Juin est le Mois national de l’histoire autochtone

Texte de Michael Freeman

En juin, le Canada célèbre le Mois national de l’histoire autochtone. Les peuples autochtones vivent et prospèrent depuis des milliers d’années sur le territoire qu’on appelle aujourd’hui l’Amérique du Nord. Bien sûr, certains essaient de remettre en question cette chronologie; mais notre histoire orale et nos connaissances traditionnelles constituent la seule preuve dont nous, les Autochtones, avons besoin.

Le Mois national de l’histoire autochtone est le moment de se souvenir, d’apprendre, de célébrer, de guérir, de grandir, de s’unir, de se réconcilier et d’espérer. C’est l’occasion pour les peuples partageant les mêmes valeurs de se rassembler. Dans l’unité, nous trouverons une nouvelle force.

D’un bout à l’autre du Canada, les peuples autochtones (expression qui désigne les Autochtones, les Métis et les Inuits) ont chacun leur propre histoire. Ce que chaque peuple a vécu et a connu est unique. L’histoire de ses peuples a été interrompue, embrouillée et à jamais altérée par l’arrivée des explorateurs et de tous ceux qui ont immigré sur leur terre. Cette coexistence difficile a été le fondement d’une relation fluctuante axée sur la confrontation dans les pires moments, sur la fierté et la célébration dans les meilleurs.

Vous pouvez explorer vous-même la riche histoire des peuples autochtones en faisant des recherches et en étudiant ce qui s’est passé. Assurez-vous de consulter autant des documents sur l’histoire que sur les traités, les politiques et la réconciliation. Il y a de nombreux auteurs autochtones modernes, et tout ce qu’ils ont écrit vous permettra de vous sentir connecté(e), de lire et d’apprendre pendant des semaines et des mois. Ne faites pas l’erreur de ne lire que des livres d’histoire écrits par des auteurs non autochtones; ce n’est pas ainsi que vous pourrez connaître l’histoire du point de vue des Autochtones.

La pandémie qui touche actuellement tous les aspects de notre société a entraîné le report ou l’annulation de bon nombre de rassemblements, de célébrations et de cérémonies en l’honneur et en reconnaissance de la riche histoire des peuples autochtones. La solution est donc de se tourner vers le monde virtuel et d’explorer les nombreux portails web accessibles.

Il est temps de nous défaire du racisme rampant dirigé au Canada contre les peuples autochtones. Vous devez faire partie de la solution, si ce n’est pas déjà fait : engagez-vous à comprendre la véritable relation entre les peuples autochtones et non autochtones et travaillez activement à l’améliorer. Vous devez voir plus loin que les cérémonies spectaculaires et les stéréotypes aveugles découlant de l’ignorance.

Faites preuve de curiosité et d’ouverture à l’apprentissage, à la connaissance et aux nouvelles idées. Et par-dessus tout, savourez l’expérience.

Michael Freeman est représentant national aux droits de la personne du Syndicat des employées et employés nationaux, membre de l’unité des négociations du groupe EB, président de la section locale 00128 du SEN et enseignant et rédacteur politique pour Services aux Autochtones Canada à la réserve des Six Nations, en Ontario.

Discrimination dans la fonction publique fédérale; l’histoire d’un membre.

Un membre du Syndicat des employées et employés nationaux fait part d’une expérience personnelle de discrimination en tant que membre de la communauté LGBT et son incidence à long terme.

Bonjour,

Suite aux excuses faites par le Premier ministre canadien vis-à-vis la discrimination du gouvernement fédéral envers la communauté LGBT le 28 novembre dernier, je désire vous partager ma propre expérience personnelle et encourager d’autres employés du gouvernement fédéral à se joindre aux démarches de recours collectif.

