Journée internationale des femmes : 8 mars

Le 8 mars est reconnu comme la Journée internationale des femmes. C’est une journée pour célébrer et se réjouir des réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles. Nous prenons ce temps pour sensibiliser les gens aux progrès réalisés sur la voie de l’égalité et aux défis auxquels nous sommes encore confronté·e·s.

Nous pouvons retracer les origines de la Journée internationale des femmes au début du 20e siècle, où nous avons vu des mouvements syndicaux en Amérique du Nord et en Europe appelant à la participation égale des femmes à la société. Alors que la première Journée internationale des femmes a été célébrée le 19 mars 1911, les Nations Unies sont allées plus loin et ont reconnu 1975 comme l’Année internationale de la femme. Aujourd’hui, nous voyons le 19 mars comme une journée d’unité, de célébration, de réflexion, de plaidoyer et d’action pour les femmes dans de nombreux pays à travers le monde.

La devise des Nations Unies pour la Journée internationale des femmes de cette année est : « Investir dans les femmes : accélérer le progrès ». Investir dans les femmes est une question de droits de la personne. Investir dans les femmes profite à toutes et tous.

Les femmes sont confrontées à des défis majeurs, encore à ce jour. De plus en plus de femmes ont été forcées de vivre dans la pauvreté, surtout depuis la pandémie. Les preuves sont claires, cette crise est genré. La participation des femmes à la main-d’œuvre est tombée à son point le plus bas en trente ans. On estime que 342 millions de femmes et de filles vivront dans la pauvreté d’ici 2030. Les femmes perdent leur droit de choisir dans certains États des États-Unis. Combien de fois le gouvernement constate-t-il des compressions dans les dépenses publiques qui ont un impact négatif sur les femmes et leurs services essentiels ? Trop souvent. Nous devons soutenir les femmes du mieux que nous pouvons. Nous devons permettre plus d’espace, un espace plus sûr, pour que les femmes aient une voix et des allié·e·s pour amplifier cette voix.

Cela dit, le Syndicat des employées et employés nationaux (SEN) s’est associé à la Fédération du travail de l’Ontario (FTO) pour un projet du 8 mars : Édition 2024 du Projet du 8 mars de la FTO Célébrez la Journée internationale des femmes – La Diversité Augmente La Force. La FTO appuie les organismes de femmes de l’Ontario depuis plus d’une décennie. En 2024, le projet entre dans sa 14ième année. Pour célébrer cette journée et les femmes diverses qui ont persisté, ont fait preuve d’une force et d’un leadership incommensurables, vous pouvez porter une épinglette ou un t-shirt La diversité augmente la force pour afficher votre solidarité et votre sororité.

Les syndicats, les organismes communautaires, les militant·e·s et le public sont invité·e·s à participer au projet annuel du 8 mars en commandant de la marchandise et le surplus tiré des ventes sera donné à des organismes qui aident les femmes. Dans le passé, de tels dons ont été faits à des organismes tels que la coalition ontarienne pour le salaire égal, la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (OCBCC), la Coalition of Black Trade Unionists, des camps de jeunes Hub Club, la Cérémonie des fraises rendant hommage aux femmes autochtones disparues et assassinées, Levez-vous ! archives numériques féministes, divers refuges pour femmes et des associations de femmes autochtones.

Mireille Jaillet
Représentante nationale de l’équité du SEN pour les femmes

Je suis avec elle : Le point de vue d’un homme sur les droits des femmes

Auteur : Sam Padayachee

En tant qu’homme témoin de la progression des droits des femmes, j’estime que notre compréhension collective de l’égalité est à la fois cruciale et transformatrice. Pendant trop longtemps, les femmes ont mené une dure bataille pour des droits qui, franchement, depuis le début, n’auraient pas dû être contestés : le droit de vote, le droit à l’éducation, l’équité salariale et l’autonomie individuelle.

