Mise en tutelle du Syndicat des employées et employés nationaux

Le Conseil national d’administration (CNA) de l’AFPC met en tutelle le Syndicat des employées et employés nationaux (SEN) à compter du 24 octobre 2022. Sharon DeSousa, vice-présidente nationale de l’AFPC, a été nommée fiduciaire.

Le maintien des services et de la représentation pour les membres du SEN demeure notre priorité. Comme auparavant, les membres du SEN qui ont besoin d’être représentés peuvent communiquer avec les représentantes et représentants de leur section locale ou leur agente ou agent national des relations de travail. Le SEN poursuivra ses activités durant la période de tutelle et l’AFPC entend collaborer avec les membres et le personnel du syndicat pour qu’il puisse continuer à respecter ses obligations.  

Nous communiquerons d’autres détails dès que possible.

Indice de perception LGBTQI

Le Conseil pour l’égalité mondiale, se sont associés au Franklin and Marshall College en Pennsylvanie pour lancer le tout premier indice de perception LGBTQI, qui vise à obtenir une idée comparative de la façon dont les personnes LGBTQI de différents pays se sentent par rapport à leurs droits humains et à leur sécurité dans leur pays. Ils ont reçu 165 000 réponses jusqu’à présent, mais m’ont indiqué que les réponses du Canada sont assez faibles, avec seulement environ 1 800 Canadiens. Ils aimeraient augmenter ce nombre et si vous pouviez partager cette information avec vos réseaux, ce serait formidable. J’ai répondu à l’enquête, qui ne comporte que quelques questions et ne prend pas plus d’une minute.

Christopher Little-Gagné
Représentant national de l’équité pour les personnes 2ELGBTQ+

Régime de soins dentaires : l’AFPC porte plainte contre le CT pour refus de négocier

12 août 2022

L’AFPC a déposé une plainte de pratique déloyale de travail contre le Conseil du Trésor, qui refuse de négocier un nouveau régime de soins dentaires pour des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux.

Depuis que l’AFPC a sondé ses membres et préparé ses propositions en fonction de leurs très nombreuses réponses, elle presse le gouvernement de venir à la table discuter des améliorations proposées par ses membres. Le Conseil du Trésor, lui, fait tout pour s’y soustraire.

Les améliorations au régime de soins dentaires sont négociées séparément, en marge des conventions collectives. Le processus est également différent de celui qui a mené à l’entente sur le Régime de soins de santé de la fonction publique. L’AFPC négociera d’ailleurs le régime de soins dentaires indépendamment des autres syndicats de la fonction publique.

Une fois les pourparlers entamés, l’AFPC publiera ses propositions et tiendra ses membres au courant de l’évolution du dossier. N’hésitez pas à vous renseigner sur le régime de soins dentaires actuel et sur l’état des négociations.

Source : Régime de soins dentaires : l’AFPC porte plainte contre le CT pour refus de négocier | Alliance de la Fonction publique du Canada (syndicatafpc.ca)

Le multiculturalisme, ça fonctionne!

12 août 2022

Opinion des lecteurs

Le Canada a la chance d’avoir une population composée de nombreux groupes ethniques et culturels distincts. Depuis les années 1970, le gouvernement canadien a officiellement adopté le principe du multiculturalisme parce qu’il met l’accent sur l’importance sociale de l’immigration.

Au début de la promotion du multiculturalisme, la culture dominante était très préoccupée par l’afflux de divers groupes ethniques et culturels. On disait souvent que « si vous venez au Canada, vous devriez être forcé d’adopter la culture canadienne ». Cela me troublait, car je ne comprenais pas bien ce qu’était exactement la « culture canadienne ». Mes ami∙e∙s canadien∙ne∙s s’identifiaient comme italien∙ne∙s, français∙e∙s ou même européen∙ne∙s. Devrais-je adopter l’une de ces cultures pour être considéré comme canadien? Devais-je manger plus de poutine, ou adopter le mot « euh » dans mon vocabulaire? Je portais déjà une tuque et je commandais un deux‑deux chez Tim Hortons. J’ai même acheté une « caisse de 24 » au magasin de bière pour la longue fin de semaine du 2 au 4 mai, mais je n’étais toujours pas considéré comme assez canadien.