A la fin des années 70, j’ai appliqué à un concours aux Affaires étrangères pour les finissants universitaires pour des affectations à l’étranger. Dans le cadre des enquêtes de sécurité qui ont suivi avec la GRC, j’avais déclaré en toute bonne foi que j’étais homosexuel.  Suite à cette enquête, on m’a refusé de joindre la liste de candidats pour un poste au sein du Ministère.  Via le Bureau d’accès à l’information, j’ai alors demandé à prendre connaissance du rapport d’enquête.  Tout le contenu était essentiellement positif, mais certaines parties étaient rayées.  J’ai alors eu un échange avec des personnes qu’on avait approchées lors de cette enquête pour constater que les informations manquantes étaient reliées à la confirmation de mon orientation sexuelle.  J’ai fait appel à la Commission des droits de la personne qui rendit une décision positive contre cette discrimination.  Le Ministère des Affaires étrangères accepta alors de me mettre dans la liste de candidats, mais une couple de mois plus tard, cette liste était fermée, sans jamais avoir eu la possibilité d’entrer à l’emploi du Ministère.

Avec ma maîtrise en relations internationales, je me suis donc résolu à travailler au sein de différentes organisations communautaires, les emplois qui s’offraient alors à moi. Ce n’est qu’en l’an 2000, à 45 ans que j’ai finalement tenté une nouvelle démarche pour entrer dans la fonction publique fédérale.  J’ai alors obtenu un emploi professionnel à Ressources humaines et Développement social Canada.  Six ans plus tard, en 2006, j’ai eu la possibilité d’obtenir une mutation à l’Agence canadienne du développement international pour me retrouver finalement à Affaires mondiales Canada, lors de la fusion entre les deux ministères.

Que de chemin parcouru… entre le concours où j’ai fait l’objet d’une discrimination et mon entrée à Affaires mondiales Canada. Il se sera écoulé 33 ans!  Outre cette opportunité manquée d’entrer dans mon ministère à la fin de mon cours universitaire, me voilà au début de la soixantaine à devoir continuer à travailler jusqu’à 65 ans pour obtenir une pension respectable, soit avec 24 ans d’ancienneté.  Je ne veux pas me plaindre, car la vie a été tout de même bonne pour moi, mais je veux juste souligner l’impact de cette décision discriminatoire sur le parcours d’une vie.

Je suis convaincu que plusieurs d’entre vous avez eu aussi un parcours rendu difficile par les politiques discriminatoires qui prévalaient dans les années passées au sein du gouvernement fédéral.  Je vous encourage donc à faire comme moi et à vous prévaloir du recours collectif.  Ce ne sera pas une solution à tout, évidemment.  Mais ce sera un baume sur les difficultés que nous avons traversées.

Merci de l’attention que vous avez accordée à mon témoignage!

 

Le 17 mai est la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

Le 17 mai 2017 est une journée qui permet de réfléchir à ce qui nous rend uniques, à ce qui nous rend fiers et aux aspects où il reste encore du travail à faire. Lors de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, nous nous souvenons des succès que nous avons obtenus en matière de droits de la personne pour les LGBT, ainsi que les luttes qui restent à mener.

La Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie le 17 mai est un rappel pour remettre en cause la stigmatisation lorsque nous en sommes témoins. Cette action contribue à renforcer la solidarité avec nos clients LGBT, mais aussi avec des collègues, des membres de la famille et des amis qui méritent un espace sûr. Dans un climat international de conservatisme et d’extrémisme de droite, il est maintenant plus important que jamais de soutenir les personnes les plus marginalisées au sein de nos collectivités. En tant qu’employés de la fonction publique fédérale, nous sommes particulièrement prêts à servir d’exemple d’inclusivité et de tolérance. En favorisant un environnement qui accepte la diversité sexuelle et de genre, nous pouvons démontrer la valeur d’une population diversifiée pour notre patrimoine canadien.

Malgré l’intégration de mesures de protection en milieu de travail et la législation sur les droits de la personne, l’homophobie persiste toujours. En tant que fonctionnaires, nous devons représenter les valeurs canadiennes dans le travail que nous faisons. En servant d’exemple de tolérance et en refusant de nous taire devant la stigmatisation et l’injustice, nous pouvons faire notre part afin que le Canada continue d’être un phare de la diversité pour les LGBT et toutes les collectivités.