Reconnaître que je parle d’une position de privilège masculin intrinsèque doit être la pierre angulaire de ce discours. Mon genre a historiquement et injustement joui de systèmes sociaux et économiques conçus pour privilégier les hommes. Or, cela étant dit, cela ne diminue en rien le rôle que les hommes doivent jouer en tant qu’alliés dans la lutte pour l’égalité des genres; au contraire, c’est notre responsabilité fondamentale.

Réfléchir aux droits des femmes d’un point de vue masculin ne devrait pas se résumer à parler au nom des femmes. Il s’agit plutôt d’écouter leurs voix, d’amplifier leurs messages et de soutenir activement leur cause. La progression vers une société qui respecte et défend les droits des femmes consiste non seulement à éliminer les injustices, mais aussi à enrichir notre expérience humaine collective.

Dans toutes les sphères, qu’il s’agisse d’assemblées législatives qui adoptent des lois protégeant les femmes ou de conseils d’administration assurant l’égalité des chances et de la rémunération, les hommes doivent être des participants proactifs. Lorsque nous faisons fi des contributions, des perspectives et du leadership de plus de la moitié de la population, nous courons vers notre perte en tant que société.

La protection des droits reproductifs est un exemple frappant de domaine où la voix des hommes ne doit pas être la plus forte, mais où elle doit plutôt se faire l’écho de celle des femmes qui revendiquent leur autonomie corporelle. Il ne suffit pas d’être un défenseur passif du droit des femmes à choisir; les hommes doivent agir dans les arènes politiques et sociales où ces droits sont menacés.

De plus, les effets pernicieux de la masculinité toxique nuisent à tous et perpétuent des attitudes et des comportements qui entravent les droits des femmes. La combattre n’est pas une attaque contre la virilité; il s’agit d’une évolution vers de meilleures versions de nous-mêmes qui respectent et célèbrent l’égalité.

Les hommes bénéficient de l’égalité des sexes. Dans les foyers où les tâches domestiques sont partagées, dans les sociétés qui luttent vigoureusement contre la violence à l’égard des femmes, les hommes vivent des relations plus riches et dans des collectivités plus stables. De plus, en élevant la génération future, il est primordial que les garçons apprennent par l’exemple à voir et à traiter les femmes comme des égales.

Enfin, discuter des droits des femmes du point de vue d’un homme ne revient pas tant à présenter une perspective différente qu’à reconnaître les droits de la personne que nous partagerons. La quête d’égalité est une mission commune pour l’amélioration de la société dans son ensemble. Il s’agit d’une quête qui exige que nous agissions non seulement dans la sphère publique, mais aussi dans les espaces intimes des relations personnelles. Les droits des femmes, après tout, sont des droits de la personne.

Sam Padayachee, Représentant régional aux droits de la personne, Ontario

Que signifie pour moi l’histoire des Noirs?

O’Siyo ᎣᏏᏲ « o-si-yo » (cherokee : je vous vois), allô et bonjour!

Joyeux mois de l’histoire des Noirs, membres de la famille syndicale,

On me demande souvent ce que signifie pour moi l’histoire des Noirs.

Je me réjouis que l’on célèbre des personnages historiques noirs canadiens, dans lesquels je me reconnais, et de voir nos contributions au Canada mises au premier plan. Pourtant, je crains que ce soit la seule fois où la prochaine génération se voit mise en valeur et qu’un seul mois ne soit pas suffisant pour que les Canadien·ne·s apprennent les rôles que nous jouons au sein de notre pays.

Je me suis toujours fait un devoir d’accroître l’incidence que nous avons sur le Canada tout au long de l’année.

Cette année, le thème pour le Mois de l’histoire des Noirs au Canada est l’excellence des personnes noires. On en retrouve une grande part chez nos ancêtres que nous pouvons célébrer en tant que Canadien·ne·s. Cependant, il y a trop de personnes qui ne sont pas beaucoup plus âgées que moi. Il y a des histoires sur plus de 200 années d’esclavage au Canada et près de 170 années de ségrégation racontées par des personnes comme Viola Desmond. Il y a aussi la fermeture de la dernière école ségréguée pour les enfants noirs en 1983. En raison de l’esclavage des Canadien·ne·s de race noire et de la ségrégation qui a suivi, le Canada a été beaucoup trop privé de l’ingéniosité, de l’art, de l’originalité, de la créativité des Noir·e·s et de bien plus encore. Cela a coûté cher aux Canadien·nes noir·e·s, mais ils ont quand même trouvé des moyens de contribuer au Canada. Nous pouvons faire mieux, et nous pouvons être meilleur×e×s. Mes membres nous ont tous montré comment.

