Fermé jusqu’en 2017 – Le Musée des sciences et de la technologie du Canada

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Notre dernier état de la situation sur le Musée des sciences et de la technologie du Canada indiquait une réouverture prévue pour janvier 2015. Cette date a récemment été repoussée à 2017 depuis la découverte de preuves indiquant que le toit est dans un état beaucoup plus grave qu’on ne le croyait.

Un récent article de Tom Spears dans le Ottawa Citizen révèle que les ingénieurs craignent la possibilité d’un effondrement du toit cet hiver sous des accumulations de neige d’un peu moins de 30 cm.

Des fissures dans le plafond déformé laissent paraître des bosses de ce qui semble être de l’amiante pouvant à tout moment tomber dans le hall d’entrée et dans les aires d’exposition. Une poussière blanche à l’intérieur de l’édifice ressemble également à de l’amiante.

Des feuilles de plastique recouvrant les pièces d’exposition protègent celles-ci de l’eau, mais il y a de l’humidité partout. [Traduction]

Nous savions que la situation était grave, mais pas à ce point.

« La modernisation de ce genre de bâtiment afin qu’il réponde aux normes environnementales de la conservation muséale présente des leçons salutaires que l’on tire lorsqu’on tente de faire d’une buse un épervier », avance Robert Barclay, chroniqueur pour le Ottawa Citizen. « Les coûts en sont exorbitants, et la réussite n’est que rarement atteinte. »

Cependant, c’est bien ce que le gouvernement conservateur entend faire. Nous avons eu l’annonce de sa solution de fortune de 80 millions de dollars à la fin du mois dernier, un plan qui vise à réparer un musée en décombres, logé dans un vieil entrepôt depuis 1967. C’est une solution plus abordable que de construire un nouveau musée. De plus, elle offre l’avantage d’une cérémonie d’inauguration supplémentaire dans le cadre des célébrations du 150e en 2017.

Mais c’est précisément ce genre de manque de vision qui a fait en sorte que le musée a été logé dans de si piètres locaux dès le début. Voulant à tout prix participer à une autre cérémonie d’inauguration, le gouvernement fédéral a mis la main sur l’entrepôt d’une boulangerie en difficulté au milieu d’un parc industriel – et voilà : un musée national des sciences juste à temps pour les célébrations du centenaire. Voici ce qu’en a dit Ron Corbett du Ottawa Sun :

C’était de la basse politique, et le gouvernement fédéral ne s’est pas arrêté là. Dans sa première année d’opération, le budget du plus récent musée du Canada était de 333 000 $. En comparaison, le Musée des beaux-arts du Canada disposait d’un budget de 2,1 millions de dollars cette même année.

Les chiffres ne se sont jamais améliorés. Le musée a dû attendre dix ans avant d’avoir les fonds nécessaires pour lancer un programme scolaire. Il est toujours à court de fonds pour loger 90 % de sa collection permanente.

Reportons-nous au mois de mai 2001, lorsque le gouvernement de Jean Chrétien envisageait déjà d’autres possibilités pour le musée, étant donné ses infrastructures désuètes. Un an plus tard, les services d’une firme canadienne ont été retenus pour effectuer une analyse des coûts de la création de nouvelles installations dans un emplacement plus central. En 2006, le ministre conservateur Lawrence Cannon s’est trouvé dans une situation délicate au sujet du nouvel emplacement du musée : il le voulait dans sa circonscription, bien entendu.

Les experts-conseils proposaient alors un musée de 1,2 million de pieds carrés qui rendrait justice à nos accomplissements collectifs dans le domaine des sciences et de la technologie. L’espace supplémentaire aurait permis de loger une bonne partie de la collection qui se trouve maintenant dans des entrepôts. Toutefois, le bâtiment actuel ne nous permet d’exposer que 2 % de la collection du musée.

Cependant, à l’été 2012, le gouvernement affirmait sans équivoque qu’il n’était aucunement intéressé par le projet de construire un nouveau musée.

Alors plutôt que de construire un musée avec une vision vers l’avenir, un musée qui susciterait la fierté dans le cœur de tous les Canadiens, les conservateurs préfèrent un fardeau à long terme pour réaliser des gains à court terme.

En fin de compte, nos membres au Musée des sciences et de la technologie continueront d’enrichir et de stimuler tous les esprits brillants, jeunes et moins jeunes, qui se présentent au musée – quel que soit le bâtiment. Toutefois, nous gardons espoir qu’un jour, ce petit musée logé dans une boulangerie disposera d’installations véritablement dignes de son importance.

Vous voulez rêver un peu? Regardez ces photos à couper le souffle de la firme d’architectes Provencher_Roy, de ce à quoi pourrait ressembler un Musée des sciences et de la technologie TOUT NEUF.