19 septembre 2011 – Une marche entamée à Vancouver le 21 juin a atteint la Colline du Parlement, où des activistes réclamaient que le gouvernement Harper prenne en charge une véritable tragédie nationale. L’événement Marche pour la justice a traversé le pays pour attirer l’attention sur les quelque 4 200 femmes assassinées ou portées disparues. Les manifestants participant à l’événement ont été accueillis par le mouvement les Familles de sœurs par l’esprit, dont le but est d’informer le public des répercussions de la violence à l’endroit des femmes autochtones.
Theresa Ducharme, anciennement de Sœurs par l’esprit, remarque que le nombre de femmes assassinées et portées disparues ne fait qu’accroître depuis qu’elle s’est impliquée dans le groupe, il y a de cela cinq ans. En fait, depuis le début de la marche, en juin, 36 femmes autochtones ont été portées disparues.
« Rona Ambrose, il y a quelques semaines, nous a dit que ses pensées étaient avec vous… Voilà qui est bien gentil de sa part! Puisque le nombre de femmes autochtones assassinées ou portées disparues ne cesse de croître dans tout le pays, c’est tout ce qui nous restera si rien n’est fait », plaide Irkar Beljaars, du mouvement Sœurs par l’esprit à Montréal. M. Beljarrs affirme que leur engagement par rapport à ce problème est indéfectible et fait appel à Stephen Harper ainsi qu’à son gouvernement en vue de créer un groupe national de travail consacré aux femmes autochtones assassinées ou portées disparues.
Plusieurs membres des familles de femmes assassinées ou portées disparues ont participé à la marche. Gilbert Gauthier, de Winnipeg, marchait au nom de Claudette Osborne Tyo, portée disparue depuis juillet 2008. M. Gauthier confiait que les circonstances étaient particulièrement difficiles pour la mère de Claudette, qui se réveille chaque matin en se demandant ce qui est advenu de sa fille. « Les policiers affirment, juste parce qu’elle était une prostituée, qu’elle a probablement décidé de partir par elle-même, mais ce n’est pas vrai. Elle nous téléphonait toujours, chaque jour », ajoute-t-il.
Alaya McIvor, de la Première Nation ojibway de Sandy Bay (200 km au nord-ouest de Winnipeg, MB) a participé au rassemblement dans l’espoir que justice soit rendue pour le meurtre de sa cousine, Roberta McIvor. « Elle a été assassinée, il y a 47 jours, le 30 juillet dernier. Elle a été décapitée dans la collectivité » révèle Mme. McIvor. Deux jeunes de 15 et 17 ans ont été arrêtés, mais Mme. McIvor et sa famille croient que d’autres individus étaient impliqués dans le meurtre. Malgré le caractère manifestement très violent du crime, les individus arrêtés n’ont été accusés que d’homicide involontaire.
Sharon Johnson, de Thunder Bay, marchait pour sa sœur cadette. Sandra K. Johnson a été violée et assassinée en 1992; cette affaire demeure non résolue. « Notre septième marche commémorative annuelle vient tout juste d’avoir lieu à Thunder Bay », déclare Sharon. Elle a obtenu beaucoup de soutien de la part des médias locaux et des étudiants de l’Université Lakehead; toutefois, il n’y a toujours aucun indice en ce qui a trait au meurtre de sa sœur.
Le mouvement des Familles de sœurs par l’esprit organisera des vigiles partout au Canada, le 4 octobre. Pour connaître davantage les façons d’y participer, visitez la page Facebook annonçant l’événement de la vigile. Les Familles des sœurs par l’esprit diffuse également des alertes de femmes disparues sur sa page Facebook.
Pour visionner des photos de la marche, allez voir notre page sur le site Flickr.