Je me joins à un groupe d’élite de femmes noires, notamment :

1825 – Rose Fortune, considérée par beaucoup comme étant la première femme policière au Canada

1853 – Mary Ann Shadd, première femme noire éditrice au Canada

1983 – Shelly Peters Carey, première femme noire agente de la Gendarmerie royale du Canada (GRC)

1987 – Andrea Lawrence, première femme noire membre régulier de la GRC

1996 – Jean Augustine, première femme noire du Canada élue à la Chambre des communes

2005 – Michaelle Jean, première femme noire Gouverneure générale, Commandante en chef du Canada

2007 – Lori Seale-Irving, première femme noire officière brevetée à la GRC

2022 – Caroline Xavier, première femme noire sous-ministre

Je fais également partie des premiers syndicalistes noirs qui incarnent l’excellence, comme les porteurs noirs de wagons-lits, Cal Best, Muriel Jean Collins, Livingstone Holder, Mervis White, Craig Reynolds et Larry Rousseau. Je ferai tout mon possible pour être à la hauteur de la confiance que les membres m’ont accordée et pour faire en sorte que mes communautés soient fières.

J’espère que vous prendrez le temps ce mois-ci de réfléchir à l’excellence des personnes noires et de partager quelques-unes des histoires de cette excellence au Canada, mais surtout à celles et ceux qui apportent une contribution au sein de votre lieu de travail, de votre communauté et au-delà.

Merci, ᏙᎾᏓᎪᎲᎢ « di-da-yo-li-hv-dv-ga-le-ni-s-gv », ce qui signifie « Au revoir ».

Pronom : Elle

Alisha Campbell
Présidente nationale
Syndicat des employées et employés nationaux

Histoire du Mois de l’histoire des Noirs

Auteur : Sam Padayachee

Les origines du Mois de l’histoire des Noirs remontent au début du XXe siècle, lorsque l’historien Carter G. Woodson et d’autres personnalités afro-américaines ont proposé d’honorer l’histoire des Afro-Américain∙e∙s.

Carter G. Woodson, souvent considéré comme le « père de l’histoire des Noirs », s’était engagé à promouvoir l’étude des contributions des Afro-Américain·e·s à l’histoire des États-Unis. Pour lui, l’histoire ne se résumait pas aux succès politiques et militaires; elle englobait les hauts faits sociaux, intellectuels et culturels qui brossent un tableau détaillé de l’histoire d’un peuple.

En 1926, Carter G. Woodson et l’Association for the Study of Negro Life and History ont organisé la première édition du Mois de l’histoire des Noirs, alors appelé « Semaine de l’histoire des Noirs ». Ils ont choisi la deuxième semaine de février, qui coïncidait avec les anniversaires de naissance d’Abraham Lincoln et de Frederick Douglass, deux figures importantes de l’histoire des Afro-Américain·e·s.

L’objectif de Carter G. Woodson était d’encourager un enseignement coordiné de l’histoire des Afro-Américain∙e∙s dans les écoles publiques du pays. La semaine a suscité l’enthousiasme et poussé les écoles et les collectivités dans tout le pays à organiser des célébrations locales, à mettre sur pied des clubs d’histoire et à donner des spectacles et des conférences.

La Semaine de l’histoire des Noirs est depuis devenue le Moi de l’histoire des Noirs. C’est maintenant une célébration reconnue mondialement et qui a lieu non seulement aux États-Unis, mais aussi au Canada, au Royaume-Uni et dans d’autres pays ailleurs dans le monde. Il rappelle les luttes pour la justice et l’égalité raciales et il met également en lumière les réalisations et les contributions des Afro-Américain∙e∙s à la science, à l’éducation, à la littérature, à l’art et au développement culturel de la société.