Pour en plus d’information, veuillez visiter https://www.homophobie.org/

Mois du patrimoine asiatique

Présenté par Shirley Torres

Voici quelques une des nombreuses façons de dire merci en Asie : xie xie (xiè xiè), en mandarin;  gamsahabnida (gam-samnda), en coréen; domo arigatou (doh-mo-ah-ree-gah-toh), en japonais; camanba (gahm-un-ban), en vietnamien; et dhanyabad (dhan-naii-bat), en népali.

Aux Philippines, nous disons salamat. Peu importe la langue asiatique, nous exprimons la même reconnaissance quant à l’existence du Mois du patrimoine asiatique, qui est un moment opportun pour souligner et reconnaître la participation des personnes d’origine asiatique à la société canadienne et pour célébrer leur culture et y goûter.

Un grand nombre d’immigrants, comme moi, sont venus d’Asie et ont établi leur foyer au Canada. À notre arrivée au pays, nous étions déterminés à travailler dur et à consentir des efforts pour atteindre nos buts et réaliser nos rêves, et nous croyons que nous contribuons à notre façon à la croissance et au progrès que connaissent notre milieu de travail, notre collectivité, la société et le pays. Nous avons aussi apporté notre riche culture, de laquelle nous sommes toujours fiers,  et nous apprenons aussi à connaître et à apprécier les nombreuses autres cultures présentes au Canada.

De nombreux Canadiens d’origine asiatique se sont démarqués dans les domaines de la politique, de l’économie, de la science, des arts et de la fonction publique, dont, notamment, la sénatrice Vivienne Poy, qui a été la première Canadienne d’origine asiatique a avoir été nommée au Sénat. Elle a proposé une motion visant la création du Mois du patrimoine asiatique, qui a été adoptée par la Chambre haute en 2001. En mai 2002, le gouvernement du Canada a signé une déclaration officielle pour désigner le mois de mai Mois du patrimoine asiatique.

Ce mois de mai, je vous invite tous à célébrer avec nous, à découvrir nos différentes cultures et à vivre une expérience culturelle asiatique. Consultez la liste des activités et des festivités prévues dans vos collectivités par les différentes sociétés du patrimoine asiatique. C’est une occasion formidable d’en apprendre davantage sur la culture asiatique et de l’apprécier.

À tous, bon Mois de la culture asiatique!

Shirley Torres est la représentante régionale aux droits de la personne du SEN pour la région de la C.-B et du Yukon.

Handicaps invisibles

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Par June Dale

« C’est comment la vie avec des handicaps invisibles? »
« Tu as l’air fatigué. Tu n’as pas assez dormi la nuit passée? »
« Tu n’as pas fini de lire ça? Allez, continue! Je n’ai pas toute la journée. »
« Tu ne peux pas ouvrir le pot, par ici, donne-le-moi. »

Certains jours sont meilleurs que d’autres. Je peux me déplacer librement et avec un minimum de douleur, tandis que d’autres personnes souffrent d’anxiété ou de dépression.

Être debout pendant ce que je considère comme une longue période provoque des engourdissements aux jambes, qui deviennent douloureuses et qui commencent à enfler. Comme j’aimerais aller à un concert en plein air et être avec la foule pour apprécier la musique. Passer du temps parmi de grandes foules fait augmenter chez certaines personnes l’anxiété. Elles aimeraient aller à cette fête samedi soir. Mais elles passeront plutôt un autre samedi soir à la maison. Les gens me regardent comme si tout allait bien, alors que, en fait, je souffre physiquement.

Ensuite, bien sûr, il y a les médicaments. Trop nombreux à mon goût, mais c’est ce dont j’ai parfois besoin pour passer la journée. Si j’oublie de les prendre au bon moment, les répercussions sont étonnantes. Mon visage commence à faire mal. Ma vision devient floue. Ma réflexion s’embrouille. J’ai toujours une dose prête, dans mon sac ou dans mon tiroir de bureau.

