivre comme ça ». Apparemment, c’est arrivé, et elle l’a fait.

À l’occasion de la Journée du souvenir trans, il faut se souvenir d’elle et de beaucoup trop d’autres personnes comme elle. Car, tandis que les statistiques à cette occasion se rapportent à des personnes assassinées parce qu’elles étaient transgenres (et, rappelons-le, ce ne sont que les cas confirmés dont nous sommes informés et qui sont signalés), elles sont encore trop nombreuses à mourir parce que la douleur du rejet, les mauvais traitements, le harcèlement, la violence et les mille autres indignités qui accablent quotidiennement les transgenres sont devenus insupportables. D’ailleurs, selon la provenance des statistiques et la façon dont elles sont présentées, les taux de tentatives non réussies et réussies de suicide (wow, quel oxymoron!) au sein de la communauté des transgenres sont absolument stupéfiants. D’aucuns établissent le taux de suicides réussis à plus de 20 %, et celui des tentatives de suicide à plus de 45 %. Toutefois, il est difficile d’obtenir des chiffres exacts à cet égard puisque parfois, vous ne savez jamais ce qui pousse une personne à poser un tel geste. En outre, de nombreuses tentatives infructueuses suscitent une telle honte que les personnes ne veulent pas admettre pourquoi elles ont réellement tenté de se suicider.

C’est triste à dire, mais je ne connais pas personnellement une personne transgenre qui n’a pas de « stratégie de retrait ». Bel euphémisme! Une « stratégie de retrait », aussi bien le dire : un plan de suicide. Il existe toute une gamme de plans de suicide. Quelle image a-t-on d’une société quand un sous-groupe entier de notre population envisage le suicide comme une option quotidienne viable? Un sous-groupe qui fait déjà partie d’une communauté marginalisée.

Je dois le reconnaître : je me demande souvent combien de ces suicides sont, en fait, bel et bien des meurtres – pousser des personnes jusqu’à ce qu’elles craquent et « débarrasser le monde de monstres comme vous ». Oui, on m’a déjà lancé ce genre de remarques, et, selon moi, la plupart des personnes transgenres ont également été visées par de tels commentaires, à un moment ou à un autre.

Donc, à la mémoire de mon amie Char, après la veillée, j’ai amené quelques amis au restaurant, où nous avons commandé un tas d’entrées, pris des boissons et bavardé pendant le reste de la soirée. Je le fais chaque année, à la Journée du souvenir trans, depuis son décès. J’ai trop mangé et trop bu sans aucun doute – dire que j’étais un peu « pompette » est certainement un incroyable euphémisme –, ce que je fais rarement, et je me suis souvenue de mon amie. À sa façon, elle était parmi nous ce soir-là parce que je me souvenais d’elle et que j’en ai parlé un peu à mes amis. Aussi longtemps qu’on se souvient de vous, vous ne mourez jamais vraiment.

En cette journée, il faut donc se souvenir de TOUS ceux dans la communauté qui nous ont quittés, peu importe de quelle façon. Ils méritent de rester dans notre mémoire et d’être célébrés pour la vie qu’ils ont vécue.

Kate Hart est la Représentante nationale de l’équité pour les personnes lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres du SEN

Le Sénat : L’employeur n’a fait aucun effort substantiel à la table.

SenateNegociations-f

Le lundi 16 novembre, nous avons repris les pourparlers avec la direction du Sénat dans le but de conclure une nouvelle convention collective.

Nous avons réitéré notre intention d’obtenir les mêmes droits et protections que les autres travailleurs de la Colline parlementaire, à la hauteur de ce que l’AFPC a négocié ailleurs au fédéral.

Cela inclut l’accès équitable à de la formation et à des possibilités d’avancement professionnel, des congés payés pour obligations familiales, le droit des représentants syndicaux d’accéder au milieu de travail et la fourniture de vêtements et d’uniformes.

La semaine dernière, le Sénat affirmait que la situation concernant l’habillement « n’est aucunement problématique » et proposait plutôt de réduire les dispositions de la convention collective à cet égard.

Lundi, l’employeur ne s’est prononcé sur aucun des problèmes qui persistent, sauf en ce qui a trait aux congés payés pour obligations familiales. Il continue d’insister pour que nous acceptions moins que ce que des dizaines de milliers d’autres fonctionnaires ont obtenu. C’est hors de question.

Nous retournerons à la table en décembre dans l’espoir que le Sénat soit enfin prêt à négocier. Si vous avez des questions ou des préoccupations, n’hésitez pas à communiquer avec votre équipe de négociation. Nous vous tiendrons au courant de la situation.

Source: l’AFPC