Aujourd’hui, le Mois de l’histoire des Noirs reste un moment propice à la réflexion, à la reconnaissance et à l’éducation. Il est l’occasion d’entamer le dialogue sur la race et l’égalité, et de s’engager à comprendre la riche histoire des personnes d’origine africaine. Au moyen d’expositions, de documentaires, de lectures, d’ateliers et de séminaires, le Mois de l’histoire des Noirs encourage les gens et les collectivités à découvrir et à apprécier l’histoire qui a contribué à façonner le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

En ce Mois de l’histoire des Noirs, nous devrions tous prendre le temps de réfléchir aux luttes et aux réalisations des Noir∙e∙s, ce qui est essentiel pour soutenir les progrès sociaux. Chacun d’entre nous a l’obligation d’attirer l’attention sur les enjeux persistants de l’injustice et de l’inégalité raciales pour encourager la société à maintenir un dialogue constructif et à agir. La participation active favorise l’unité et la solidarité et pas uniquement au sein des collectivités noires, car les gens se rassemblent pour célébrer et reconnaître l’histoire des Noir∙e∙s.

La célébration du Mois de l’histoire des Noirs ne fait pas qu’honorer le passé; elle façonne aussi notre avenir collectif en soutenant la diversité, l’équité et l’inclusion.

Sam Padayachee est le représentant régional aux droits de la personne du SEN pour l’Ontario.

Les produits menstruels seront fournis dans toutes les toilettes des lieux de travail fédéraux

À compter du 15 décembre 2023, tous les lieux de travail sous réglementation fédérale devront garantir le libre accès aux produits menstruels, conformément au Règlement sur la santé et la sécurité au travail du Code canadien du travail (CCT).

Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) entreprendra les tâches suivantes dans les toilettes situées dans les zones contrôlées accessibles aux employées fédérales et employés fédéraux, y compris celles situées dans les locaux des locataires :

  1. Installation de distributeurs de produits menstruels dans les toilettes pour femmes, pour hommes, accessibles à tous et neutres;
  2. Installation et entretien de poubelles munies d’un couvercle dans toutes les cabines des toilettes pour hommes;
  3. Achat et réapprovisionnement en produits menstruels pour répondre aux niveaux d’utilisation dans chaque édifice.

Exceptions : SPAC note que chaque lieu de travail est unique et qu’il peut y avoir des situations où l’installation de distributeurs de produits n’est peut-être pas possible dans toutes les toilettes. Cela inclut les problèmes d’installation, les contraintes d’espace, les toilettes partagées avec les locataires du secteur privé, etc. Des solutions de rechange peuvent être nécessaires dans les locaux des locataires.

La Direction de la gestion nationale des locaux sera chargée d’assurer la liaison avec SPAC concernant la mise en œuvre de cette nouvelle exigence dans tous les lieux de travail ministériels dans les immeubles appartenant à l’État et ceux loués par SPAC dans l’ensemble du pays.

Si l’importante mise à niveau des toilettes n’est pas terminée dans votre lieu de travail sous réglementation fédérale, veuillez communiquer avec votre gestionnaire et, si nécessaire, faites un suivi auprès d’un membre de l’Exécutif de votre section locale.

L’injustice environnementale dans les collectivités autochtones

Auteur : Sam Padayachee

Si le Canada est reconnu pour ses beautés naturelles et la richesse de ses ressources, il n’en est pas moins aux prises avec une crise cachée : l’incapacité de fournir de l’eau potable à certaines collectivités rurales et autochtones est une tache sur la réputation mondiale du pays en matière de droits de la personne et d’égalité.

Ironiquement, pour un pays qui compte le plus grand nombre de lacs d’eau douce au monde, la réalité, à savoir que de nombreux peuples autochtones n’ont pas accès à ce produit de première nécessité, est plus que troublante. Ces collectivités connaissent régulièrement des avis d’ébullition de l’eau. Ceux-ci peuvent durer pendant des mois, voire des années, devenant des éléments de la vie quotidienne qui mettent en évidence les inégalités systémiques.

