Opposition au projet de loi C-4

L’AFPC a tenu une conférence de presse à son bureau principal pour faire part de son opinion à l’égard du projet de loi C-4, le dernier projet de loi omnibus qui déborde de changements inquiétants. Les dirigeants du syndicat sont alarmés par l’assaut continu du gouvernement à l’égard des droits de négociation collective, de la santé et de la sécurité au travail et des options des victimes de discrimination.

« Ces amendements, s’ils sont acceptés, feront reculer l’état des relations de travail de trente ans en donnant à l’employeur des pouvoirs illimités extraordinaires en ce qui concerne toutes les questions liées au travail », a dit Robyn Benson, présidente nationale de l’AFPC.

« Ces dispositions législatives sont déraisonnables et injustes. »

Le gouvernement veut avoir le droit exclusif de déterminer quels membres sont jugés essentiels. Il veut également rendre obligatoire le consensus des deux parties avant de passer à l’arbitrage.

En ce qui concerne la santé et la sécurité au travail, le syndicat signale que la décision du gouvernement de vider le Code canadien du travail de sa substance sera désastreuse tant pour les membres syndiqués que pour les travailleurs non syndiqués.

« Le projet de loi C-4 constitue un danger de mort », a fait valoir Chris Aylward, vice-président exécutif national de l’AFPC.

« Le projet de loi modifie la définition du terme ‘’danger’’ pour introduire uniquement la notion de risque ‘’imminent’’ a-t-il expliqué. Cela veut dire que les travailleurs devront risquer leur vie avant que l’on puisse déterminer que leurs conditions de travail sont dangereuses. »

Le projet de loi dépouille les agentes et agents de santé et de sécurité au travail de tous leurs pouvoirs et les confère au ministre. M. Aylward croit que ces changements feront en sorte qu’il sera beaucoup plus facile pour les employeurs d’ignorer les questions relatives à la santé et à la sécurité au travail.

Il insiste aussi sur le fait que ces changements politiseront le processus de surveillance et d’application des mesures de protection en matière de santé et de sécurité au travail.

« Pas plus tard qu’hier à l’émission CBC Morning, M. Clement a dit que ‘’la sûreté et la sécurité au travail ne devraient pas être une question négociable’’ », a déclaré le président national du SEN Doug Marshall, qui était également disponible pour répondre aux questions des médias. « Eh bien, M. Clement, pourquoi le gouvernement Harper affaiblit-il le Code canadien du travail? Ces changements signifient qu’un plus grand nombre de travailleurs canadiens mourront au travail. »

« Il existe une croyance fondamentale dans chaque ménage canadien, a dit M. Marshall.  C’est la croyance selon laquelle lorsque les êtres qui vous sont chers quittent la maison pour aller travailler le matin, ils reviennent à la fin de la journée. »

« Trop de gens sont décédés en raison de conditions de travail dangereuses. Ils ont payé le prix ultime pour ces mesures de protection – c’est une insulte à leur sacrifice de fragiliser les lois qui protègent les travailleuses et travailleurs canadiens. »