Certaines personnes « ressemblent » au reste de la population. Personne ne saurait jamais que la personne a un handicap parce que celui-ci est invisible. La personne peut avoir du mal à lire ou à effectuer des calculs simples et des tâches de la vie quotidienne. Des tâches comme la dactylographie ou la rédaction d’un document pourraient se révéler une expérience douloureuse et épuisante. Il se peut que la personne s’efforce d’entendre la conversation autour d’elle ou les voix sont si fortes que cela fait mal d’écouter les autres.

À notre époque de technologie d’adaptation, de nombreuses personnes peuvent fonctionner dans un monde où la plupart peuvent s’acquitter des tâches quotidiennes. Cependant, certains endroits ne disposent pas de cette technologie, et ceux qui sont atteints de handicaps invisibles luttent à leur façon, au jour le jour.

J’ai déjà lu une histoire sur les cuillères, qu’on appelle la théorie des cuillères (anglais seulement). Je l’ai trouvée pertinente. Aujourd’hui, c’est une bonne journée pour moi. Mon souhait est que vous ayez également une bonne journée.

June Dale est la représentante régionale aux droits de la personne du Syndicat des employées et employés nationaux pour la région de la capitale nationale–Conseil du Trésor.

Journée canadienne du multiculturalisme

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Par : Shirley Torres

Diversité, solidarité, mosaïque, communauté, société, harmonie, unité, inclusion et égalité : il s’agit de quelques-uns des nombreux mots qui sont liés au multiculturalisme. Le multiculturalisme est un mélange de différentes langues, religions, races, couleurs, coutumes et traditions. Le multiculturalisme, c’est le monde.

Le Canada est un monde dans le monde. C’est un carrefour où se rencontrent différentes cultures. C’est le chez-soi de nombre de personnes de diverses origines culturelles qui ont les mêmes rêves et aspirations. Ces gens vivent et travaillent au pays pour construire leur avenir et poursuivre leurs rêves. Ils consentent beaucoup d’efforts, travaillent assidûment et parfois luttent pour atteindre leurs buts; ce faisant, ils participent au développement de leur collectivité, de la société et du pays sur les plans culturel, économique et politique.

En 1971, le Canada a été le premier pays à adopter officiellement une politique du multiculturalisme. Cette politique a été rendue officielle par l’adoption de la Loi sur le multiculturalisme canadien, le 21 juillet 1988, visant « à promouvoir la participation entière et équitable des individus et des collectivités de toutes origines à l’évolution de la nation et au façonnement de tous les secteurs de la société ». Le 27 juin a été désigné, par proclamation royale, le 13 novembre 2002, la Journée canadienne du multiculturalisme. Nous soulignons cette journée afin d’en apprendre davantage sur la culture des autres, de célébrer fièrement la nôtre et de mieux comprendre la diversité de la population canadienne et l’accepter. Cette journée se veut une célébration de la diversité, la force du Canada.

Le 27 juin est l’occasion de reconnaître, d’apprécier à leur juste valeur et de célébrer notre culture et celle des autres. En cette journée, nous sommes reconnaissants de la participation soutenue de tous pour faire du Canada un pays fort dont la population est unie et diversifiée.

Je vous souhaite une bonne Journée canadienne du multiculturalisme!

Shirley Torres est la représentante régionale aux droits de la personne du SEN pour la région de la C.-B et du Yukon.

 

Journée nationale des Autochtones

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La Journée nationale des Autochtones est le 21 juin. Vous êtes invités!

Collaboration de Ruby Langan, Genevieve Babineau et Sandra Ahenakew

Nous sommes trois peuples autochtones au Canada – Premières Nations, Inuits et Métis. Nous avons chacun notre propre patrimoine distinct, notre langue, nos pratiques culturelles et nos croyances spirituelles. La Journée nationale des Autochtones est une journée réservée à la célébration des peuples autochtones du Canada. Le Syndicat des employées et employés nationaux compte de nombreux membres autochtones dans les lieux de travail partout au Canada.

Le 21 juin est le jour du solstice d’été, le jour le plus long de l’année. Pendant des siècles, la plupart des premiers habitants célébraient l’arrivée du temps chaud ce jour-là. La Fraternité nationale des Indiens (maintenant l’Assemblée des Premières Nations) a demandé que le 21 juin soit la Journée nationale de la solidarité autochtone. Le gouverneur général du Canada a proclamé la première Journée nationale des Autochtones en 1996.

