Jour de l’émancipation — le 1er août

29 juillet 2021

L’esclavage a été aboli dans les colonies britanniques grâce au Décret pour l’abolition de l’esclavage qui a reçu la sanction royale le 28 août 1833 et est entré en vigueur le 1er août 1834. Cette loi abolissait l’esclavage dans la plupart des colonies britanniques, libérant plus de 800 000 Africain·e·s asservi·e·s dans les Caraïbes, en Afrique du Sud ainsi qu’au Canada.

Bon nombre de pays du Commonwealth ont reconnu cette journée et l’ont nommée le Jour de l’émancipation. Le 1er août 2021, le Canada reconnaîtra cette journée pour la toute première fois. Cette décision suit de près le vote unanime du Parlement le 24 mars 2021.

Le Jour de l’émancipation est pour les Canadien·ne·s l’occasion d’en apprendre davantage sur le rôle du Canada dans le commerce des esclaves, mais c’est aussi l’occasion de reconnaître le racisme systémique et la discrimination qui sont à la source du traumatisme multigénérationnel qui affecte encore la vie des Canadien·ne·s noir·e·s aujourd’hui.

Même si l’esclavage est aboli depuis 1833, il a laissé en héritage des pratiques systémiques de racisme et de discrimination : des obstacles qu’affrontent les Canadien·ne·s noir·e·s quotidiennement. Ce legs de l’esclavage montre bien que les efforts visant à éradiquer les sentiments anti-noirs, ainsi que les pratiques et la rhétorique racistes, doivent se poursuivre, presque 200 ans après la fin de l’esclavage en tant qu’institution.

Ce ne sont pas tous les Canadien·ne·s qui savent que l’esclavage fait partie de l’histoire des personnes noires du Canada et que celles qui se sont battues contre l’esclavage ont joué un rôle primordial au moment où le Canada devenait un pays. Les descendant·e·s de la diaspora africaine restent un élément de la mosaïque du Canada grâce à leurs cultures et à leurs traditions, à leur engagement et à leurs contributions, à leurs réalisations et à leurs innovations, ainsi que grâce à leur leadership.

Nous avons toutes et tous un rôle à jouer car nous pouvons nous faire entendre et déployer des efforts pour briser les obstacles systémiques auxquels font face les Canadien·ne·s noir.e·s. Il est important d’éduquer la population, d’inclure l’histoire des Noir·e·s du Canada dans les livres d’histoire, de s’assurer qu’elle est enseignée dans les écoles et intégrée aux plans de cours. Des changements s’imposent dans nos esprits et nos cœurs, alors que nous nous engageons sur la voie de la guérison en tant que personnes, membres d’une collectivité, et citoyen·ne·s d’un pays.

Le musicien jamaïcain Bob Nesta Marley, qui militait aussi pour les droits des personnes noires, et dénonçait la pauvreté et l’oppression occidentale, chantait :

« Emancipate yourself from mental slavery

None but ourselves can free our minds »

(Émancipe-toi de l’esclavage mental, tu es le seul à pouvoir libérer ton esprit). À titre de militant·e·s et de citoyen·ne·s du monde, nous devrions toutes et tous être prêt·e·s à travailler ensemble, dans une alliance ou derrière un·e dirigeant·e, aux premières lignes de cette bataille pour une véritable égalité et l’inclusion dans tous les aspects de la vie. C’est pourquoi j’invite les membres de notre syndicat et nos dirigeant·e·s à réfléchir, à se renseigner et à s’engager dans la bataille en cours contre le racisme anti-noir et la discrimination.

Hayley Millington
Représentante nationale de l’équité pour les membres de minorités visibles du SEN