6 décembre : Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

Le 6 décembre 1989, 14 jeunes femmes de Polytechnique Montréal ont été massacrées dans un acte de misogynie violente. En 1991, le Parlement a institué ce jour de deuil (le 6 décembre) comme Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, connue familièrement sous le nom de Journée du ruban blanc.

En ce jour, nous nous souvenons et prenons un moment pour honorer celles qui ont perdu la vie à cause de la violence fondée sur le genre :

  • Geneviève Bergeron
  • Hélène Colgan
  • Nathalie Croteau
  • Barbara Daigneault
  • Anne-Marie Edward
  • Maud Haviernick
  • Maryse Laganière
  • Maryse Leclair
  • Anne-Marie Lemay
  • Sonia Pelletier
  • Michèle Richard
  • Annie St-Arneault
  • Annie Turcotte
  • Barbara Klucznik-Widajewicz

La violence sexiste reste répandue dans le monde entier. Le dernier rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et d’ONU Femmes montre que le féminicide est en hausse dans le monde entier. Ce type de violence touche de manière disproportionnée les personnes soumises à de multiples formes d’oppression. Par exemple, les femmes autochtones sont six fois plus à risque d’être assassinées que les femmes non autochtones.

Il reste encore beaucoup à faire pour prévenir la violence envers les femmes, arrêter son escalade, fournir des services adéquats aux survivantes et punir les auteurs de tels actes.

Ce que vous pouvez faire :

  • Portez un ruban blanc
  • Observez une minute de silence à 11 h
  • Assistez à une veillée dans votre collectivité
  • Partagez une publication sur la Journée nationale de commémoration
  • Participez aux 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre (du 25 novembre au 10 décembre) et utilisez le mot-clic #16Jours
    • Mettre fin à l’impunité en tenant les auteurs d’actes de violence responsables et en établissant une tolérance zéro à l’égard de la violence contre les femmes et les filles
    • Adopter, mettre en œuvre et financer des plans d’action nationaux pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles
    • Investir dans les organisations de prévention et de défense des droits des femmes pour garantir les droits et l’accès aux services essentiels des survivantes
  • Apprenez-en plus au sujet de la violence fondée sur le genre :
    • Assister à un événement dans votre collectivité pour montrer votre soutien aux victimes et aux survivantes
    • Envisager de faire un don à un refuge local

C’est une journée de réflexion sur la violence faite aux femmes dans notre société. C’est une journée au cours de laquelle les communautés et les gens peuvent se rassembler, s’exprimer et agir pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes et les filles. Nous devons rester engagé×e×s en faveur d’un avenir sans violence contre les femmes.

Mireille Jaillet
Représentante nationale de l’équité pour les femmes du SEN

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

Par Mireille Jaillet

Une femme est tuée toutes les dix minutes, quelle honte!
C’est la réalité de notre monde, qui blâmer au bout du compte?
La violence faite aux femmes et aux filles partout s’accroît
Trop d’entre elles sont muettes, réduites au silence, cachant leur désarroi.

Le 25 novembre – Une journée à commémorer et à se remémorer
Trois sœurs Mirabal assassinées par un dictateur abhorré.
Comme tant d’autres, elles ne jouissaient d’aucune protection.
Aucune protection pour les filles forcées à subir une excision.

Ou même pour celles violentées par leur partenaire intime.
Comme si elles n’ont aucune valeur, qu’elles ne font jamais rien de légitime.
La violence et le harcèlement sexuels sont un problème omniprésent.
Comme la traite de personnes, un foutu cauchemar effrayant.

Que dire de toute cette violence innommable.
Sinon qu’elle est tout simplement impardonnable.
Comment pouvons-nous lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles?
En leur offrant partout un meilleur accès à plus qu’une éducation de pacotille.

Nous pouvons fournir des fonds, donner à ces femmes accès à du capital
Leur permettre de s’émanciper et de sortir de ce périple létal.
Les faire participer à la prise de décisions, leur offrir une place à la table
Mobiliser nos alliés pour les soutenir et rendre tout obstacle surmontable

Il faut parler haut et fort, tendre la main, agir et faire ce qu’il faut d’ailleurs
Pour qu’ensemble nous bâtissions un monde bien plus juste et meilleur.

