L’AFPC envoie l’avis de négocier au Conseil du Trésor

Cette semaine, l’AFPC a signifié un avis de négocier au Conseil du Trésor au nom de 125 000 fonctionnaires fédéraux membres des groupes PA (Services des programmes et de l’administration) et TC (Services techniques).  

Au cours des prochaines semaines, un même avis sera envoyé au nom des 12 000 membres des groupes SV (Services de l’exploitation) et EB (Enseignement et bibliothéconomie). 

La détermination et la solidarité sont bien palpables alors que s’amorce une nouvelle ronde de négociations dans le sillage de la grève historique de 2023. Plus de 200 membres relevant du Conseil du Trésor se sont rassemblés à la conférence nationale sur la négociation cette semaine pour discuter de leurs priorités et élire les équipes qui les représenteront à la table de négociation. 

Cette conférence marque la première étape du chemin vers de nouveaux contrats de travail qui reconnaissent l’importance des services publics.  

Les conventions collectives en cours viennent à échéance aux dates suivantes : 

  • Groupe PA : 20 juin 2025 
  • Groupe TC : 21 juin 2025 
  • Groupe EB : 30 juin 2025 
  • Groupe SV : 4 août 2025 

Les fonctionnaires fédéraux sont indispensables à la bonne marche de notre pays et s’occupent de programmes vitaux comme l’assurance-emploi, le soutien à nos vétérans et la protection de nos côtes, de nos voies navigables et de nos frontières. 

Processus de représentation des membres du Syndicat des employées et employés nationaux

O’Siyo ᎣᏏᏲ “o-si-yo » (en cherokee : je vous vois), bonjour et hello, consœurs et confrères du syndicat,

Les dirigeant·e·s élu·e·s du Syndicat des employées et employés nationaux (SEN) aimeraient remercier les représentantes et représentants des sections locales et des régions du SEN qui ont pris le temps de représenter un membre du SEN durant la procédure de traitement des griefs.

Quand vous représentez un membre dans le cadre de la procédure de traitement des griefs, faites preuve de diligence dans votre devoir de le représenter équitablement, et sachez que vous ne devez jamais agir de façon arbitraire ou discriminatoire ou avec mauvaise foi.

Le fait qu’un·e représentant·e croie ou non un membre ne devrait jamais avoir d’incidence sur la qualité de la représentation que nous lui offrons, puisque les membres fautifs ont eux aussi le droit d’être représentés de la meilleure façon qui soit.

Pour éviter tout malentendu ou toute confusion, à l’avenir, tous les griefs de licenciement seront automatiquement renvoyés au bon palier (c.-à-d. au dernier palier) de la procédure de traitement des griefs dans les délais prescrits par la convention collective.

Les Agentes et agentes des relations du travail au Canada du SEN évalueront le bien-fondé au dernier palier et décideront s’il convient ou non de renvoyer le grief en arbitrage.

Nous vous remercions de votre coopération et de votre collaboration continues en ce qui concerne les griefs de licenciement et tous les griefs.

Merci, thank you, ᏙᎾᏓᎪᎲᎢ « di-da-yo-li-hv-dv-ga-le-ni-s-gv », ce qui veut dire « à la prochaine ».

Alisha Kang (née Campbell)
Présidente nationale

Promouvoir l’authenticité : réflexions sur le Sommet pancanadien des communautés noires

par Noha Haydari

Ma participation au Sommet pancanadien des communautés noires a été une expérience des plus enrichissantes, qui m’a permis de voir d’une autre façon comment on peut occuper l’espace avec authenticité. En tant que femme racialisée, je me suis souvent sentie obligée de modifier mon comportement, ma façon de m’exprimer et toute mon attitude quand j’étais entourée principalement de personnes à la peau blanche. Dans plusieurs contextes, on s’attend sans le dire à ce que je modifie ma façon d’être, à ce que je m’adapte à une norme qui n’a pas été conçue pour les gens comme moi. Mais, au Sommet, quelque chose d’incroyable s’est produit : je n’ai pas ressenti le besoin de faire cela. Pour la première fois, j’étais dans un espace où je pouvais simplement être moi, sans être forcée de modifier mon identité pour me conformer aux attentes de quelqu’un d’autre.