L’absence d’eau potable présente non seulement un inconvénient, mais aussi un grave risque pour la santé. Cela perpétue les disparités socioéconomiques, empêchant les enfants d’apprendre et les adultes de travailler. De plus, l’accès indifférent à l’eau reflète une tendance historique de négligence et de promesses non tenues, ce qui nuit continuellement à la confiance entre les collectivités autochtones et le gouvernement canadien.

Certains pourraient faire valoir que les défis géographiques des régions éloignées contribuent au problème. Toutefois, bien que ces défis soient indéniables, ils ne devraient pas poser problème pour un pays possédant la richesse et les ressources technologiques du Canada. Le gouvernement fédéral a effectivement pris des engagements, mais le rythme des progrès est tristement lent, souvent retardé par les tracasseries administratives et les contraintes budgétaires, les ressources paraissant insuffisantes par rapport à la rapidité de la réponse aux besoins d’infrastructure urbaine.

Cela non seulement porte atteinte aux droits des Autochtones, mais jette également une ombre sur l’engagement du Canada à l’égard des objectifs de développement durable des Nations Unies, https://www.undp.org/fr/sustainable-development-goals, tout particulièrement l’objectif 6, qui assure la disponibilité et la gestion durable de l’eau et l’assainissement pour tous.

Alors que le changement climatique menace les réserves d’eau par la contamination et l’imprévisibilité de l’approvisionnement, la réponse lacunaire du gouvernement met en péril non seulement les générations actuelles, mais aussi les générations futures des peuples autochtones. Il s’agit d’un exemple flagrant d’injustice environnementale, où les populations les plus vulnérables supportent les risques écologiques les plus importants sans gains ni protection comparables.

Une approche à multiples facettes est essentielle. Les investissements dans les infrastructures doivent augmenter de façon spectaculaire. Mais au-delà des aspects tangibles, un changement de paradigme dans les attitudes gouvernementales doit se produire. Il s’agit non pas simplement d’une question d’infrastructure; il s’agit d’autonomie, de respect et, en fin de compte, d’honorer les droits issus de traités. Les collectivités autochtones doivent être considérées comme des partenaires dans l’élaboration de solutions, et il convient de veiller à ce que ces solutions soient adaptées sur le plan culturel et économiquement viables.

Il est également essentiel que le Canada s’engage à respecter un échéancier clair pour régler ces crises de l’eau. L’établissement et le respect de délais stricts signaleraient que le gouvernement reconnaît l’urgence de la question et qu’il est déterminé à la régler.

Pour un pays qui s’enorgueillit de sa diversité et de son inclusion, l’incapacité du Canada de fournir de l’eau potable à tous ses habitants est une contradiction qui nécessite une attention immédiate et vigoureuse. Il s’agit d’une question de droits de la personne, et les actions du gouvernement témoigneront désormais de son engagement à les faire respecter, non seulement en principe, mais aussi dans la pratique.

Remédier à cet échec n’est pas de la charité; c’est un acte de justice qui se fait attendre depuis longtemps. À l’heure où le monde entier regarde, il est essentiel que le Canada soit à la hauteur de son image en veillant à ce que chaque membre de sa société jouisse du droit fondamental à l’eau potable. Je crains qu’aujourd’hui, alors que tant de questions accaparent l’attention de notre pays, le défi de la résolution de l’insécurité de l’eau pour les collectivités autochtones ne soit encore plus relégué au second plan du programme public. Nous devons tous continuer de faire avancer ce dossier, car la résolution de l’injustice environnementale n’a pas perdu de son urgence pour les collectivités autochtones du Canada.

Sam Padayachee est le représentant régional aux droits de la personne pour l’Ontario du SEN.

Recours collectif noir : le fédéral dépense des millions pour se défendre plutôt que d’investir dans la santé mentale de ses fonctionnaires

Le gouvernement fédéral se bat pour faire rejeter la poursuite du Recours collectif noir, et y a déjà englouti 8 millions de dollars, soit 10 fois plus que ce qu’il a investi dans le Fonds pour la santé mentale à l’intention des fonctionnaires noirs, promis dans le budget 2022. 
 
