Journée internationale des filles

Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des filles. Profitons-en pour réfléchir aux nombreuses batailles que les femmes ont gagnées au chapitre de l’égalité et de l’équité. On ne pourra suffisamment insister sur l’éventail de possibilités qui s’offrent aux filles d’aujourd’hui par rapport aux générations passées.

Cependant, la lutte n’est pas finie. Aujourd’hui, au Syndicat des employées et employés nationaux, nous aimerions lancer une discussion sur les stéréotypes. Ne vous gênez pas; utilisez la boîte de commentaires ci-dessous ou rendez-vous sur notre page Facebook pour participer à la conversation.

En cette Journée internationale des filles, nous posons la question suivante : les stéréotypes ont-ils encore une incidence sur les choix de carrières des filles?

Selon un stéréotype courant, les garçons sont meilleurs en mathématiques et en sciences, et les filles, en lecture et en écriture. Cette théorie tient-elle la route?

Le dernier rapport (2010) du Programme pancanadien d’évaluation révélait ce qui suit :

  • Il n’existe aucune différence majeure entre le rendement des filles et celui des garçons en mathématiques à l’échelle du pays. Toutefois, les garçons font preuve en plus grand nombre d’une maîtrise et de connaissances mathématiques avancées.
  • Dans l’ensemble du Canada, les filles ont un meilleur rendement que les garçons en sciences et en lecture. Différents degrés de variabilité ont été observés à l’échelon provincial et territorial. [1]

Ces observations sèment un peu la confusion. Cependant, en 2009, selon Statistique Canada, seulement 3 % des femmes travaillaient dans le domaine des sciences naturelles et de l’ingénierie, comparativement à 10,5 % chez les hommes. [2]

Les stéréotypes pourraient-ils avoir une incidence sur le rendement et le comportement des filles lorsqu’il est question de mathématiques et de sciences? Des psychologues de l’Université du Massachusetts ont également cherché à répondre à cette question.

[Traduction]

Les psychologues ont demandé à des étudiantes en biologie, en chimie et en ingénierie de se soumettre à un examen de mathématiques très difficile. Toutes les étudiantes étaient accueillies soit par un étudiant, soit par une étudiante en mathématiques de niveau supérieur portant un t-shirt sur lequel figurait l’équation d’Einstein, E= mc2. Et cela a fait une différence : quand elles étaient surveillées par une femme, les étudiantes répondaient à plus de questions que lorsqu’elles étaient surveillées par un homme. Dans des tests psychologiques mesurant leurs dispositions d’esprit inconscientes face aux mathématiques, les étudiantes s’identifiaient plus positivement à la discipline lorsqu’elles étaient surveillées par une femme. Quand elles étaient surveillées par un homme, elles se montraient plus négatives face aux mathématiques. [3]

Il s’agit d’une conclusion intéressante, surtout lorsque l’on considère que dans le milieu universitaire, les femmes ne forment que 19 % du personnel enseignant à temps plein dans le domaine des sciences naturelles et de l’ingénierie. [4]

Et puis, il y a une autre lutte à mener contre les stéréotypes : une lutte intérieure. Les psychologues de l’Université La Trobe à Melbourne, en Australie, ont découvert que lorsqu’on pense que la personne à qui on s’adresse a des préjugés sexistes, on a l’air moins compétent. Cela s’explique par le fait que le cerveau est tellement occupé à penser à l’image que l’on projette – préoccupé que l’on est par le stéréotype – que l’on finit par avoir l’air incompétent. [5]

Lorsqu’il est question de mathématiques et de sciences, il est important de prendre conscience du fait que les filles luttent toujours contre les stéréotypes. Il s’agit d’un enjeu important parce que les stéréotypes ne devraient jamais empêcher les filles de faire carrière dans un domaine qu’elles trouvent gratifiant.

Il y a encore beaucoup de travail à faire pour ouvrir toutes grandes les portes des possibilités.


[1] Le Conseil des ministres de l’Éducation (Canada)

[2] Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada

[3] Magazine Slate

[4] Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada

[5] Connaissances implicites et croyances explicites concernant les stéréotypes liés au genre: leurs relations envers la perception de la compétence des femmes