Mireille Jaillet est la représentante nationale du SEN de l’équité pour les femmes

Journée du souvenir trans

Par Danielle Palmer

La Journée du souvenir trans est le 20 novembre 2024. C’est une tradition annuelle qui a été créée en 1999 par la militante transgenre Gwendolyn Ann Smith. Il s’agit d’une veillée ayant pour but d’honorer le souvenir des personnes transgenres perdues aux mains de la violence transphobe. Cette veillée annuelle a été instaurée à la suite du meurtre de Rita Hester, une femme transgenre noire assassinée en 1998.

« La Journée du souvenir trans a pour but de souligner les pertes que nous avons subies en raison de l’intolérance et de la violence transphobes. Je sais ce que c’est de devoir lutter pour nos droits, d’abord et avant tout le droit d’exister, tout simplement. Devant ceux et celles qui cherchent à effacer les personnes trans – parfois de la manière la plus brutale imaginable –, il est d’une importance vitale de se souvenir de ceux et celles que nous avons perdu∙e∙s et de continuer notre lutte pour la justice. »

– Gwendolyn Ann Smith, fondatrice de la Journée du souvenir trans

(lien vers l’article (disponible uniquement en anglais) : https://www.huffpost.com/entry/transgender-day-of-remembrance-why-we-remember_b_2166234)

Avec la montée de la haine anti-trans et l’augmentation du nombre de mesures législatives transphobes qui sont adoptées, il est important d’être là pour nos ami∙e∙s, notre famille, nos collègues et nos compatriotes qui font partie de la communauté 2ELGBTQ+. S’il vous plaît, prenez le temps de trouver à un événement de la Journée du souvenir trans dans votre communauté le 20 novembre et d’y assister. Votre solidarité et votre soutien sont nécessaires.

Vous pouvez également souligner la Journée du souvenir trans en faisant ce qui suit :

  1. Assister à des événements : Assistez à des rassemblements locaux pour la Journée du souvenir trans, à des veillées à la chandelle et à des mémoriaux. C’est une manière d’être solidaire avec la communauté transgenre, de se souvenir de ceux et celles que nous avons perdu∙e∙s. Prenez part aux événements locaux de la Fierté pendant toute l’année !
  2. Partager des témoignages de personnes transgenres : Que ce soit un témoignage personnel ou une histoire qui vous a touché∙e, partagez des expériences qui mettent en lumière les difficultés subies par les personnes transgenres et la raison pour laquelle l’acceptation est réellement essentielle.
  3. Soutenir des organisations transgenres : Si vous êtes en mesure de le faire, venez en aide aux groupes fournissant des services essentiels comme des soins de santé, un soutien en santé mentale et la défense des droits des personnes transgenres. Chaque contribution compte.
  4. S’exprimer en faveur du changement : Défendez des politiques qui protègent les personnes transgenres contre la discrimination et qui promeuvent la sécurité et l’inclusion.
  5. Exalter les voix transgenres : Utilisez vos réseaux sociaux ou toute autre plateforme pour amplifier les voix des militant∙e∙s et défenseur∙e∙s des droits transgenres. La diffusion de leur travail et de leurs perspectives peut réellement avoir un impact.
  6. Apprendre et s’éduquer : Continuez à vous instruire sur les questions et termes transgenres et sur la manière dont nous pouvons respecter et soutenir l’identité de genre d’autrui et encourager les autres à faire de même.

Danielle Palmer est la représentante nationale du SEN de l’équité pour les personnes 2SLGBTQ+.

Semaine de sensibilisation aux maladies mentales 2024 – Le temps de l’accès, l’accès pour toutes et tous

En tant que fier membre du Syndicat des employées et employés nationaux (SEN) et l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), je tiens à souligner l’importance de la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales, qui se tiendra du 6 au 12 octobre 2024. Le thème de cette année, « L’accès pour tous : le temps de l’accès, le temps du changement », insiste sur le besoin urgent de soins de santé mentale équitables et met tout le monde – les employeurs, les décideurs politiques, et les communautés – au défi d’agir maintenant.