Lorsque les autorités locales ont commencé à promouvoir des événements multiculturels dans diverses villes, c’est à ce moment-là que je suis « sorti du placard » et que j’ai pratiqué ouvertement ma culture ethnique. Je ne craignais plus d’être moi-même. Je n’avais pas à être gêné de pratiquer ouvertement ma culture en public. Je pouvais porter librement mes vêtements ethniques, manger ma nourriture ethnique et voir l’art et la musique de ma culture appréciés par tous. J’ai également eu l’occasion d’apprendre à connaître et à apprécier la nourriture, l’art et la musique d’autres cultures. Cela a fait de moi une personne plus consciente et plus reconnaissante. Pour moi, c’est en appréciant les cultures de toutes les communautés que je suis devenu un vrai Canadien.

Le multiculturalisme vise à encourager les différentes cultures à s’épanouir dans notre société. Je pense qu’un véritable « melting pot » ne peut s’épanouir que dans une société qui respecte et apprécie toutes les cultures au sein d’elle‑même. Certaines personnes pensent que la promotion du multiculturalisme favoriserait le tribalisme… Il inciterait les gens à n’interagir qu’au sein de leur propre communauté. Ce n’est pas vrai. Les gens ont tendance à être intimidés par ce qu’ils ne connaissent pas ou ne comprennent pas. Lorsque les gens ne comprennent pas la langue que vous parlez, la religion que vous pratiquez ou la nourriture que vous mangez, ils ont tendance à ne pas faire l’effort de s’intégrer. Cela donne lieu à des tensions entre des personnes d’origines culturelles différentes. Les gens craignent trop que le multiculturalisme entraîne une érosion de leur culture. Cependant, plus on est exposé à d’autres cultures, plus on est à l’aise pour s’y intégrer.

Je pense que le multiculturalisme présente beaucoup plus d’avantages que la plupart des gens ne le pensent. Il favorise un niveau plus élevé de tolérance envers les minorités, ce qui mène à une société plus pacifique. Lorsque nous apprenons des cultures différentes, la vie devient beaucoup plus passionnante. Elle nous aide à être plus respectueux envers les autres et à apprécier les valeurs culturelles et les normes sociales de chacun. Au-delà de la nourriture et des festivals, l’interaction avec des personnes d’origines diverses nous aide à briser les stéréotypes ethniques ou sociaux que nous avons pu adopter auparavant. Cela nous aide à voir les choses de différents points de vue et à travailler en collaboration dans divers groupes socioethniques. Dans une société multiculturelle, on est exposé à de nouvelles façons de faire les choses et à un regard différent sur les choses. Cela ne peut que nous être bénéfique en tant que société.

L’avantage le plus important du multiculturalisme est qu’il favorise l’adoption de la justice sociale pour tous. En cette Journée canadienne du multiculturalisme, célébrons tous la diversité de toutes les communautés du Canada et affirmons notre engagement envers la démocratie, l’égalité et le respect mutuel de toutes les cultures de notre monde.

Sam Padayachee
Représentant national de l’équité pour les membres racialisé·e·s

Victoire : bonification considérable du régime de soins de santé des fonctionnaires

8 août 2022

L’AFPC a négocié de grandes améliorations fort nécessaires au Régime de soins de santé de la fonction publique (RSSFP), dont bénéficient la majorité des fonctionnaires fédéraux, actifs et retraités.

La nouvelle entente prévoit des gains notables en ce qui a trait aux soins de la vue et à la massothérapie, ainsi qu’une couverture accrue des services de soutien psychologique, dont une liste élargie de spécialistes que les membres peuvent consulter. Les services d’acupuncture offerts par un praticien autorisé sont maintenant couverts, et il n’est plus nécessaire d’obtenir une ordonnance pour recevoir des soins paramédicaux comme la massothérapie et la chiropratique.