En tant que femme racialisée, je sais que l’alternance des codes peut être une stratégie de survie exténuante. Qu’il s’agisse de modifier mon discours pour avoir l’air « plus professionnelle » ou d’atténuer certains aspects de ma culture et de ma personnalité qui pourraient sembler « trop exubérants » ou « trop différents », c’est très lourd sur les plans psychologique et affectif. Toutefois, au Sommet pancanadien des communautés noires, il y avait une compréhension commune qui m’a permis de me détendre. J’étais entourée de gens qui avaient vécu les mêmes expériences et les mêmes histoires, et, dans cet espace partagé, je n’ai pas eu à me faire plus petite ou à me transformer d’une manière ou d’une autre. J’étais libre de m’exprimer avec authenticité sans crainte d’être jugée ou mal comprise.

J’ai remarqué une autre chose, durant le Sommet : la politique habituelle sur les « environnements sans parfum », en vigueur dans de nombreux événements syndicaux et espaces de travail, n’était pas appliquée. Même si ces politiques sont habituellement adoptées pour soulager les gens sensibles aux parfums, elles peuvent aussi, sans le vouloir, donner l’impression que certaines pratiques culturelles sont subtilement surveillées. Pour de nombreuses communautés racialisées, y compris la mienne, certaines fragrances — des huiles aux parfums en passant par les remèdes traditionnels — font partie de notre identité et de notre expression culturelle. Dans d’autres contextes, ces éléments sont souvent perçus comme une perturbation, comme si nos choix devaient être restreints ou modifiés en fonction de la norme eurocentriste dominante.

Au Sommet, il n’y avait pas de zone sans parfum, et personne ne s’est plaint, même s’il y avait plus de 2 000 participant·e·s. L’absence d’une telle politique n’a pas fait de vagues, mais illustrait bien ce que cela veut dire de créer un environnement vraiment inclusif. Durant cet événement, on n’a pas réglementé le comportement des participants pour qu’ils entrent dans un moule. On a plutôt cherché à créer un environnement dans lequel tous et toutes pouvaient s’exprimer et afficher pleinement leur identité. Pour une fois, je n’ai pas ressenti le besoin de m’excuser de la façon dont mes pratiques culturelles ou mon identité pouvaient être perçues par autrui. Cet espace m’a permis de respirer et d’exister comme j’étais.

Mais, encore une fois, ce qui m’a surprise, c’est que personne ne s’est plaint de l’absence de zone sans parfum. Je suis moi-même très sensible aux odeurs, et encore plus depuis que je suis enceinte, mais la présence d’odeurs modérées ne m’a pas du tout incommodée. Dans de nombreux milieux syndicaux et lieux de travail, ce genre de politique est souvent présentée comme une mesure d’adaptation nécessaire pour les gens « sensibles », mais elle peut aussi être perçue comme une tentative pour contrôler la présence de personnes racialisées et marginalisées. C’est comme si notre existence même — la nourriture que nous cuisinons, les parfums que nous portons, notre manière de parler — devait s’effacer pour éliminer tout inconfort. Au Sommet, je n’ai pas ressenti cette pression. J’ai plutôt réalisé que tout le monde comprenait qu’il n’y a rien de mal à se présenter comme on est, sans toujours chercher à plaire aux autres.

Cette expérience a confirmé de nouveau l’importance de créer des espaces où les personnes marginalisées, surtout les personnes racialisées, peuvent exister sans devoir se transformer constamment. Au Sommet, la diversité culturelle n’était pas seulement tolérée, elle était célébrée. J’ai compris que la vraie inclusivité ne consiste pas à s’assurer que tous et toutes respectent un ensemble de règles ou de normes; il s’agit plutôt de permettre aux gens d’être qui ils sont, d’être vus, entendus et respectés, sans qu’ils aient à atténuer ou modifier leur personnalité.

À l’avenir, dans les discussions sur l’inclusivité, il sera important d’examiner les politiques et les normes qui pourraient toucher de manière disproportionnée les groupes marginalisés. L’absence de zones sans parfum n’avait pas seulement trait aux odeurs ou à la nécessité de changer de code; elle avait trait plus largement aux principes du respect et de la compréhension. Elle nous rappelait que nous n’avons pas besoin de nous cacher ou de nous métamorphoser pour mettre les autres à l’aise ou avoir l’air respectable à leurs yeux. C’est dans ce genre d’environnement — où on met l’accent sur le respect mutuel, l’expression culturelle et la présence authentique — que les vrais changements peuvent commencer. Le Sommet m’a montré que, quand nous permettons aux gens d’être qui ils sont, non seulement nous les valorisons, mais en plus nous créons des communautés plus entières, inclusives et porteuses de changement.