Cette explosion des coûts illustre bien comment le gouvernement s’acharne à priver de justice ses fonctionnaires noirs, racialisés et autochtones, même s’il clame haut et fort s’attaquer au racisme et à la discrimination dans ses rangs.  

« C’est navrant de voir le gouvernement dépenser des millions pour se battre en cour contre les personnes qu’il a lui-même lésées plutôt que d’appliquer des solutions pour contrer la discrimination », s’indigne Nicholas Marcus Thompson, directeur général du secrétariat du Recours collectif noir.  

Dans son budget 2022, le gouvernement libéral avait mis de côté 3,7 millions de dollars sur quatre ans pour constituer un Fonds pour la santé mentale des communautés noires et prévoyait, dans le budget 2023, y injecter 45,9 millions de dollars de plus. 

Or, selon les documents demandés par le NPD et inscrits au Feuilleton, le Conseil du Trésor n’a dépensé à ce jour que 787 207 $ pour concrétiser cet engagement. Les fonctionnaires noirs qui se butent à des obstacles systémiques ne reçoivent donc toujours aucun soutien et ignorent ce que compte faire le gouvernement pour créer des programmes de perfectionnement visant notamment à les préparer à occuper des postes de direction.  

Une bataille judiciaire de plusieurs millions contre les fonctionnaires noirs 

Selon les documents rendus publics, le gouvernement aurait dépensé environ 7,85 millions de dollars depuis 2020 en services juridiques afin de contester le recours collectif. 

Ces coûts ne représentent probablement qu’une fraction que ce qu’il devra dépenser dans ce dossier puisque le Recours collectif noir n’a même pas encore été autorisé. L’audience à cet effet devrait avoir lieu le 3 mai 2024. 

« Malgré les nombreuses mesures annoncées ces trois dernières années, on ne constate aucun changement notable pour ces fonctionnaires : la discrimination et les préjudices persistent. Nous exhortons le gouvernement à discuter avec ces personnes plutôt qu’à continuer de dépenser les deniers publics dans ces batailles juridiques interminables ». 

L’AFPC a invité à maintes reprises le gouvernement à régler cette affaire et à aborder de front la discrimination que subissent ces fonctionnaires depuis des décennies. 

« Ces personnes sont bouleversées de découvrir que le gouvernement – leur employeur – a dépensé des millions de dollars pour stopper leur quête de justice, tout en retardant la mise en place de programmes visant à éliminer les obstacles systémiques auxquelles elles se butent », ajoute Chris Aylward, président national de l’AFPC.  

L’AFPC – le plus grand syndicat de la fonction publique fédérale – représente la majorité des quelque 1 500 plaignantes et plaignants, et a contribué à hauteur de 80 000 $ au Recours collectif noir. Elle mettra tout en œuvre pour que ces fonctionnaires obtiennent justice.

Le vérificateur général critique la fonction publique pour sa discrimination persistante

OTTAWA – Le vérificateur général a publié un rapport cinglant sur la diversité et l’inclusion dans la fonction publique fédérale. Le rapport conteste sérieusement l’incapacité des dirigeants de la fonction publique à appliquer les lois, mandats et exigences existants en matière de diversité, d’équité et d’inclusion afin d’assurer l’équité et l’égalité pour les travailleurs noirs et racialisés dans l’ensemble de la fonction publique fédérale.

Un thème majeur est ressorti des entrevues confidentielles menées auprès des employés racialisés. Ils estimaient qu’il y avait un manque d’engagement en faveur de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, et qu’aucun changement significatif n’était en train d’être réalisé. Certains employés ont déclaré qu’ils ne connaissaient pas l’état d’avancement des initiatives issues des plans d’action ni les progrès réalisés vers les résultats. En conséquence, beaucoup pensaient que l’équité était un mot vide de sens dans leur organisation, et que les plans et les comités étaient dépourvus du potentiel nécessaire pour apporter des changements significatifs.