L’AFPC a aussi remporté une importante victoire en matière de protection des droits des membres 2SLGBTQIA+, soit une couverture accrue des soins et des chirurgies d’affirmation du genre.

Tous ces gains traduisent les priorités de l’AFPC établies lors d’un sondage exhaustif mené auprès des membres. La nouvelle entente entrera en vigueur le 1er juillet 2023.

Comme le dernier examen du RSSFP remontait à 2006, d’importantes mises à jour s’imposaient, surtout pour pallier l’augmentation des frais des soins de santé.

Le RSSFP est négocié directement avec le Conseil du Trésor par l’AFPC, d’autres syndicats faisant partie du Conseil national mixte et l’Association nationale des retraités fédéraux. Ce processus est distinct de la négociation des conventions collectives, et la version définitive de l’entente doit être approuvée par le Conseil du Trésor.

Améliorations apportées au Régime

Consultez la liste complète des améliorations apportées au Régime de soins de santé.

Source : Victoire : bonification considérable du régime de soins de santé des fonctionnaires | Alliance de la Fonction publique du Canada (syndicatafpc.ca)

Parité salariale pour les EG : l’AFPC lutte contre l’inaction du gouvernement

July 29, 2022

L’AFPC fait pression pour invalider rapidement la décevante décision du Conseil du Trésor, qui retarde la mise en œuvre du jugement d’arbitrage visant à combler l’écart salarial pour de nombreux membres du groupe TC.

Rappelons que l’AFPC a obtenu gain de cause en janvier dernier dans le cadre d’une décision arbitrale qui aura pour effet de combler l’écart salarial entre les membres EG (Soutien technologique et scientifique) du groupe TC (Services techniques) et les membres EG au sein de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Le groupe TC compte près de 10 700 membres, dont plus de 60 % font partie de la classification EG.

Depuis, le Conseil du Trésor refuse de verser les sommes dues avant que l’AFPC et le gouvernement renouvellent la convention collective.

À notre avis, le gouvernement contrevient clairement à la décision arbitrale et nous examinons cette situation avec l’arbitre afin de régler le problème dans un proche avenir. Il y a longtemps que le gouvernement aurait dû combler cet écart; il ne peut pas refuser de verser les sommes qu’il doit aux travailleuses et travailleurs.

Les nouveaux taux de rémunération seront établis en fonction des gains réalisés dans le cadre de la ronde de négociations qui se déroule actuellement avec le Conseil du Trésor. L’AFPC demandera des augmentations salariales annuelles pour les EG et tous les membres du groupe TC, ainsi que des indemnités pour certains groupes.

La décision arbitrale de janvier n’a aucune incidence sur ce que l’AFPC cherche à obtenir à la table de négociation. Consultez notre trousse de négociation pour en savoir plus sur ce cycle de négociations, les enjeux les plus importants et la comment s’impliquer.

Pour ne rien manquer, assurez-vous que vos coordonnées sont à jour dans le portail des membres.

Source : Parité salariale pour les EG : l’AFPC lutte contre l’inaction du gouvernement | Alliance de la Fonction publique du Canada (syndicatafpc.ca)

Jour de l’émancipation

29 juillet 2022

Opinion

En 1834, le Parlement britannique abolissait l’esclavage dans l’Empire britannique. En mars 2021, la Chambre du Parlement du Canada a finalement voté pour reconnaître que ce chapitre atroce de notre histoire est clos en désignant le 1er août Jour de l’émancipation.

Bien que cette journée marque la fin de l’asservissement des personnes d’ascendance africaine, le Jour de l’émancipation doit être célébré en reconnaissance des luttes de toutes les communautés marginalisées. Un combat qui perdure encore aujourd’hui. Si nous reconnaissons les luttes du passé, nous pouvons prendre des mesures pour éviter de répéter les mêmes erreurs et aller de l’avant afin d’améliorer la vie de toutes et tous.

