Jour de Martin Luther King Jr.

Bien qu’il s’agisse principalement d’une fête nationale aux États-Unis, le jour de Martin Luther King. nous donne l’occasion d’honorer l’une des voix les plus importantes du 20e siècle et un véritable ami du mouvement syndical.

En tant que militants syndicaux, vous seriez peut-être étonnés de découvrir à quel point les syndicats passionnaient Martin Luther King Jr. En fait, il croyait fermement que le mouvement des droits civiques pouvait aider le mouvement ouvrier, et inversement.

Martin Luther King prétendait que les forces opposées au travail organisé étaient les mêmes que celles défavorables à tout semblant d’égalité pour les Afro-Américains.

« La dualité des intérêts des travailleurs et des Noirs crée une crise qui nous déchire, une crise dont nous souffrons », a déclaré le leader noir dans son allocution de 1961 à la Fédération américaine du travail et Congrès des organisations industrielles.

« Les Noirs aux États-Unis lisent l’histoire des syndicats et constatent qu’elle reflète leur propre expérience. Nous sommes confrontés à des forces puissantes qui nous disent de compter sur la bonne volonté et la compréhension de ceux qui réalisent des bénéfices en nous exploitant. Ils déplorent notre mécontentement, ils n’apprécient pas notre volonté d’organisation qui nous permettrait de garantir que l’humanité l’emportera et que l’égalité sera arrachée de force. »

Martin Luther King ne mâchait pas ses mots. Le milieu syndical et les Afro-Américains à la recherche de l’équité affrontaient une menace commune : les tenants de l’extrême-droite. Selon lui, ces derniers mettaient en danger tout ce qui était convenable et juste à propos de la vie américaine.

Et parmi ces menaces d’extrême-droite se trouvait, bien sûr, la législation en matière de droit au travail (eh oui, elle existe depuis aussi longtemps!)

« Nous devons veiller à ne pas nous laisser berner par de faux slogans, tels que “droit au travail”. C’est une loi pour nous priver de nos droits civils et de notre droit au travail, a dit Martin Luther King. Son but est de détruire les syndicats et la liberté de la négociation collective grâce à laquelle les syndicats ont amélioré les salaires et les conditions de travail de tout le monde ».

Toutefois, même si les syndicats s’évertuaient à éradiquer la discrimination, ils n’étaient pas irréprochables. Certains syndicats refusaient tout simplement d’accueillir les Afro-Américains dans leurs rangs; d’autres membres de syndicats noirs se voyaient refuser l’accès aux possibilités de formation et d’éducation.

« Les travailleurs, dont l’impatience face à la justice tant attendue pour eux-mêmes a constitué une force motrice essentielle, ne peuvent manquer de comprendre l’impatience du Noir, a invoqué Martin Luther King. Selon une maxime du droit, justice trop longtemps différée est justice refusée ».

King croyait que le mouvement ouvrier occupait une position particulière dans le contexte du mouvement des droits civils, et à plus forte raison, il se devait d’éliminer la discrimination chez ses membres.

« Le mouvement syndical  a pris des mesures pour éliminer la discrimination dans ses rangs, mais la norme que l’on attend de vous est supérieure à celle qui s’applique à la collectivité en général ».

« Votre conduite doit et peut servir d’exemple pour d’autres, comme vous l’avez fait dans d’autres croisades pour la justice sociale. »