Nous vous invitons à vous joindre aux événements communautaires locaux pour honorer, célébrer les peuples d’origine du Canada et en apprendre davantage à leur sujet. Consultez votre journal ou le Centre d’amitié local pour les événements près de chez vous. Venez et amusez-vous! Mangez, apprenez, jouez, soyez bénévole, divertissez-vous et participez. Cette invitation vous est destinée.

Les événements de la Journée nationale des Autochtones sont affichés sur le site Web d’Affaires autochtones et du Nord Canada :

http://www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100013322/1100100013323

Ruby Langan, Genevieve Babineau et Sandra Ahenakew sont les représentantes de l’équité pour les Autochtones du SEN.

Février est le Mois de l’histoire des Noirs – et, oui, cet événement a encore un sens

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Par Hayley Millington

Pas plus tard que le 20 janvier 2016, durant une conversation au sujet des Oscars de 2016, l’actrice américaine Stacy Dash a affirmé sur les ondes de Fox News qu’elle voulait éliminer le Mois de l’histoire des noirs (MHN). Mme Dash a tenu les propos suivants en réaction à l’indignation constante au sujet de l’absence de finalistes appartenant à une minorité dans les grandes catégories :

[traduction]

« C’est ridicule, selon moi, » a affirmé l’actrice de 49 ans au sujet de la réaction à l’absence de diversité entourant les nominations aux Oscars. « Nous devons nous décider. Voulons-nous la ségrégation ou l’intégration? Si nous ne voulons pas de ségrégation, alors nous devons nous débarrasser de chaînes comme BET ainsi que des prix BET et Image [de la NAACP], qu’on ne reçoit que si on est noir. »

Mme Dash en a rajouté en affirmant ce qui suit : [traduction] « Il ne devrait pas y avoir de Mois de l’histoire des Noirs. Nous sommes des Américains, un point c’est tout. »

En 2005, l’acteur oscarisé Morgan Freeman a déclaré que la tenue d’un Mois de l’histoire des Noirs était [traduction] « ridicule » et que la meilleure façon de mettre fin au racisme de nos jours consistait à [traduction] « arrêter d’en parler ». Quand on lui a demandé pourquoi, M. Freeman a répondu : [traduction] « Vous allez réduire mon histoire à un mois. »

Les déclarations citées ici sont un ensemble d’instruments de propagande éprouvés et largement utilisés au quotidien en Amérique. Ces idées sont utilisées à tout moment dans le cadre de discussions avec d’autres personnes qui voudraient retirer le Mois de l’histoire des Noirs du calendrier sous prétexte qu’il nous (les noirs) nuit plus qu’il ne nous aide à réaliser le rêve américain, pas en tant que noirs en Amérique, mais en tant qu’Américains.

De ce côté-ci de la frontière, les attitudes diffèrent à l’égard du MHN. Tous les Canadiens sont invités à participer aux festivités du MHN, où on commémore et on célèbre l’héritage des Canadiens noirs. Les Canadiens prennent le temps de célébrer ce que les Canadiens de couleur ont apporté à la mosaïque culturelle créée par la diversité multiculturelle du Canada.

Il importe de reconnaître et de ne pas perdre de vue le fait que le Mois de l’histoire des Noirs revêt une importance qui dépasse largement les aspects négatifs, puisqu’il permet aux gens de couleur de faire connaître leur passé et leur présent.

Ainsi, même si, au sud, on continue à dévaloriser et à dénaturer l’importance du Mois de l’histoire des Noirs, à mon avis, il a certainement un rôle à jouer pour ce qui est d’éduquer les Canadiens au sujet de son contexte historique et de sa perspective.

Au cours des 29 prochains jours, je mobiliserai mes collègues et mes amis en leur soumettant un jeu-questionnaire sur le MHN qui est administré continuellement depuis 13 ans dans mon milieu de travail. Il favorise l’ouverture et crée un espace pour le dialogue au sujet de l’histoire des noirs, puis la conversation devient une occasion de communiquer ouvertement et fièrement mon expérience à toutes les personnes qui souhaitent la connaître.