Le Sommet pancanadien des communautés noires a été une expérience enrichissante et positive, mais c’était aussi une excellente façon de commencer le Mois de l’histoire des Noirs. Il nous a rappelé l’importance de créer des espaces où les personnes racialisées peuvent être qui elles sont, authentiquement, sans crainte d’être jugées et sans devoir se conformer. J’espère sincèrement que les membres du Syndicat des employées et employés nationaux qui ont participé à l’événement ont été inspirés par l’expérience et qu’ils chercheront comment créer des environnements plus inclusifs dans leur milieu de travail et leur organisation. Durant ce Sommet, nous n’avons pas seulement célébré notre identité; nous nous sommes aussi encouragés les uns les autres à foncer, à être nous-mêmes sans nous excuser et à continuer de militer pour un monde inclusif pour tous et toutes.

Noha Haydari est la représentante régionale aux droits de la personne du SEN pour la région Hors Canada.

« J’aimerais remercier Noha de nous avoir raconté son expérience et de mettre en lumière des sujets si importants. Ses propos sont une précieuse occasion de réfléchir à la façon dont nous coexistons dans des espaces partagés. Comme nous le savons, nos environnements sont des environnements sans parfum pour convenir à ceux et celles à qui les parfums pourraient causer des problèmes de santé. En même temps, je vous encourage tous et toutes à continuer de chercher à mieux comprendre comment les normes culturelles dominantes orientent nos échanges et façonnent nos environnements. »

 – Alisha Kang, présidente nationale, Syndicat des employées et employés nationaux

De la solidarité à la force : renforcer le pouvoir des travailleuses et travailleurs noirs dans les syndicats du secteur public fédéral

En ce mois où nous prenons le temps d’honorer et de célébrer l’héritage et le leadership des personnes noires, l’ACEP et la Coalition of Black Trade Unionists ont également voulu prendre le temps de tenir une discussion importante sur la façon dont les membres noir·es peuvent renforcer leur pouvoir et leur leadership dans nos syndicats actuels, ainsi que sur les moyens par lesquels nous pouvons nous défendre par l’intermédiaire du syndicat.

Nos membres noir·es, autochtones et racisé·es sont encouragé·es à participer et à se préparer à poser des questions sur ce thème. 

Nous espérons que vous pourrez participer à cette discussion importante sur les mesures concrètes que nous pouvons prendre. Chris Wilson, de la Coalition of Black Trade Unionists, et Alisha Kang, présidente du Syndicat des employées et employés nationaux, un élément de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), se joindront à nous. 

Nous aimerions que les panélistes et les participant·es nous parlent entre autres de ces questions essentielles :

  • Comment réussit-on à développer le leadership syndical des personnes noires? Qu’entendons-nous par « leadership » (membres de la base, dirigeantes et dirigeants élus, membres du personnel, etc.)?
  • Comment réussit-on à mobiliser d’autres membres noir·es? Quelles sont les stratégies pour rejoindre ces personnes?
  • Comment reste-t-on en contact avec d’autres dirigeant·es et militant·es noir·es du mouvement syndical?
  • Comment le syndicalisme noir peut-il influencer les élections?


Mercredi 26 février 2025

De 17 h à 19 h (HE)
Séance hybride – Au bureau national de l’ACEP et en ligne 

Les places sont limitées, alors inscrivez-vous sans tarder.  
Pour les personnes en présentiel, un repas léger sera servi.
Si vous avez choisi de participer en personne, mais que notre capacité d’accueil a été dépassée, vous recevrez un lien Zoom qui vous permettra de participer en ligne.

Des services d’interprétation seront assurés.

Inscrivez-vous dès maintenant!


