Votre vie, vous plait-elle?

Et vous, êtes-vous heureux?

Nous ne voulons pas déclencher une crise existentielle, mais c’est une question intéressante – c’est aussi une question à laquelle s’intéressent les Nations Unies pour mesurer le progrès social.

Alors, les Canadiens sont‑ils heureux? Cette année, dans le Rapport mondial de l’ONU sur le bonheur (World Happiness Report), nous figurons au sixième rang sur une liste de 156 pays. Soyons honnêtes : ici, c’est la belle vie (même si « qui vous savez » dirige le pays!).

Cependant, que révèlent les données au sujet du bonheur dans le monde et des décisions en matière de politique publique?

Selon Benjamin Radcliff, professeur de sciences politiques à l’Université Notre Dame, en Indiana, les données révèlent qu’un bon filet de sécurité social solide favorise le bonheur des êtres humains.

« La relation ne saurait être plus forte et plus claire », a écrit M. Radcliff dans un récent article d’opinion pour CNN.  « Même si les conservateurs se refusent à le croire, l’État-providence, comme ils l’appellent de manière méprisante, fonctionne. Dans le monde occidental, la qualité de vie augmente à mesure que la taille de l’État augmente. Il s’avère que, la providence rend la vie des gens meilleure.

Dans son article, M. Radcliff mentionne les cinq pays en tête de liste du rapport : le Danemark, la Norvège, la Suisse, les Pays‑Bas et la Suède – des pays ayant un excellent filet de sécurité sociale et un taux élevé de syndicalisation.

C’est vrai : il se trouve qu’habiter dans un pays où les syndicats sont solides, ça vous rend heureux.

« Ce ne sont pas seulement les travailleurs qui sont membres d’un syndicat qui sont plus heureux, mais le taux global de bonheur de tous – membres et non-membres – augmente spectaculairement à mesure que le pourcentage de travailleurs qui appartiennent à un syndicat augmente. On constate que l’organisation permet aux citoyens ordinaires de s’exprimer davantage dans l’arène politique.

Les résultats ne changent pas lorsque l’on contrôle tous les autres aspects qui peuvent également avoir une incidence sur la qualité de vie, notamment le revenu, l’âge, le sexe, l’état matrimonial, la culture d’origine, l’histoire ou le niveau de développement économique. Essentiellement, le “grand gouvernement” et les syndicats favorisent également le bonheur non seulement de ceux dont le revenu familial se situe au niveau inférieur et moyen, mais de tout le monde, les riches et les pauvres, les hommes et les femmes, les conservateurs et les libéraux. »

Et ce n’est pas comme si ces pays, qui sont en tête de liste, ont été épargnés par la récente crise économique globale.

Même le Danemark, qui occupe la première place si convoitée, n’est pas encore remis de la grave crise économique. L’Agence France-Presse expliquait récemment comment les Danois restent heureux malgré les problèmes :

« L’une des choses qui rend les Danois heureux c’est la sécurité qui règne dans la société », affirme Meik Wiking, le directeur du très sérieux Institut de recherche sur le bonheur, un centre de recherche danois.

“Si on perd notre emploi, on bénéficie d’un soutien, si on tombe malade, on peut aller à l’hôpital, etc. », ajoute-t‑il.

Il semble également que le fait de payer plus d’impôts n’a aucune répercussion négative sur le bonheur des Danois : c’est au Danemark que les impôts/le PIB sont les plus élevés, suivi de la Suède.

Gardez en tête tous ces renseignements : ils vous aideront si vous vous engagez dans un débat avec un membre de votre famille plutôt conservateur durant les fêtes! Des services publics solides, c’est une chose indispensable au bonheur! C’est vrai! (Mais vous le saviez déjà, non?)