Le rapport révèle que sur les six organisations examinées, aucune n’avait établi de mécanismes de reporting complets sur les progrès réalisés par rapport à des résultats spécifiques relatifs aux initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion concernant les employés racialisés de leur organisation. Par conséquent, les 6 organisations ne savaient pas si leurs actions avaient fait ou feraient une différence dans la vie professionnelle des employés racisés.

Le rapport révèle en outre que seulement 44 % des membres du sous-groupe des minorités visibles noires se sentent libres de discuter du racisme sans craindre de subir des représailles, contrairement à 55 % des répondants au sondage sur les minorités visibles et 67 % qui ressentent la même chose dans l’ensemble de l’organisation. . Cette disparité flagrante souligne la présence d’un racisme anti-Noirs persistant au sein de la fonction publique fédérale et met en évidence la méfiance profondément ancrée à l’égard des processus internes de la part de ceux qui ont été victimes de discrimination raciale.

Un recours collectif historique intenté par des travailleurs noirs de la fonction publique contre le gouvernement du Canada a été lancé le 1 décembre 2020 pour lutter contre les modèles de discrimination systémique et de négligence subis par les travailleurs noirs de la fonction publique fédérale et par les candidats qui se sont vu refuser l’embauche. et une promotion en fonction de leur race.

La plainte conteste la catégorie des minorités visibles de la Loi sur l’équité en matière d’emploi, car elle masque des disparités contraires aux droits à l’égalité et à la garantie anti-discrimination des Noirs en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. La demande demande en outre une indemnisation et des dommages-intérêts pour la discrimination, le harcèlement et les obstacles importants rencontrés par les candidats et travailleurs noirs dans l’ensemble de la fonction publique fédérale.

Le rapport du vérificateur général expose clairement les vérités vécues par les travailleurs noirs dans la fonction publique fédérale en termes de traitement raciste et discriminatoire et de crainte importante de représailles dans les circonstances où les employés cherchent à faire part de ces préoccupations. manque lamentable de responsabilité et de mesure des résultats réels en matière de diversité, d’équité et d’inclusion pour les travailleurs noirs. Malgré des années de rapports et d’études ressassant les mêmes préoccupations, la réalité est que les travailleurs noirs continuent d’être ghettoïsés aux niveaux les plus bas de la fonction publique fédérale et exclus des niveaux supérieurs de gestion à des taux systématiquement plus élevés que les autres travailleurs. Ce rapport le plus récent n’est que l’un d’une série qui reconnaît cette réalité de l’expérience des travailleurs noirs de la fonction publique. Nicholas Marcus Thompson, représentant des demandeurs

Le Black Class Action Secretariat demande au premier ministre, au nouveau ministre de la Justice et à la Cour d’intervenir pour garantir que les Canadiens noirs ne continuent pas à être confrontés au même genre d’obstacles institutionnels, de discrimination systémique, de mauvaise foi, et un traitement injuste en raison de leur race et de leur couleur de peau, préoccupations confirmées par le rapport du vérificateur général.

Ces employés méritent mieux. Le Canada mérite mieux, déclare l’avocat des droits de la personne Hugh Scher.

Les syndicats représentant des millions de travailleurs à travers le Canada se sont unis pour appeler collectivement le gouvernement à régler le procès au nom de milliers de fonctionnaires fédéraux noirs. Cet appel uni fait suite à des conclusions indiquant que la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) a fait preuve de discrimination à l’égard de ses employés noirs et racialisés. Nous exhortons le gouvernement à consentir à l’accréditation et à engager des discussions significatives pour résoudre le recours collectif historique intenté au nom des travailleurs noirs, qui continuent d’être confrontés à une discrimination et à une négligence systémiques graves et omniprésentes, une question soulignée par le rapport du vérificateur général. publié aujourd’hui.

Pour les demandes des médias, veuillez contacter media@blackclassaction.ca

Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site Web https://fr.blackclassaction.ca/.

Échos de l’injustice : Gaza, réserves autochtones canadiennes et townships sud-africains pour les personnes noires

Auteur : Sam Padayachee

Les populations autochtones des réserves du Canada, les Noirs dans les townships d’Afrique du Sud et la population de Gaza peuvent sembler éloignées, mais leurs luttes se ressemblent. La triste vérité est que l’humanité n’a pas encore entièrement vaincu les inégalités historiques. Au lieu de cela, elles se retrouvent dans le monde entier, distinctes et pourtant étrangement semblables.