Directives concernant l’interprétation simultanée pour les réunions et assemblées en ligne
 

Notices biographiques :

Alisha Kang est présidente du Syndicat des employées et employés nationaux, qui compte plus de 27 000 membres d’un océan à l’autre et 80 conventions collectives, et elle joue un rôle prépondérant dans le Caucus des employés fédéraux noirs. Auteure publiée, Alisha est mère célibataire et elle est très fière de son fils de 22 ans, Kael, un militant en herbe et étudiant en droit, et de sa fille de 26 ans, Kyrro, une scientifique qui est sur le spectre de l’autisme.


Christopher Wilson (il/lui) est un défenseur des droits des travailleuses et travailleurs, un militant d’action communautaire et un avocat comptant plus de 25 ans d’expérience dans le mouvement syndical. Christopher est membre de la Coalition of Black Trade Unionists, où il a dirigé le projet de recherche Green is Not White, qui a mobilisé plus de 3 000 militantes et militants syndicaux et communautaires dans le cadre d’ateliers participatifs sur la lutte contre le racisme environnemental.


Inscrivez-vous dès maintenant!

Joignez-vous à nous pour une assemblée virtuelle concernant le réaménagement des effectifs !

📢 Joignez-vous à nous pour une assemblée virtuelle concernant le réaménagement des effectifs !

🗓 Date : le dimanche 16  février 2025
Heure : 18-19 h. HNE
💻 Présentée par : Alisha Kang, présidente nationale du Syndicat des employées et employés nationaux, APFC

Sujet : Réaménagement des effectifs – Explorer l’avenir ensemble

Dans cette importante session virtuelle, la présidente nationale du SEN, Alisha Kang, abordera les contextes actuel et futur des projets du gouvernement ayant trait au réaménagement des effectifs. Elle abordera également les répercussions potentielles que ces projets engendreront pour nos membres. Votre voix a de l’importance : cette assemblée représente votre chance de vous entretenir avec des dirigeants, d’avoir un aperçu de la situation et de poser des questions qui ont de l’importance à vos yeux.

Comment participer :

✔️ RSVP ICI ! ou Soumettez vos questions à l’avance à Bernadeth Betchi, coordinatrice, Bureau de la présidente.                                                     

✔️ Écoutez la discussion en direct afin d’entendre les réponses à vos plus grandes préoccupations et participez à la discussion!

Joignez-vous à la réunion Zoom

https://ca01web.zoom.us/j/61640431001?pwd=abBm9qAlaHpAaPeEaSpwdHpruMLNcX.1

ID de la réunion : 616 4043 1001

Mot de passe : 976625

Nous avons hâte de vous y voir ! 💬

#UNE #SEN #VirtualTownhall #WorkforceAdjustment

Mois de l’histoire des Noirs – Les gens blessés blessent les gens : Mon parcours de l’apartheid en Afrique du Sud jusqu’à la guérison par le militantisme

En grandissant en Afrique du Sud, pendant l’apartheid, je ne me rendais pas compte que j’étais victime de discrimination. En tant que personne racisée, je croyais ce qu’on m’enseignait à l’école et ce que la société me disait : les colons européens avaient amené la civilisation en Afrique du Sud en 1652. En fait, c’était la première phrase de mon cahier d’histoire. J’ai accepté que j’appartenais à une race inférieure, que je méritais d’être séparé des Blancs, et que je n’avais pas la capacité intellectuelle pour étudier dans les établissements réservés aux « Blancs seulement ». Je ne me suis jamais demandé pourquoi je ne pouvais pas aspirer aux emplois réservés aux Blancs de l’Afrique du Sud. C’était ma réalité, et elle me semblait normale, jusqu’à ce que mon monde soit chamboulé par de simples vacances.

Lorsque j’avais 12 ans, mon père nous a amenés en vacances au Canada. C’était ma première expérience à l’extérieur de l’Afrique du Sud et la première fois que j’allais dans un pays où il n’y avait pas d’apartheid. J’avais hâte de voir la neige, de manger des pizzas et des hamburgers, de faire des choses que je ne voyais que dans les films, mais ce qui m’a le plus fasciné, c’était la gentillesse des gens. Pour la première fois, un Blanc m’avait souri et salué. J’ai eu tellement peur que je ne savais pas comment réagir. J’ai eu ma première véritable conversation avec un adolescent blanc et je me suis rapidement rendu compte que je n’étais pas inférieur. Pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti ce qu’était être traité comme un être humain normal.