Nous devons comprendre que signer un bout de papier pour abolir l’esclavage a peut-être mis fin à l’esclavage physique des Canadien×ne×s d’ascendance africaine, mais que la servitude mentale, l’esclavage mental existent toujours. Nelson Mandela a dit : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. » Je crois qu’une façon de commencer à s’affranchir de cette servitude mentale est d’enseigner à la prochaine génération de Canadien×ne×s les pans de notre horrible histoire qui ont été passés sous silence et de veiller à ce que ces atrocités ne se reproduisent plus jamais. Nous devons en apprendre davantage sur notre véritable histoire et notre véritable héritage afin de pouvoir amorcer la guérison.

En tant que société, nous devons trouver des moyens nouveaux et innovateurs de combattre toutes les formes d’oppression que nous connaissons aujourd’hui. En d’autres termes, nous devons cerner les restrictions sociales, économiques, juridiques et politiques imposées aux communautés marginalisées et veiller à ce que des mesures appropriées soient prises pour libérer ces communautés. Nous vivons toujours de la discrimination en matière de santé, de logement, d’emploi, ou en raison de notre genre ou de notre orientation sexuelle et n’avons pas accès à l’égalité économique, pour ne nommer que quelques problèmes. Tant que nous n’aurons pas surmonté ces obstacles, le Canada ne sera pas un foyer libre et juste pour toute sa population.

En ce deuxième Jour de l’émancipation au Canada, souvenons-nous tous du passé, réfléchissons au présent et planifions l’avenir. Paix, justice et liberté pour toutes et tous.

« Le combat continue »

Sam Padayachee
Représentant national de l’équité pour les membres racialisé·e·s du SEN

La fierté au sein de la fonction publique : pas qu’une simple fête arc-en-ciel

Un retour sur John Watkins et la purge 2SLGBTQ+ effectuée par le gouvernement canadien

Par Kay Hacker

Avertissement de contenu : Le présent article contient des descriptions explicites de l’homophobie et de la transphobie systémique au sein d’une institution, ainsi que des descriptions non détaillées d’actes de violence contre des membres de la communauté LGBTQ2S+. Il fait aussi état de torture et de décès sans entrer dans les détails. Enfin, il aborde en profondeur la violence et la brutalité policière de la GRC.

            Tous les mois de juin, on sort le drapeau arc-en-ciel pour une célébration tous azimuts de l’amour sous toutes ses formes – c’est une façon de célébrer nos frères et sœurs lesbiennes, gais, personnes bisexuelles, transgenres, queers, bispirituelles, queers et trans (LGBTQ2S+) dans toute leur belle diversité. Bien des gens se demandent : pourquoi le mois de juin précisément?

En fait, le mois de la fierté n’est pas toujours juin. En effet, à Vancouver, la fierté est généralement célébrée au mois d’août! Cette année, Vancouver fêtera le 44e anniversaire de la fierté. Mais, internationalement, le mois de juin est connu comme le mois de la fierté depuis les émeutes de Stonewall qui ont éclaté à New York. Le Stonewall Inn est un lieu de rencontre connu des personnes LGBTQ2S+. Dans les années 1960, les clients de ce bar se faisaient fréquemment harceler par les policiers. Lorsque la police y a fait une descente, en 1969, les clients (dont beaucoup étaient des femmes trans de couleur) ont contre-attaqué et se sont soulevés contre la brutalité policière.

            Voyez-vous, la fierté, c’est plus qu’une fête arc-en-ciel et plus qu’une célébration : la fierté nous rappelle qu’il faut continuer de nous battre. La fierté nous rappelle que nous, les personnes LGBTQ2S+, sommes encore là : c’est une façon de riposter et de nous affirmer devant tous ceux qui ont tenté de nous éliminer.

            Laissez-moi vous parler de cette lutte. Laissez-moi vous parler de l’histoire des membres LGBTQ2S+ de la fonction publique.