Les conditions sociales et économiques historiques et actuelles de ces communautés révèlent une histoire commune : celle de la marginalisation, de la discrimination, de la pauvreté et d’un manque alarmant de services de base. Même si ces injustices surviennent à des milliers de kilomètres les unes des autres, cette comparaison nous pousse à réfléchir à la portée mondiale des inégalités historiques et structurelles.

Des murs invisibles isolent et emprisonnent les habitants de Gaza, à l’instar des restrictions auxquelles sont soumis les Autochtones dans les réserves canadiennes. Pour les personnes noires vivant dans les townships sud-africains, il existe des divisions invisibles qui touchent tous les aspects de leur vie, rappelant de manière flagrante un système sociopolitique qui, pendant des années, a valorisé la séparation et la subordination.

Même s’ils se trouvent sur des continents différents et sont nés dans des cultures différentes, les habitants de Gaza, les Autochtones vivant dans les réserves canadiennes et les Noirs vivant dans les townships sud-africains sont exposés à des défis inimaginables, notamment des soins de santé inadéquats, un manque d’enseignement de qualité, la pauvreté systémique et l’isolement forcé.

Cette similitude dans l’adversité est une occasion de découvrir la persévérance, la résilience et la détermination de ces personnes et de ces communautés. Cependant, le fait de se borner à souligner que cette résilience nous fait perdre de vue le fait que ces personnes ne devraient simplement pas être obligées de faire preuve de résilience dans de telles conditions.

Il est urgent de faire preuve de compassion, de soutien et de prendre des mesures décisives pour ces communautés marginalisées en faisant fi des frontières géographiques. Elles endurent depuis longtemps le poids des barrières et des systèmes d’oppression créés par l’humain. Il est temps de braquer les projecteurs sur ces inégalités mondiales flagrantes, en amplifiant les voix de ceux qui ont été historiquement réduits au silence, en promouvant des réformes socio-économiques pour éradiquer la pauvreté et en encourageant une culture d’inclusion et de reconnaissance des droits des populations autochtones.

En reconnaissant et en soulignant ces similitudes, nous laissons la place à l’empathie, au changement et à la solidarité. N’oublions pas que l’injustice, où qu’elle soit, est une menace pour la justice sous toutes ses formes, et que, collectivement, il est de notre responsabilité de remettre en question et de transformer ces échos de l’inégalité.

Sam Padayachee est le représentant régional aux droits de la personne pour l’Ontario du SEN.

Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté : l’accès universel aux produits de première nécessité

L’accès aux produits de première nécessité – eau potable, nourriture, logement – est un droit fondamental. Or, dans le monde entier, y compris ici même au Canada, de plus en plus de collectivités en sont privées ou vivent dans la précarité. En tant que syndicat, l’AFPC lutte tous les jours pour améliorer la qualité de vie de toutes les personnes salariées en les aidant à obtenir de bonnes conditions de travail et en favorisant l’équité dans la société en général.  

Depuis 2013, après l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza lors duquel plus de 1 200 travailleuses et travailleurs du textile ont été blessés ou ont perdu la vie, le Fonds de justice sociale de l’AFPC vient en aide au Centre de solidarité ouvrière du Bangladesh.   

Les travailleuses et travailleurs du textile au Bangladesh sont les moins payés au monde. Leur salaire minimum équivaut à 46 cents l’heure, ce qui est bien insuffisant pour vivre.   

Contraintes de toujours devoir atteindre des objectifs de production élevés et faute de gagner un salaire de subsistance, ces personnes n’ont d’autres choix que de multiplier les heures supplémentaires pour survivre. Et c’est sans compter la violence et le harcèlement dont elles sont victimes au travail.  

En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, l’AFPC renouvelle son engagement à lutter pour les personnes salariées du monde entier, le respect des droits de la personne et l’accès aux produits de première nécessité.