La Semaine de sensibilisation aux maladies mentales est un moment propice à une réflexion sur les obstacles que doivent surmonter des millions de personnes pour obtenir des soins. Les employé∙e∙s du secteur public, et en particulier les personnes autochtones, sont de façon disproportionnée aux prises avec des problèmes de santé mentale en raison de traumatismes historiques, d’inégalités systémiques, d’environnements de travail exigeants, d’échéanciers serrés et de la transition actuelle vers des milieux de travail postpandémiques. Les travailleuses et les travailleurs sont davantage affecté∙e∙s lorsque l’on ajoute à cela l’inflation et les crises mondiales.

Le Syndicat a pris des mesures proactives en préconisant un milieu de travail flexible, de meilleures ressources en santé mentale et la protection de ses membres contre l’épuisement professionnel et le harcèlement. Malgré une prise de conscience croissante, les obstacles en matière de soins de santé mentale demeurent; de longs temps d’attente, des limites géographiques et des contraintes financières continuent d’entraver l’accès, surtout pour les communautés marginalisées.

Toutefois, parler ne suffit pas. Nous devons trouver des solutions concrètes. L’accès aux soins de santé mentale n’est pas un privilège, c’est un droit. Les travailleuses et travailleurs sont nombreux∙ses à hésiter encore à demander de l’aide, car elles/ils craignent que cela ait des répercussions sur leur carrière. Le Syndicat s’est engagé à changer cette manière de voir, afin de s’assurer que les discussions sur la santé mentale soient normalisées au travail. Les échanges ouverts favorisent la création d’environnements positifs et inclusifs pour tous. Les employeurs doivent prévoir des ressources et des formations pour soutenir les employés ayant des problèmes de santé mentale. Cet effort collectif est essentiel si l’on veut s’assurer que personne ne soit privé d’un accès à des soins, peu importe son statut socioéconomique, sa race, ou sa situation géographique.

La mobilisation continue joue un rôle clé dans la promotion d’une culture en milieu de travail qui met de l’avant la santé mentale. Cette semaine, nous mettons l’accent sur le fait que les soins de santé mentale ne reposent pas uniquement sur la capacité d’une personne à prendre soin d’elle-même – il s’agit plutôt de créer un environnement où les employé∙e∙s se sentent à l’aise de parler de leurs problèmes de santé mentale sans peur d’être jugé∙e∙s.

Les traditions, les pratiques culturelles et les liens communautaires des Autochtones témoignent d’une résilience profondément ancrée. Lorsque l’on parle de santé mentale dans le contexte des relations avec les Autochtones, il est primordial de reconnaître les défis uniques que doivent relever les communautés autochtones. Cela comprend l’élimination des obstacles systémiques et la promotion de l’accès à des soins de santé respectant l’autonomie, l’identité et l’autodétermination des personnes autochtones. Pour renforcer les relations avec les personnes autochtones, il faut non seulement améliorer l’accès aux soins de santé mentale, mais aussi favoriser la confiance et la collaboration dans les initiatives de guérison et de bien-être.

Le moine indien Swami Vivekananda a prononcé les paroles suivantes, qui concordent bien avec la sensibilisation à la maladie mentale :
« Parle à toi-même au moins une fois par jour, sinon tu perdrais une occasion de rencontrer une excellente personne dans ce monde. »

La philosophie de Swami Vivekananda propose une approche holistique de la santé mentale où la spiritualité, la conscience de soi, et la positivité sont la base de la résilience mentale et de la paix. Son message est toujours pertinent aujourd’hui; il met en relief l’importance de l’harmonie mentale et spirituelle dans la quête d’une vie épanouie.

Je suis convaincu qu’en faisant connaître la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales, nous pouvons créer un environnement de travail où les discussions sur la santé mentale sont normalisées, où les préjugés se font rares et où les employé∙e∙s ne craignent pas de demander de l’aide. L’accent mis sur l’action et l’inclusion suscitera des changements à long terme de la culture de la santé mentale en milieu de travail, faisant en sorte que les soins de santé mentale deviendront un droit universel, accessible à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs, peu importe la race, le statut socioéconomique ou la position géographique. Le renforcement des relations avec les communautés autochtones, en particulier, permettra d’éliminer les obstacles systémiques et de promouvoir la collaboration dans les initiatives de guérison et de bien-être.