            Dans les années 1950 et 1960, le gouvernement canadien s’est efforcé de chasser de la fonction publique tous les « homosexuels soupçonnés » (ce n’est pas le terme qu’on emploierait aujourd’hui). Comme la majorité des fonctionnaires étaient des hommes, on s’est d’abord attardé aux hommes qui avaient des relations sexuelles avec d’autres hommes ainsi qu’aux hommes qui ne se comportaient pas de la façon attendue vu leur genre, ceux qui par exemple ne portaient pas les bons vêtements. Les femmes qui avaient des relations sexuelles avec d’autres femmes et dont le comportement n’était pas conforme au rôle lié à leur genre étaient elles aussi persécutées.

Pourquoi? Parce que ces personnes ne remplissaient pas les attentes de la société, et on trouvait que c’était dangereux. C’était la guerre froide, et, pour le gouvernement canadien, c’était Nous contre Eux. Il ne pouvait pas y avoir « d’homosexuels » de notre côté; donc, forcément, Ils devaient être contre Nous.

La présence de personnes LGBTQ2S+ au sein de la fonction publique, et particulièrement au sein de l’appareil diplomatique, était perçue comme une menace à la sécurité nationale, car les fonctionnaires gais pouvaient être victimes de chantage. Une personne qui ne respectait pas parfaitement les normes liées au sexe lui ayant été assigné à la naissance et qui n’était pas attirée par le bon sexe, et de la bonne façon était exposée à la violence et à la discrimination, voire à des poursuites au criminel. Donc, selon le gouvernement canadien, la meilleure façon de rendre la fonction publique moins vulnérable au chantage était de trouver et d’éliminer tous les maillons faibles (c.-à-d. les personnes LGBTQ2S+) avant que les Russes ne le fassent.

Même si rien ne permettait de croire que quelqu’un avait réussi à faire chanter des fonctionnaires LGBTQ2S+, la GRC a tout de même entrepris une vaste campagne pour débusquer tous les fonctionnaires soupçonnés de « perversion ». Elle a surveillé les établissements LGBTQ2S+ et photographié les clients, elle a fait passer des entrevues brutales à des fonctionnaires qui étaient gais ou soupçonnés de l’être et s’est immiscée dans leur vie privée. Je vous invite à voir chaque infraction qui a été commise contre les droits humains fondamentaux de tous ces gens comme un acte de violence. Craignant pour leur emploi et leur sécurité, les fonctionnaires LGBTQ2S+ ont été forcés de se cacher. Des milliers « d’homosexuels soupçonnés » ont été fichés dans le cadre de ce qu’on appelle aujourd’hui la purge LGBTQ.

Tout cela est arrivé au moment où l’Alliance de la Fonction publique du Canada prenait forme et commençait à défendre les fonctionnaires. Cela s’est produit quand mes grands‑parents terminaient leurs études secondaires. Vous étiez peut-être en vie quand c’est arrivé; vous connaissez certainement au moins une personne qui a vécu cela.

            Je vous raconte seulement une petite partie de l’histoire, aujourd’hui. Je veux vous parler de tant de choses, et je sais qu’il nous reste encore beaucoup à découvrir. En même temps, j’ai eu beaucoup de difficulté à rédiger le présent article. Chaque histoire personnelle que j’ai lue, chaque article dans lequel on tente d’expliquer l’étendue de la douleur alors qu’elle n’a pas de fin… tout ça m’a donné un coup de poing au ventre. Il s’agit de ma communauté – tant la communauté LGBTQ2S+ que celle de la fonction publique.

Pour terminer, j’aimerais vous rapporter la partie de l’histoire qui m’a le plus touché et qui me hante encore aujourd’hui : l’histoire d’un homme, d’une victime de la purge LGBTQ. Selon moi, toute la purge LGBTQ se résume dans son expérience.

J’aimerais vous parler de John Watkins.

            John Watkins a été le premier ambassadeur du Canada à Moscou. Selon tout le monde, il faisait très bien son travail; il a notamment planifié une réunion historique entre Lester B. Pearson, qui était alors ministre des Affaires extérieures, et Nikita Khrouchtchev, dirigeant de l’Union soviétique. C’était un bon diplomate, un homme bon, populaire au sein de la fonction publique, qui avait toujours une histoire à raconter. C’était aussi un homme attiré par d’autres hommes. John Watkins est décédé en 1964, à l’âge de 62 ans, dans un hôtel de Montréal, victime d’une crise cardiaque. Il est décédé après avoir été interrogé pendant quatre heures par la GRC. À ce moment-là, il avait été sous surveillance constante et interrogé tous les jours pendant trois ou quatre heures depuis presque un mois.

