Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie – 17 mai

17 mai 2021

Chères/Chers membres de la famille syndicale,

Je vous écris pour vous informer de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, qui aura lieu le 17 mai 2021.

Nous vivons actuellement une période très difficile dans le monde entier, car la COVID-19 fait des ravages. Je voulais souligner que cette situation a également eu un effet négatif accru sur les groupes marginalisés. L’une des façons d’atténuer ces conséquences négatives est de disposer de filets de sécurité, c’est-à-dire de zones ou de groupes de personnes capables d’apporter du réconfort et de la sécurité. Ces filets de sécurité sont devenus plus difficiles à maintenir dans le monde virtuel dans lequel nous sommes plongés. Nous sommes conscients que cette période nous a toutes et tous affecté·e·s, mais il est nécessaire de prendre conscience de la façon dont elle a touché beaucoup plus de gens encore.

Au cours de la dernière année, j’ai pris le temps de prendre conscience des privilèges dont je dispose, du soutien auquel j’ai accès et de la manière dont je parviens à maintenir mes réseaux. Ces outils ne sont pas à la portée de tous. Tout le monde n’a pas accès à un logement, à Internet, à une famille, à de l’eau potable, à de la nourriture et plus encore. 

J’ai pris en considération mon histoire, mes préjugés actuels et mes privilèges pour voir ce que je peux faire, ce que je peux apprendre et les outils qui existent pour m’aider à me perfectionner, à m’adapter et à reprogrammer les schèmes de pensée que j’ai reçus en fonction de mes privilèges, de ma culture et de mon histoire. Pour commencer, je tiens à dire que nous sommes toutes tous des êtres humains, et les constructions sociales mises en place autour du travail n’existent que parce que nous leur accordons droit de cité. Les droits existent parce que les gens se sont battus pour eux et continuent de se battre pour eux et même pour conserver ce qu’ils ont. Nous avons appris que les droits sont limités et que pour que les autres aient des droits, nous devons renoncer à quelque chose, ce qui n’est pas correct. Les droits ne sont pas autant de morceaux d’un gâteau. Celles et ceux qui ont le gâteau entier n’ont pas besoin de renoncer à des parts de leur gâteau pour que d’autres puissent avoir des droits. Je ne veux pas une part de votre gâteau. Je veux mon propre gâteau. Si vous me donnez un gâteau entier, votre gâteau n’a pas moins de valeur non plus. Ce type de message passé doit et peut être changé. Il a été dit aux groupes marginalisés qu’ils devaient rivaliser avec tous les autres groupes marginalisés pour obtenir le temps d’être entendus et de pouvoir présenter leurs arguments en faveur de l’inclusion et de l’équité. Je demande qu’en tant que groupes marginalisés, nous prenions le temps de nous serrer les coudes par solidarité afin de trouver un terrain d’entente pour aller de l’avant grâce à notre intersectionnalité. Nous sommes plus forts, plus bruyants et mieux organisés si nous travaillons toutes et tous ensemble en toute solidarité. Changeons vraiment les choses.

La haine et la violence se sont intensifiées dans le monde entier. La communauté 2ELGBTQ+ est l’une des principales victimes de cette haine. Cette haine se manifeste notamment par une augmentation du nombre d’organisations proposant des thérapies de conversion, par la création de zones sans présence LGBTQ+ dans certains pays, par l’installation de camps de concentration pour les personnes LGBTQ+ dans d’autres pays et par des modifications législatives visant à réduire la protection des personnes LGBTQ+. Il y a actuellement six pays dans le monde où le fait d’être une personne de la communauté LGBTQ+ est passible de la peine de mort, 27 pays où le fait d’être une personne de la communauté LGBTQ+ est passible d’une peine allant de 10 ans d’incarcération à la prison à vie et 43 pays sans aucune protection. Tout cela est dû à l’homophobie, la biphobie et la transphobie. La définition de la phobie est une peur extrême ou irrationnelle ou une aversion pour quelque chose.

Ici, au Canada, nous travaillons fort pour nous assurer que nos lois protègent. L’une de ces mesures positives est le projet de loi C-6 (Loi modifiant le Code criminel (thérapie de conversion)). La thérapie de conversion (site en anglais) désigne l’une des nombreuses pratiques dangereuses et discréditées visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Par exemple, il peut s’agir de tenter de changer l’orientation sexuelle d’une personne de lesbienne, de gai ou de bisexuel à hétérosexuel ou alors son identité sexuelle de transgenre ou de non binaire à cisgenre. Et cela pourrait inclure les efforts visant à modifier l’expression de genre d’une personne (pour qu’elle se comporte de façon plus stéréotypée comme un homme ou une femme, par exemple), ou pour réduire ou éliminer l’attirance ou les sentiments sexuels ou romantiques envers une personne du même sexe). Ce projet de loi a passé l’étape de la deuxième lecture à la Chambre des communes et se prépare à recevoir la sanction royale. Il s’agit d’un grand pas vers l’inclusion, la sécurité et l’équité au sein de cette grande nation qu’est le Canada. Des projets de loi comme celui-ci, nous devons tous les connaître et les appuyer afin que de petits groupes de manifestant·e·s ne les fassent pas échouer.

J’espère qu’en ce 17 mai 2021, vous prendrez le temps de réfléchir à vos privilèges, vos préjugés, votre vie et vos connaissances. Rappelez-vous que les privilèges signifient non pas que vous n’avez pas connu de difficultés, mais que vous n’avez peut-être pas eu à faire face à l’adversité en raison de ce que vous êtes fondamentalement. Vous n’avez peut-être pas eu à faire l’expérience de la vie à d’une personne racialisée, 2ELGBTQ+, d’une femme, d’une personne autochtone ou d’une personne ayant des besoins d’accès, entre autres. Prenez le temps de consulter certaines des ressources extraordinaires qui sont accessibles et contribuez à apporter un changement positif dans la vie de celles et ceux qui luttent pour les droits fondamentaux que nous avons. Voici l’une de ces ressources.

Christopher Little-Gagné
Représentant national de l’équité pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres du SEN