Journée internationale de la femme

Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la femme. C’est l’occasion de regarder le chemin parcouru ainsi que le long chemin qui reste toujours à parcourir. Selon le rapport 2012 du Forum économique mondial sur l’inégalité entre les hommes et les femmes, le Canada se situe au 21e rang parmi 135 autres pays.1

Par contre, nous étions trois points plus haut en 2011. D’après le Forum économique mondial, le Canada est tombé du 18e rang à cause « d’une petite diminution du ratio dans le programme d’enseignement secondaire et dans le pourcentage de femmes qui occupent des postes ministériels ».2

En fait, le Canada a subi un déclin constant depuis 2006, principalement en raison de l’absence des femmes dans le milieu politique.

Bien que le Canada ait des lois qui visent à éliminer la discrimination basée sur le sexe dans le milieu de travail, c’est un peu plus difficile d’imposer le même concept dans la scène politique… ou non?

Plusieurs pays ont passé des lois sur les quotas qui visent à assurer que les femmes sont bien représentées dans les assemblées législatives. Le Costa Rica en est un excellent exemple :

« La première loi sur le quota en 1994 s’appuyait essentiellement sur une augmentation volontaire, de la part des partis politiques, de la participation des femmes dans les élections. Un deuxième ensemble de lois en 1998 exigeait que les femmes occupent au moins 40 pour cent des listes de candidates et candidates de chaque parti politique. Et lors de l’élection de 2002, la loi exigeait que les femmes occupent au moins 40 pour cent des postes soumis au vote. »3

D’après l’Université Rice au Texas, le nombre de femmes qui occupaient des postes au sein des assemblées législatives municipales en 2002 « a atteint un niveau inégalé par toute autre législature nationale démocratiquement élue dans le monde entier ».

Le Costa Rica est actuellement l’un des rares pays dirigés par une femme élue démocratiquement – il n’y en a que 17.

Heather Sams, la Représentante nationale de l’équité pour les femmes au SEN, dit que les femmes au  Canada sont encore loin d’avoir atteint la parité avec les hommes dans le milieu politique.

« Pensez-y, lors de la dernière élection, les Canadiennes et Canadiens ont envoyé un nombre record de femmes aux Chambres des communes » a dit Mme Sams. « Ce nombre était 76 – la plupart faisaient partie du NPD… mais c’est encore à peine 25 % des sièges à la Chambre. »

Et pendant que les femmes continuent d’être sous-représentées sur la scène politique canadienne, il y a encore d’autres combats qui méritent notre attention, surtout dans le milieu de travail.

Sams dit que l’écart entre les salaires des hommes et des femmes continue d’être un problème au Canada.

« En tant que femmes syndiquées, nous sommes presque là. Mais les femmes non syndiquées sont toujours en train de lutter », affirme Mme Sams.

D’après le Congrès du Travail du Canada, les femmes syndiquées gagnent 93 % de ce que gagnent leurs homologues syndiqués masculins. Les femmes non syndiquées ne gagnent que 75 % de ce que gagnent les hommes non syndiqués. En plus, le taux de syndicalisation parmi les femmes dans le milieu privé est plus bas que celui des hommes.4

« Essentiellement, nous avons toujours un long chemin à parcourir pour finalement atteindre l’égalité dans le milieu de travail », a conclu Mme Sams.


[1] Hausmann, R., Tyson, L. & Zahidi, S. (2012). The Global Gender Gap Report, World Economic Forum.

[2] Idem

[3] Sherindan, P. (2005). To elect more women, countries should follow Costa Rica, Rice University News and Media.

[4] L’égalité une foi pour toutes, (2008). Congrès du Travail du Canada