Hayley Millington est la représentante de l’équité nationale pour les femmes du SEN.

6 décembre : Journée mondiale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

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Ça n’a pas été facile pour moi d’écrire le présent article. Je ne savais pas exactement comment aborder la question de la violence faite aux femmes de façon à écrire un article pertinent pour le lecteur et significatif pour moi. Durant ma séance de remue-méninges, je pensais sans arrêt aux 14 femmes assassinées le 6 décembre 1989 seulement parce qu’elles étaient des femmes. Les images évoquées par le souvenir de ce jour horrible m’ont touchée droit au cœur et ne me quittaient plus; j’y pensais sans arrêt.

C’est durant une conversation anodine avec l’une de mes plus proches et chères amies que j’ai trouvé l’idée que je cherchais, celle qui m’a aiguillée dans la bonne direction et qui m’a rappelé l’ampleur et la gravité de la violence faite aux femmes et le fait que certaines restent encore et toujours prisonnières de cette réalité – de ce cercle vicieux. Lorsqu’on y réfléchit bien, nous connaissons tous, de près ou de loin, une personne qui a été victime de violence. Tandis que j’écoutais et que j’étais témoin de l’expérience d’une survivante de violence conjugale, je me suis rappelé qu’il s’agissait d’un cercle vicieux perpétuel. Je me suis aussi rendu compte que ce n’était pas la première fois que j’entendais de telles histoires de violence et de triomphe. L’importance d’être là, d’écouter et d’offrir un soutien est essentielle au réseau de soutien des victimes.

(Merci, Stacy, de m’avoir aidée à comprendre la voie que je devais emprunter pour trouver l’inspiration d’écrire le présent article.)

Selon Condition féminine Canada, voici les faits :

FAIT : Les femmes sont 11 fois plus susceptibles que les hommes d’être victimes d’agression sexuelle.
FAIT : Les femmes sont quatre fois plus susceptibles que les hommes d’être victimes de violence infligée par un partenaire intime.
FAIT : Les femmes handicapées sont quatre fois plus susceptibles d’être victime d’agression sexuelle.
FAIT : Selon la GRC, près de 1 200 femmes et filles autochtones sont disparues ou ont été assassinées au Canada.
FAIT : Les femmes de 15 à 24 ans sont les plus touchées par la violence.
FAIT : Depuis 1980, on a observé une diminution générale du nombre d’homicides contre les femmes, sauf chez les Autochtones, où ce nombre est resté relativement constant.
FAIT : huit fois sur dix, les victimes de violence entre partenaires intimes sont des femmes.
FAIT : les données donnent à penser que le quart des étudiantes seraient victimes d’agression sexuelle et de tentative d’agression sexuelle. En outre, 90 % d’entre elles connaîtraient leur agresseur.
FAIT : les femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes d’être victimes de harcèlement criminel.
FAIT : Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de violence que les femmes non autochtones.
FAIT : Les femmes autochtones sont surreprésentées parmi les femmes assassinées au Canada; 16 % de ces dernières sont autochtones, bien que les femmes autochtones comptent pour à peine 4 % de la population féminine du pays.
FAIT : Comparativement à leurs pairs masculins, les adolescentes âgées de 12 à 17 ans risquent huit fois plus d’être victimes d’un délit à caractère sexuel.
FAIT : 90 % des agressions sexuelles non conjugales contre les femmes ne sont jamais signalées à la police.
FAIT : trois fois sur quatre, les femmes connaissent leur agresseur.

Ces faits parlent d’eux-mêmes : les femmes sont des cibles simplement en raison de leur sexe. Par conséquent, durant cette Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes au Canada, je vous encourage vivement à reconnaître, sans orgueil ni préjudice, en tant que particulier et membre de la société, que la violence fondée sur le sexe n’est pas seulement le problème des femmes : c’est le problème de tout le monde. En faire fi et le balayer sous le tapis n’est plus une option ni une solution.