Lorsque je suis retourné en Afrique du Sud, j’étais changé. Je voyais et ressentais maintenant plus que jamais le poids de la discrimination. En colère et blessé, j’ai commencé à reconnaître chaque petite injustice que je subissais et à la remettre en question. Je me suis demandé pourquoi je n’avais pas le droit de manger dans certains restaurants, pourquoi les meilleures plages étaient réservées aux Blancs et pourquoi je devais marcher des kilomètres pour me rendre à une ligne de transport en commun pour « non-Blancs » qui ne pouvait pas entrer dans le centre‑ville, où les autobus réservés aux « Blancs seulement » étaient autorisés à entrer.

En grandissant, j’ai commencé à m’interroger sur les injustices plus larges de l’apartheid. Pourquoi les non‑Blancs étaient‑ils limités à certains emplois? Pourquoi n’avais‑je pas le droit de me présenter à des élections et de voter? Pourquoi devrais-je être emprisonné simplement pour avoir posé ces questions? Ma brève exposition à la vie au Canada avait rendu la vie en Afrique du Sud beaucoup plus difficile. Mais elle avait aussi fait naître en moi une passion pour les droits de la personne. Je savais que si je voulais défendre la justice sans la menace constante de l’emprisonnement, je devais retourner au Canada.

Lorsque j’ai fini par revenir au Canada, j’ai ressenti un sentiment de liberté difficile à décrire. Mon esprit était libéré des chaînes de l’apartheid. Je pouvais maintenant m’exprimer ouvertement et sans peur au sujet des atrocités de l’apartheid. Au début, raconter mes expériences m’a donné un sentiment de libération, mais au fil du temps, cela a laissé place à de la frustration. On m’a invité à parler dans des écoles secondaires, des universités et même des soupers de corps professoral. Les gens écoutaient, mais ils ne voulaient pas agir. J’avais l’impression que ma douleur était devenue comme un divertissement pour eux, et cela m’a profondément blessé. À cause de cette blessure, je suis devenu plus conflictuel et me suis rapidement retrouvé à participer à des débats enflammés avec des personnes qui minimisaient l’apartheid, le comparant à d’autres atrocités mondiales. Ce conflit s’est étendu jusqu’aux membres de ma famille et à mes amis, qui m’ont encouragé à aller chercher de l’aide.

Le counseling a été une révélation. Après avoir raconté les traumatismes que j’avais subis, j’ai reçu un diagnostic de trouble du stress post‑traumatique. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment compris le sens de la phrase « Les gens blessés blessent les gens ». À cause de ma douleur non guérie, j’avais tendance à m’emporter contre les personnes qui se souciaient de moi. Je savais que je devais trouver un moyen de canaliser ma douleur pour en faire quelque chose de constructif, qui m’aiderait à cesser de blesser les autres… et moi‑même.

C’est alors que j’ai trouvé la guérison par le truchement du service aux autres. J’ai commencé à faire du bénévolat, en aidant les réfugiés au Canada à s’adapter à leur nouvelle vie. Je leur donnais des conseils en leur racontant mes expériences et la façon dont j’avais surmonté mon traumatisme. De plus, j’ai joué un rôle plus actif de défense des droits, agissant comme agent national aux droits de la personne pour les membres racisés du Syndicat des employées et employés nationaux. En aidant les autres à surmonter le traumatisme de la discrimination, j’ai trouvé la force de guérir mes propres blessures.

Aujourd’hui, je continue de me battre pour la justice, non pas par colère, mais par amour et par engagement profond à l’égard des droits de la personne. J’ai appris qu’il est possible de rompre le cycle de la douleur, non pas en le supprimant, mais en le transformant en action, en empathie et en prise de pouvoir. « Les gens blessés blessent les gens » est une vérité, mais son remède l’est tout autant : « Les gens guéris aident les gens à guérir ».

Sam Padayachee

Sam Padayachee est un ancien membre du SEN, maintenant retraité. Ses contributions au portefeuille des droits de la personne du SEN se poursuivent dans ses écrits.