            Selon moi, un interrogatoire de 28 jours, c’est de la torture. La GRC a classé cette information sous la rubrique « besoin de savoir »; elle a déclaré que la cause de son décès était une crise cardiaque impromptue et a passé sous silence la réalité de la situation jusqu’en 1981. La purge LGBTQ2S+ au sein de la fonction publique s’est poursuivie jusqu’au début des années 1970; au sein de la GRC et de l’armée, elle a duré jusque dans les années 1990.

            Les victimes se sont battues des années afin de faire reconnaître la situation. Le gouvernement a présenté ses excuses en 2017, un an avant que j’entre dans la fonction publique, et a versé une indemnité à de nombreuses personnes qui avaient été affectées par la situation.

            Ce n’est pas de l’histoire ancienne – c’est encore frais à la mémoire. Pendant que nous célébrons la fierté, cette année, pendant que nous valorisons les personnes LGBTQ2S+ qui font partie de nos vies, nous devons nous rappeler ce qui est arrivé dans le passé : la lutte sanglante et brutale pour la reconnaissance et les nombreux obstacles que la communauté LGBTQ2S+ a dû franchir afin de survivre. Les membres de l’AFPC doivent reconnaître la violence dont ont été victimes les membres de la communauté LGBTQ2S+ et tout faire pour ne pas la reproduire. Le syndicat n’a pas été en mesure de protéger les membres LGBTQ2S+ par le passé. Cette fois, nous ferons mieux. Nous devons faire mieux.

            Cette année, durant le Mois de la fierté, pendant que vous collez des autocollants et arborez des tatouages temporaires d’arc-en-ciel, je vous demande de vous souvenir de John Watkins. Souvenez-vous d’où nous venons. Les alliés doivent apprendre à vivre avec cette histoire tragique et faire une place à notre douleur, parce que les fonctionnaires LGBTQ2S+ ne peuvent pas échapper à cette tragédie. Elle fait partie du fardeau à porter lorsque nous choisissons de devenir fonctionnaires, et c’est un fardeau encore plus lourd à porter pour les fonctionnaires qui déclarent appartenir à la communauté LGBTQ2S+ et qui sont fiers de l’être.

Nous devons tous travailler pour un avenir meilleur. La lutte pour les droits des personnes LGBTQ2S+ n’est pas terminée simplement parce que le mois de juin est passé. Les personnes LGTBQ2S+ vous ont invités à vous joindre à la fête. Maintenant, nous vous invitons à entrer dans la lutte.

Kay Hacker – section locale 20278.

Bibliographie :

Levy, R. (3 octobre 2018). « Purges dans le service public canadien pendant la guerre froide : le cas des personnes LGBTQ », L’Encyclopédie canadienne, consulté en juin 2022 sur https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/purge-lgbt-au-canada.

Notre histoire. Alliance de la fonction publique du Canada (n.d.), consulté en juin 2022 sur https://syndicatafpc.ca/node/7965.

UPI (23 décembre 1981). « RCMP interrogation of Canada’s first ambassador to Moscow, John Watkins, was kept secret to prevent scandal and to keep counter-espionage operations under wraps » [l’interrogatoire par la GRC du premier ambassadeur de Moscou, John Watkins, a été passé sous silence pour éviter un scandale et tenir secrètes les opérations de contre-espionnage], UPI, consulté en juin 2022 sur https://www.upi.com/Archives/1981/12/23/RCMP-interrogation-of-Canadas-first-ambassador-to-Moscow-John/1926377931600/.

Lectures complémentaires :

Présentez votre candidature aujourd’hui pour le Colloque régional du Saskatchewan du SEN

Votre équipe régionale vous invite à participer au Colloque régional de Saskatchewan qui aura lieu à l’hôtel Hilton DoubleTree du 16 au 18 septembre 2022.