Nous devons plutôt faire face à la situation… faire face aux FAITS directement.

Nous pouvons éliminer cette tumeur maligne qui nous affecte et engendrer une société où le respect des femmes deviendra la norme plutôt que l’exception. C’est à nous de créer des espaces où les victimes se sentent libres d’exprimer leur expérience et de fournir un soutien là où il est requis afin de faciliter la guérison de toutes les victimes d’actes de violence fondés sur le sexe.

Pour terminer, j’aimerais partager avec vous ce poème…

Victimes

VICTIME, chacune d’entre nous
D’une façon ou d’une autre – Victime
Cible consciente qui s’ignore d’un quelconque crime contre
l’humanité – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous
Grièvement malmenée et exposée à l’un quelconque des maux de la société
Disséquée et rejetée, prête à venir engraisser la fosse commune de
l’humanité – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous
Dépouillée et dévastée, je tombe, je défaille, m’efforçant de – donnez-moi
juste une autre chance, allez, donnez-moi juste une autre chance, je suis prête pour
une autre option que celle de – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous
Cherche désespérément un ailleurs, n’importe où, sauf entre le marteau et la plus dure
enclume
Rendue complètement inapte, incapable de respirer, broyée par la vie
immobile, comateuse, en état de mort apparente – Victime

VICTIME, chacune d’entre nous

Hayley Millington est la représentante nationale de l’équité pour les femmes du SEN.

Journée internationale de la jeunesse – le 12 août

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Si vous me connaissiez un peu, vous n’auriez jamais pensé que je serais active dans le syndicat. Lorsque j’ai commencé à travailler, j’étais jeune et naïve et je ne connaissais rien au mouvement ouvrier. Tout ce que je savais à ce sujet, c’était que mes parents faisaient partie de syndicats et qu’ils avaient fait la grève quelques fois.

MAIS POURQUOI?

Pourquoi choisirions-nous de cesser d’être payés? Cela nous a empêchés de faire ce fantastique voyage le long de la côte de l’Oregon, lorsque j’avais 11 ans, parce que la grève signifiait que nous ne dépensions pas d’argent; pas de balades en voiture pour aller à la plage, pas de volleyball dans le sable, pas de cornets de crème glacée à l’érable et aux noix. Quand j’ai commencé à travailler pour le gouvernement, je me suis dit que je me tiendrais loin de l’activité syndicale. Les membres sont si prompts à se mettre en colère et à sortir de leurs gonds; je ne voyais pas pourquoi il y avait autant d’agitation. Nous avons tout ce que nous pourrions souhaiter ou dont nous aurions besoin dans notre milieu de travail. J’étais loin de me douter que, si nous ne nous battions pas pour ce que nous avions et pour d’autres choses, je serais peut-être privée de la côte de l’Oregon de nombreuses fois plutôt qu’une.

Je suis allée — un peu malgré moi — à ma première assemblée générale annuelle de la section locale au printemps de 2009. Je n’y suis allée que parce que j’étais sociable et que je voulais y assister avec mon ami. Je me disais que nous allions peut-être nous rapprocher après cela. Mais j’ai participé — à mon tout premier événement syndical — et j’ai été élue trésorière. Je me suis jointe à la section locale pour des raisons égoïstes : je venais d’obtenir mon diplôme universitaire et je voulais continuer de faire travailler ma matière grise, et je me suis dit que cela pourrait bien paraître sur mon curriculum vitae.

Nous sommes le 6 décembre 2009; j’ai 23 ans ce jour-là. Je suis l’une des trois jeunes travailleuses à la conférence régionale de l’élément national en Colombie-Britannique/au Yukon. Lors du Congrès triennal de 2008 de l’élément national, une résolution a été adoptée pour que deux jeunes travailleurs de chaque région assistent au Congrès triennal de 2011 et à chaque congrès subséquent. Nous n’étions que trois : une d’entre nous voulait y aller, mais elle ne croyait pas qu’elle travaillerait pour le gouvernement encore longtemps. Une autre voulait y aller, mais seulement si son mandat était prolongé, parce qu’elle était une employée nommée pour une période déterminée. Puis, il y avait moi. Je me disais : « Que vais-je faire ce soir-là pour mon 23e anniversaire? »