L’Exécutif national du SEN adopte une motion de boycottage d’Amazon

La semaine dernière, pendant la réunion de l’Exécutif national du Syndicat des employées et employés nationaux (SEN), nous avons appris qu’Amazon envisageait de fermer les portes de ses sept entrepôts au Québec. La fermeture des entrepôts d’Amazon entraînera le licenciement de 1 700 employées et employés permanents.

La syndicalisation du centre de distribution d’Amazon de Laval, au Québec, date d’il y a moins d’un an. Même si l’entreprise prétend que les fermetures n’ont rien à voir avec cette syndicalisation, nous croyons qu’il s’agit d’antisyndicalisme pur et dur.

L’Exécutif national a donc adopté à l’unanimité une motion de boycottage d’Amazon. Le SEN ne remboursera plus les biens achetés chez Amazon en lien avec les activités syndicales.

Ensemble, nous sommes plus forts. Nous encourageons tous les membres du SEN à soutenir les travailleuses et travailleurs d’Amazon en boycottant leur employeur.

Entente de règlement du recours collectif des FAC : c’est un début!

Récemment, la Cour fédérale du Canada a approuvé l’entente de règlement définitive du recours collectif concernant les membres des Forces armées canadiennes (FAC) qui ont été victimes de discrimination raciale au cours de leur service militaire. Bien que cela représente une victoire pour ces travailleuses et travailleurs, le gouvernement du Canada a encore beaucoup de travail à faire.

« C’est un pas dans la bonne direction, mais la lutte menée par ceux et celles qui ont subi du racisme au sein du gouvernement fédéral se poursuit », a affirmé la présidente nationale du SEN, Alisha Kang. « Au total, 45 000 fonctionnaires fédéraux passés et actuels de plus attendent que le gouvernement reconnaisse la discrimination qui dure depuis 50 ans. »

Lien — Déclaration du ministre de la Défense nationale concernant l’entente de règlement du recours collectif sur le racisme systémique dans les Forces armées canadiennes

Français – https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/nouvelles/2025/01/declaration-du-ministre-de-la-defense-nationale-concernant-lentente-de-reglement-du-recours-collectif-sur-le-racisme-systemique-dans-les-forces-arm.html

Anglais – https://www.canada.ca/en/department-national-defence/news/2025/01/statement-by-the-minister-of-national-defence-on-the-settlement-of-the-canadian-armed-forces-systemic-racism-class-action.html

Le SEN dénonce les propos de Pierre Poilievre sur le genre

Hier, on a demandé à Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, ce qu’il pensait de la proclamation de Donald Trump, président américain nouvellement élu, selon laquelle les États-Unis ne reconnaîtront que deux genres : homme et femme. M. Poilievre a dit être d’accord, sans aucune gêne, ajoutant qu’il ne connaissait que deux genres (référence en anglais seulement – https://www.thestar.com/politics/federal/pierre-poilievre-says-he-is-only-aware-of-two-genders/article_19f4d394-d8ec-11ef-9d28-7bbbc49d4a6f.html). L’extrait vidéo circule d’ailleurs sur les plateformes des réseaux sociaux, comme TikTok.

Le SEN condamne fermement ce point de vue. « Je suis attristée d’entendre une personne qui souhaite être à la tête de notre gouvernement tenir ce discours aussi ouvertement », a déclaré Alisha Kang, présidente nationale du SEN. « Le Canada a ses propres valeurs, et celles et ceux qui ont travaillé d’arrache-pied pour créer des espaces inclusifs ne veulent surtout pas revenir en arrière. Nous n’allons pas baisser les bras. Tout le monde mérite un milieu de travail sûr et inclusif. Le SEN continuera de s’assurer que toutes les personnes se sentent les bienvenues. »

Le Syndicat des employées et employés nationaux s’engage résolument à protéger, défendre et promouvoir les droits de la personne. Tous les syndicats ont une riche histoire en tant que défenseurs des droits de la personne, mais nos membres sont particulièrement fiers de notre dévouement envers cette cause. Essentiellement, nous croyons que la diversité est une richesse; la diversité de nos membres est un élément indispensable à notre croissance et à notre évolution.

S’il vous plaît, tendez la main à vos consœurs et confrères du syndicat, y compris les membres de votre Comité des droits de la personne.