Prabir Roy
Représentant national de l’équité pour les personnes handicapées du SEN

Nouveau cours en ligne de l’AFPC : Ensemble sur le chemin de la vérité

Notre syndicat milite pour la réconciliation et pour des milieux de travail inclusifs qui reflètent le vécu unique des peuples autochtones.

Dans la foulée de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, l’AFPC est fière de lancer un nouveau cours en ligne, Ensemble sur le chemin de la vérité, qui jette les bases de la quête de vérité. Ce cours vous est destiné et on espère qu’il nous rapprochera de la justice et de la réconciliation. 

Le cours s’inspire en partie d’appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, exigeant des gouvernements et des organisations qu’ils disséminent de l’information sur les séquelles des pensionnats, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les lois, les droits et les traités, les relations couronne-Autochtones et d’autres volets de l’histoire autochtone. Les 10 modules du cours traiteront de ces questions vitales.

Inscrivez-vous dès aujourd’hui.

Participez à la découverte sans plus tarder en vous inscrivant au cours. Le premier module est déjà en ligne et d’autres suivront tous les mois. Vous pouvez suivre chaque module à votre rythme.

Ce cours est plus qu’une ressource d’apprentissage. C’est un pas essentiel vers la reconnaissance et la réparation des injustices infligées aux Autochtones ici même, encore à ce jour.

Chaque pas qu’on fait ensemble nous rapproche d’une société plus juste et plus inclusive. On a tous un rôle à jouer, que ce soit en se renseignant, en suivant des formations, en défendant la cause ou simplement en ouvrant notre cœur.

Ayons l’esprit ouvert, affirmons notre volonté de réconciliation et intégrons nos apprentissages à notre quotidien et à notre travail.

Inscrivez-vous dès aujourd’hui.

Miigwitch,

Sharon DeSousa, présidente nationale, AFPC
Cercle national des peuples autochtones

L’image d’en-tête est une reproduction partielle de l’œuvre « Wisdom of the Universe » signée Christi Belcourt, artiste métisse primée.

Source : Nouveau cours en ligne : Ensemble sur le chemin de la vérité | Alliance de la Fonction publique du Canada (syndicatafpc.ca)

Journée du chandail orange

Le 30 septembre marquera la Journée du chandail orange et la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, un nouveau jour férié pour l’ensemble des les fonctionnaires de la fonction publique fédérale. Pour marquer l’occasion, portez un chandail orange à la mémoire des enfants autochtones qui ont été envoyé∙e∙s de force dans les pensionnats et n’en sont jamais revenu∙e∙s, pour honorer les survivant∙e∙s, leurs familles, et leurs communautés.

La Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) a été établie par les survivant∙e∙s des pensionnats autochtones, l’Assemblée des Premières Nations et les représentant∙e∙s des Inuits ainsi que par celles et ceux qui ont créé et dirigé ces écoles, soit le gouvernement fédéral et les autorités ecclésiastiques. La CVR a aussi reçu les conseils des dix membres du Comité des survivant∙e∙s des pensionnats autochtones, des survivant∙e∙s des pensionnats autochtones de tout le Canada.

Dans son rapport final publié en 2015, la CVR lance 94 appels à l’action et demande aux gouvernements de l’ensemble du Canada de mettre en œuvre un large éventail d’initiatives de réconciliation.

La CVR a aussi organisé des événements d’envergure nationale dans différentes régions du Canada pour faire mieux connaître et comprendre à la population le système des pensionnats autochtones et ses répercussions. De plus, la CVR a appuyé divers événements organisés par des communautés dans le but de répondre à leurs besoins particuliers.