J’étais nommée pour une période indéterminée, alors, pour mes pairs, il était on ne peut plus logique que j’obtienne un des sièges. De retour à la maison, je me sentais terriblement mal : ces deux jeunes femmes désiraient ardemment participer à ces événements, et elles avaient gentiment accepté de me laisser un des sièges. En août 2011, j’étais la seule des trois jeunes travailleurs à me rendre au congrès. Je savais que j’allais devoir être la voix des jeunes travailleuses et travailleurs de la Colombie-Britannique/du Yukon et apporter l’enthousiasme que les deux autres travailleuses avaient affiché en 2009. Dans un sens, je voulais qu’elles soient fières de m’avoir donné leur confiance en vue du congrès.

Sept ans plus tard, je suis présidente de cette même section locale et deuxième vice-présidente régionale adjointe de la Colombie-Britannique/du Yukon du Syndicat des employées et employés nationaux (SEN). Des choses ont changé depuis l’époque où cette recrue de 23 ans a assisté à une conférence syndicale. Je ne peux pas croire qu’elle et moi sommes la même fille. Est-ce que mes idées préconçues au sujet du syndicat étaient erronées? Oui! Ma participation m’a enseigné tellement de choses importantes au sujet du mouvement ouvrier et des droits des employés. La plus grande leçon, c’est que nous ne nous battons pas seulement pour nous-mêmes : nous luttons pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Je ne pourrais être plus fière de contribuer aux activités d’un syndicat qui a fait de si grands pas dans la bonne direction et qui continue de le faire.

En tant que jeune travailleuse et jeune adulte, je pense que notre voix est plus forte que jamais. Nos militants les plus âgés nous ont tendu la main pour aider à nous guider dans la bonne direction en communiquant des connaissances et des conseils. Je me réjouis et suis fière que le SEN ait été un pionnier dans le mouvement des jeunes travailleuses et travailleurs. Lors du Congrès de 2011, notre caucus était composé de six jeunes travailleurs. Nous étions tous nouveaux et ne savions pas trop quoi faire de notre temps. L’an dernier, notre caucus était composé de plus de 30 jeunes travailleurs, et six autres d’entre nous agissaient à titre de modérateurs. Il est connu que les jeunes travailleurs sont timides lorsque vient le temps de participer, mais le SEN nous a aidés à faire entendre notre voix et à grandir en tant que militants. Les médias sociaux ont aussi permis aux jeunes de faire entendre leur voix. C’est la nouvelle façon de prendre la parole. Les médias sociaux permettent un certain anonymat, et cela encourage les personnes à exprimer leurs opinions et leurs pensées sans crainte de représailles. Je sais maintenant que nous n’avons PAS tout ce que nous pourrions souhaiter dans notre milieu de travail. Nous avons toujours des travailleurs économiquement faibles. Nous devons parler en leur nom ainsi qu’en notre nom.

Cette année marque la quatrième année de discussions du gouvernement et de son projet de loi antisyndical, le projet de loi C-377. Les syndicats sont déjà réglementés et tenus de rendre des comptes à leurs membres. Le projet de loi C-59 vise à « équilibrer le budget » au moyen de modifications des dispositions relatives aux congés de maladie des fonctionnaires fédéraux. En plus d’avoir des répercussions négatives sur les fonctionnaires, ce projet de loi pourrait aussi devenir la norme pour les secteurs public et privé. Nous ne voulons pas que nos acquis nous soient retirés. Alors, merci de me faciliter la décision de rester active dans le syndicat. Merci de m’inspirer à faire participer d’autres personnes à notre message. Merci de nous permettre de nous tenir debout et de façon solidaire à l’égard d’un but commun.

La dernière chose que je souhaitais faire, c’était de m’engager dans le syndicat, mais je suis si heureuse de l’avoir fait.

Daphne Ho est vice-présidente régionale adjointe du SEN pour la région de la Colombie-Britannique et du Yukon