Autres ressources accessibles :

  • Programme d’aide aux employés de votre organisation (PAE) : Trouvez le fournisseur du programme d’aide aux employés de votre organisation – Canada.ca
  • Comité d’action sur l’identité et l’expression de genre du Réseau de la Fierté à la fonction publique (RFFP) : Un espace sûr où les employ·é·e·s transgenres, de la pluralité des genres et non binaires peuvent se réunir et se soutenir les uns les autres. Si vous souhaitez vous joindre au comité, écrivez un courriel à :pspn-rffp@csps-efpc.gc.ca   
  • Personnes-ressources du Réseau de la Fierté de votre organisation : Communiquez avec votre Réseau de la Fierté local ou national ou avec la personne ambassadrice de l’Espace positif local ou national pour trouver une communauté et du soutien. 

De plus, vous pouvez également communiquer avec une ou un collègue de confiance, une mentore ou un mentor ou une personne-ressource en santé mentale ou de la communauté, par exemple : 

  • Trans Lifeline : (soutien offert aux personnes transgenres par des personnes transgenres) 1 (877) 330-6366
  • LGBT Youth Line : Texto (647) 694-4275
  • Interligne : (Services d’écoute, d’intervention et de sensibilisation pour la communauté LGBTQ+) Téléphone + texto 1 (888) 505-1010 
  • Aide aux Trans du Québec : (soutien pour les personnes trans, non binaires et en questionnement) 1 (855) 909-9038

Le journal de MJ – Groupe de travail #Fouilleladécharge

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Vendredi 27 décembre 2024

C’est parti! La première étape de mon voyage commence ici, à Moncton, au Nouveau−Brunswick; je ferai escale à Montréal, puis j’arriverai à Winnipeg, où je rejoindrai Ruby Langan et Lenora Maracle pour cette incroyable expérience.

Le but du voyage est de rendre hommage aux femmes et aux filles autochtones disparues et assassinées, de tisser des liens avec les collectivités autochtones et de mieux comprendre les défis auxquels sont exposées les femmes autochtones à Winnipeg.

On m’a invitée à participer à ce voyage inspirant en tant que représentante nationale de l’équité pour les femmes du SEN, et c’est avec fierté et enthousiasme que je me joins à ce groupe de travail.

Nous nous engageons à vous communiquer tout ce que nous apprendrons!

XO

***

J’ai dormi pendant tout le trajet jusqu’à Montréal. C’est comme si mon corps était conscient de la lourdeur à venir et qu’il se préparait à l’affronter. Pendant que je me ravitaille au Pork and Pickle de l’aéroport, j’ai l’impression que je dormirai aussi pendant mon prochain vol.

Comme je vis avec une douleur chronique quotidienne, ces pérégrinations ne sont pas faciles pour moi, mais rien ne m’empêchera d’y participer.

Samedi 28 décembre 2024

Malheureusement, l’avion de Ruby a été retardé. Elle est arrivée à l’hôtel aux petites heures du matin, et nous commencerons donc notre journée plus tard.

Aujourd’hui, nous prévoyons rencontrer des personnes intéressantes pour le dîner à La Fourche, avant de nous rendre au site commémoratif des femmes autochtones disparues ou assassinées. Je pense que la préparation est capitale. Même si je me réjouis à l’idée de ce qui s’en vient, je sais que cet apprentissage sera chargé d’émotions et que le sujet sera très sensible et très lourd. Nous sommes ici pour honorer, respecter et apprendre.

Je m’en vais de ce pas rencontrer Lenora pour le déjeuner. Que les rencontres commencent.

***

Notre consœur syndicale Frances nous a rejointes, Lenora et moi, et nous nous asseyons toutes les trois en cercle pour préparer des paquets de tabac sacré enroulés de tissus rouges, que nous offrirons aujourd’hui et demain. Après l’arrivée de Ruby, nous allons à la rencontre de l’Aînée du Manitoba Barbara Nepinak. Nous dînons ensemble, puis Barbara nous fait visiter le Musée canadien pour les droits de la personne. Nous y voyons de nombreuses expositions abordant plusieurs thèmes, comme la Couverture des témoins, La force du nombre, les Perspectives autochtones, la Protection des droits de la personne, et nous pouvons suivre l’évolution du cadre juridique du Canada, comme la primauté de l’obligation de prendre des mesures d’adaptation, dans l’affaire Tawney Meiorin, les tournants de l’humanité, et j’en passe. On pourrait facilement passer des jours dans ce musée, qui montre avec talent les atrocités vécues, les batailles menées, les guerres et les luttes, tout ce qui a contribué aux gains au chapitre des droits de la personne dont nous jouissons aujourd’hui. Une chose est claire : il reste beaucoup de travail à faire.