Parmi les quatre-vingt-quatorze appels à l’action de la CVR, seuls quelque uns ont été mis en œuvre. Ces appels à l’action continuent de faire leur chemin, mais trop lentement pour de nombreux survivant∙e∙s, leurs familles et les communautés autochtones. L’un de ces appels à l’action porte sur le système de protection de l’enfance. Les enfants autochtones sont, en moyenne, les plus souvent pris en charge par ce système. Certain∙e∙s pourraient dire que le génocide culturel se poursuit. Les enfants autochtones représentent 53,8 % des enfants de moins de 14 ans placé∙e∙s en famille d’accueil.

Le Secrétariat des survivants a été créé en 2021 pour organiser et soutenir les efforts visant à révéler, documenter et exposer ce qui s’est réellement passé pendant les 140 années d’activité de l’Institut Mohawk, qui, après sa fermeture a été renommé Centre culturel Woodland.

Le Centre préserve et fait connaître la langue, la culture et l’art autochtone et nous raconte l’histoire du peuple Rotinahshonni grâce à des expositions et des programmes novateurs.

La CVR reconnaît la souffrance et les pertes vécues par les survivant∙e∙s et leur offre une plateforme où elles/ils peuvent raconter leurs histoires. La CVR a bouleversé la façon dont les Canadien∙ne∙s perçoivent l’histoire, particulièrement en ce qui a trait au traitement des Autochtones. Toutefois, le mot « réconciliation » demeure controversé parmi les communautés autochtones en raison d’un manque d’action d’accompagnement.

Lenora Maracle
Représentante nationale de l’équité pour les Autochtones du SEN

Microgestion et santé mentale : une préoccupation liée aux droits de la personne en milieu de travail

Dans le milieu de travail moderne, la ligne entre la supervision diligente et la microgestion est souvent floue, ce qui entraîne des répercussions importantes sur la santé mentale des employés. Ce qui est encore plus préoccupant, c’est la discussion naissante sur le fait de savoir si ces pratiques pourraient constituer une atteinte aux droits de la personne dans l’environnement de travail.

Le contrôle excessif des tâches des employés peut produire de profonds effets psychologiques. Les employés faisant l’objet d’une surveillance et de critiques constantes peuvent éprouver des niveaux de stress et d’anxiété accrus, ayant l’impression de marcher continuellement sur des œufs. En plus de miner le moral, cette pression incessante entraîne également des problèmes de santé mentale plus graves, comme la dépression, l’épuisement professionnel et une diminution de l’estime de soi. La sécurité psychologique du milieu de travail est compromise lorsque les employés ont l’impression qu’on ne leur fait plus confiance pour accomplir des tâches sans une supervision excessive de la direction.

Les recherches démontrent l’importance de l’autonomie en milieu de travail pour le bien-être mental des employés. L’autonomie est associée à une plus grande satisfaction au travail, à une motivation accrue et à une meilleure santé mentale générale. Par ailleurs, le manque d’autonomie, une caractéristique des environnements de travail microgérés, prive les employés de la possibilité de participer de façon véritable à leur travail, ce qui pourrait cause de l’hostilité et un sentiment d’inutilité.

La discussion au sujet de la microgestion en tant que question relevant des droits de la personne s’articule autour du principe de la dignité en milieu de travail. Les principes des droits de la personne, bien qu’ils soient larges, enchâssent le droit à un traitement équitable et respectueux dans tous les aspects de la vie, y compris l’emploi. La microgestion constante contrevient à ce principe, en portant atteinte à la dignité de la personne, donnant ainsi à penser qu’elle n’a pas les compétences nécessaires pour gérer ses responsabilités. Cela peut être considéré comme une forme de harcèlement psychologique ou d’intimidation.

L’Organisation internationale du Travail (OIT) se consacre à la promotion de la justice sociale et des droits de la personne et du travail internationalement reconnus. Elle a établi des directives selon lesquelles l’environnement de travail devrait être exempt de dangers non seulement physiques, mais aussi psychologiques. Par conséquent, les pratiques qui nuisent au bien-être mental d’un employé pourraient contrevenir à des normes élargies en matière de droits de la personne.