Les colloques régionaux du SEN regorgent d’exposés, d’ateliers et de formations où l’on vous transmettra les connaissances et les outils nécessaires afin que vous puissiez aider vos membres. Ils constituent également une occasion idéale pour rencontrer d’autres militant·e·s et forger des amitiés durables.

Le SEN financera la participation de deux (2) membres et de un·e (1) participant·e jeunesse supplémentaire par section locale :

  • La présidente ou le président de la section locale ou son remplaçant ou sa remplaçante désigné·e;
  • Un membre qui n’a jamais assisté à un colloque devrait avoir la priorité;
  • Un membre jeunesse (35 ans ou moins en date du 31 décembre 2023).

Les sections locales devraient également encourager la participation des membres des groupes d’équité et peuvent envoyer des membres supplémentaires aux frais de la section locale.

Les participant·e·s seront attendu·e·s pour l’inscription sur place à 19 h, le vendredi 16 septembre 2022. L’hébergement sera organisé afin que les délégué·e·s passent deux nuits à l’hôtel, le vendredi et le samedi du Colloque, car des activités doivent se dérouler en soirée. Le Colloque se termine le dimanche 18 septembre à 12 h.

Vous devez soumettre votre candidature avant le vendredi 26 août 2022. Malheureusement, nous ne prendrons pas en considération les candidatures tardives.

Cliquez ici pour l’inscription en ligne.

Si vous avez des questions au sujet du Colloque, veuillez communiquer avec events@une-sen.org.

En toute solidarité,

Votre équipe régionale :

Gloria Pfeifer
Vice-président régional, Saskatchewan

Joyce Romanchuk
Vice-présidente régional adjointe, Saskatchewan

Sandra Ahenakew
Vice-présidente régionale adjointe, Saskatchewan

Janette Husak
Représentante régionale aux droits de la personne, Saskatchewan

Présentez votre candidature aujourd’hui pour le Colloque régional du Québec du SEN

Votre équipe régionale vous invite à participer au Colloque régional de Québec qui aura lieu à l’hôtel Delta Trois-Rivières du 9 au 11 septembre 2022.

Les colloques régionaux du SEN regorgent d’exposés, d’ateliers et de formations où l’on vous transmettra les connaissances et les outils nécessaires afin que vous puissiez aider vos membres. Ils constituent également une occasion idéale pour rencontrer d’autres militant·e·s et forger des amitiés durables.

Le SEN financera la participation de deux (2) membres et de un·e (1) participant·e jeunesse supplémentaire par section locale :

  • La présidente ou le président de la section locale ou son remplaçant ou sa remplaçante désigné·e;
  • Un membre qui n’a jamais assisté à un colloque devrait avoir la priorité;
  • Un membre jeunesse (35 ans ou moins en date du 31 décembre 2023).

Les sections locales devraient également encourager la participation des membres des groupes d’équité et peuvent envoyer des membres supplémentaires aux frais de la section locale.

Les participant·e·s seront attendu·e·s pour l’inscription sur place à 19 h, le vendredi 9 septembre 2022. L’hébergement sera organisé afin que les délégué·e·s passent deux nuits à l’hôtel, le vendredi et le samedi du Colloque, car des activités doivent se dérouler en soirée. Le Colloque se termine le dimanche 11 juin à 12 h.

Vous devez soumettre votre candidature avant le vendredi 5 août 2022. Malheureusement, nous ne prendrons pas en considération les candidatures tardives.

Cliquez ici pour l’inscription en ligne.

Si vous avez des questions au sujet du Colloque, veuillez communiquer avec events@une-sen.org.

En toute solidarité,

Votre équipe régionale :

Yann Boudreau
Vice-président régional, Québec

Yvon Beaudoin
Vice-président régional adjoint, Québec

Étienne Mathieu
Vice-président régional adjoint, Québec

Carole Maillet
Représentante régionale aux droits de la personne, Québec