La reconnaissance des effets négatifs de la microgestion et de ses ramifications éventuelles sur les droits de la personne impose un changement important des pratiques de gestion. Les employeurs doivent favoriser des environnements où l’autonomie est encouragée et où les employés se sentent valorisés et ont l’impression qu’on leur fait confiance. La formation des gestionnaires devrait miser sur l’importance des styles de leadership qui soutiennent l’autonomie et reconnaissent les effets préjudiciables de la microgestion.

De plus, la discussion concernant les pratiques en milieu de travail et la santé mentale doit inclure les considérations de la dignité et des droits de la personne. On veillera ainsi à ce que les lois sur l’emploi évoluent afin de protéger rigoureusement ces aspects.

La conversation au sujet de la microgestion, de ses effets sur la santé mentale et de la possibilité de la reconnaître en tant que question relevant des droits de la personne évolue. À mesure que la sensibilisation augmente, il est impératif que les employeurs réévaluent les pratiques en milieu de travail, veillant à ce qu’elles respectent les principes de dignité, de respect et d’autonomie en milieu de travail. Ce n’est que par des mesures audacieuses que nous pouvons espérer créer des environnements de travail qui non seulement atténuent les risques associés à la microgestion, mais font également la promotion d’une culture de santé, de bien-être et de dignité humaine.

Si vous pensez être victime de microgestion, adressez-vous à votre représentant·e syndical·e.

Sam Padayachee

Défenseur des droits de la personne

La semaine de l’égalité des sexes : l’égalité des sexes – Un projet en chantier

Les femmes et les filles représentent la moitié de la population mondiale, et pourtant, sur le marché du travail, elles gagnent toujours 23 % de moins que les hommes en général.  Si elles gagnent moins d’argent, la société s’attend à ce qu’elles passent trois fois plus de temps que leurs congénères masculins à s’occuper des tâches domestiques et de la prestation de soins, lesquelles ne sont pas rémunérées.

Il ne s’agit là que de l’un des obstacles auxquels les femmes sont confrontées. Parmi ces obstacles, on compte la violence et l’exploitation sexuelles, la discrimination au travail et la violence conjugale.  Dans le monde, presque la moitié des femmes mariées n’ont pas de pouvoir décisionnel sur leurs droits en matière de sexualité et de procréation. Pourtant, l’égalité des sexes est un droit humain fondamental.  Promouvoir ce droit est essentiel en vue de la fondation d’un monde durable, prospère et paisible.  Malheureusement, nous ne sommes pas en voie de concrétiser l’égalité entre les sexes d’ici 2030.

Pour garder le progrès sur le droit chemin, les filles doivent continuer de fréquenter l’école et apprendre à se battre pour leurs droits : le droit à un salaire équitable, à l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, le droit de choisir quand et avec qui elles veulent se marier ainsi que leur propre carrière.  De cette façon, elles gagneront la confiance nécessaire et auront envie de participer aux décisions économiques et politiques qui affectent tant leur vie que leur collectivité.

En tant que femmes, nous devons nous attaquer aux préjugés et aux associations implicites qui sont à l’origine d’obstacles inconscients et souvent invisibles à l’égalité des chances. Quant aux hommes et aux garçons, ils devront devenir nos alliés dans cette lutte pour l’égalité des sexes.  Il faudrait que davantage d’organisations comme HeforShe, qui non seulement, soutiennent le mouvement, mais aussi éduquent et fournissent des occasions ainsi que des espaces pour des discussions importantes, voient le jour.

Les normes sociales discriminatoires et structurelles telles que les agressions sexuelles, la culture du viol, les droits de la personne survivante, l’équité salariale, les standards de beauté et les libertés de reproduction ont obligé une quatrième vague d’activistes à aborder ces sujets. Les campagnes telles que TOUS UNiS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes, La Marche mondiale des femmes, HeforShe, le Mouvement MeToo et 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe ont eu une énorme répercussion sur les progrès au chapitre de l’égalité des sexes, et ces militant∙e∙s persévérant∙e∙s et courageuses/courageux y sont pour beaucoup.

Si vous souhaitez en savoir davantage sur la lutte pour l’égalité des sexes, sachez qu’il existe de nombreux films de l’Office national du film du Canada à découvrir.

Mireille Jaillet
Représentante nationale de l’équité pour les femmes du SEN

Invitation à participer à l’enquête sur la discrimination raciale et la santé en milieu de travail

Vous êtes invité.e à participer à cette enquête en ligne bilingue (français/anglais) de 15-20 minutes qui porte sur la discrimination raciale en milieu de travail et la santé. Si vous répondez aux critères ci-dessous, cette enquête vous concerne.

Pour participer, vous devez être :

  • Âgé.e entre 25 et 65 ans 
  • Parler français ou anglais 
  • Avoir un emploi ou être au chômage depuis un an ou moins
  • Être Canadien.ne ou vivre au Canada. 

Les Travailleuses et Travailleurs autonomes ne sont pas éligibles.  

L’étude a reçu l’approbation du Comité éthique de la recherche de l’Université d’Ottawa.

Veuillez cliquer ici pour participer :

https://uottawapsy.az1.qualtrics.com/jfe/form/SV_9EvbribSMbLG0tw

Si vous avez des questions ou si vous avez de la difficulté à remplir le questionnaire, veuillez communiquer avec Rose D. Dalexis au rdale075@uottawa.ca

Déconstruire les mensonges – La sanction royale et l’esclavage au Canada

Par Alisha Kang

Avant que je parle ou que j’écrive, vous pouvez me voir tenir les blagues à tabac que m’ont offertes les Aînés et que je porte autour du cou. Je prie : « Grand Esprit et ancêtres, aidez-moi à toujours chercher et à dire ou écrire la vérité, ou faites qu’un autre porteur de vérité corrige mon ignorance afin que nous puissions tous vivre dans une communauté honnête. »

En tant que femme noire autochtone, dont les ancêtres ont été réduits en esclavage par la sanction royale des Européens, cela signifie…

Que les mains de la monarchie sont tachées du sang de mes ancêtres. Cela signifie que la famille royale a dû approuver la liberté de mes ancêtres. Cela signifie que les Français et les Britanniques ont bénéficié de notre asservissement.

Les siècles d’esclavage sont la raison pour laquelle mes ancêtres africains sont constitués de personnes d’origine nigériane, ghanéenne, libérienne, sierra-léonaise, sénégambienne, guinéenne, congolaise et angolaise – des personnes volées emmenées sur des terres volées. En tant que reproducteurs, les plus forts ont été contraints à en faire plus.

Voici en quoi consistait la sanction royale : tous les enfants de moins de six ans ont été libérés en 1834, mais d’autres ont été retenus pendant quatre à six ans comme apprentis. Les habitants des Caraïbes britanniques ont finalement obtenu leur liberté à minuit le 31 juillet 1838, soit deux ans avant certains se trouvant au Canada. Le Canada aime minimiser sa responsabilité dans l’esclavage.

Cela signifie qu’au Canada, les esclaves auraient pu rester dans cette même condition jusqu’en 1840. L’histoire dépeint ceux qui font du mal comme des héros, même si ce n’est pas tout à fait vrai. Je ne soutiendrai pas leurs histoires fantastiques. Nous ne pouvons pas faire face à la vérité si nous continuons de répéter des mensonges.

Le gouvernement britannique a débloqué vingt millions de livres anglaises (20 000 000 £) pour payer les dommages subis par les propriétaires d’esclaves enregistrés, mais aucune somme n’a été envoyée aux propriétaires d’esclaves en Amérique du Nord britannique.

Pas un seul cent n’a jamais été versé à aucune génération d’ancêtres en dommages et intérêts ou en paiement pour le labeur (travail) des esclaves.

Ainsi, bien que je commémore le Jour de l’émancipation, je comprends aussi que c’est un jour pour marquer le moment où les Canadiens d’origine européenne ont décidé qu’ils ne devaient plus posséder de personnes d’origine autochtone et africaine.

Un jour pour me rappeler de ne jamais exploiter les autres.

Ne jamais me convaincre que la fin justifie les moyens.

Je ne poursuivrai certainement jamais les idéaux mêmes qui ont opprimé mes ancêtres.

Je réaffirme mon engagement à démanteler le système des oppresseurs et à déconstruire leurs mensonges.