Le musée montre que la campagne #Fouille la décharge a gagné du terrain et qu’il a été possible de circonscrire la zone où les dépouilles des victimes pourraient être découvertes. Le fait que des dépouilles ont été récemment trouvées à la décharge de la Saskatchewan donne tout particulièrement du poids à la nécessité de fouiller la décharge de Prairie Green, et surtout, d’accepter que ces fouilles sont nécessaires, peu importe l’endroit d’où l’on vient, la couleur de notre peau, notre situation économique… Les familles ont besoin de tourner la page. Tout le monde mérite le même niveau d’attention et de réflexion.

Je me sens dépassée et je dois quitter cet espace. La chaleur et la nausée me submergent, et j’ai besoin de prendre l’air. Nous profitons de l’occasion pour nous promener dans le parc de La Fourche, admirant sa beauté, ses lumières scintillantes et les sculptures et parcourir les lieux sacrés comme le Cercle de célébration Oodena et le site commémoratif des femmes autochtones disparues et assassinées. Nous nous arrêtons ici pour faire une prière une prière, une purification et une offrande de tabac, près des empreintes de mains rouges peintes sur les pierres arrondies, ce qui a alourdi l’atmosphère déjà chargée.

Dernier arrêt du jour au marché de La Fourche, où nous entrons dans quelques boutiques, dont les boutiques autochtones Teekca et Manitobah. Je suis la fière nouvelle propriétaire de bottes d’hiver, de sauge de buffle, d’œuvres d’art et d’un bracelet que je prévois donner à ma fille lorsque je rentrerai à la maison.

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Assise dans ma chambre d’hôtel, tranquille et seule, je ressens le poids de cette journée, mais je suis aussi imprégnée d’un espoir et d’un objectif renouvelés. Aujourd’hui a été une journée d’apprentissage profonde et enrichissante.

Dimanche 29 décembre 2024

Préparatifs en vue de la deuxième journée de la mission du groupe de travail. Nous prévoyons aujourd’hui aller au dépotoir de Prairie Green, visiter le pavillon de ressourcement et voir la peinture murale qui commémore les femmes autochtones disparues ou assassinées. Si le temps le permet, nous visiterons peut-être un refuge pour femmes. Je me sens très enthousiaste aujourd’hui, mais mon cœur est toujours lourd. Il me faut prendre de grandes respirations.

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Nous commençons la journée en faisant des achats de fournitures, que nous donnerons aux sans-abris pendant de nous marcherons avec la patrouille Morgan’s Warriors. Prochain arrêt : la peinture murale qui commémore les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées, une peinture haute d’une quinzaine d’étages qui représente une femme autochtone en tenue de cérémonie tenant une plume haut dans les airs, une pleine lune en arrière-plan. L’artiste, Jeannie White Bird, membre de la Première Nation de Rolling River, a intitulé sa murale Giizaagiigo, un mot anishinaabemowin qui signifie « tu es aimée ». Émerveillées par la beauté majestueuse du site, Ruby, Lenora, Frances et moi faisons sur place une purification et une prière et offrons du tabac sacré.

Nous prenons ensuite la route jusqu’à la décharge de Stony Mountain, en bordure de Winnipeg. Nous traversons des prairies (c’est la première fois que j’en vois!) avant d’emprunter une longue route qui nous amène jusqu’au pavillon de ressourcement, qui est malheureusement fermé et n’ouvrira pas avant la nouvelle année. Malgré tout, nous faisons une purification et une prière et offrons du tabac sacré. Le pavillon de ressourcement situé juste en face de la décharge est un espace dédié aux familles en deuil de leurs chers disparus. La grand-mère endeuillée d’une victime du tueur en série dit que, grâce au pavillon de ressourcement, elle restera « proche de ma fille… ainsi, je peux rester tout près et surveiller ce qui se passe ». C’est aussi un endroit où les chercheurs peuvent manger et se reposer pendant leur travail.

Sur le chemin du retour, nous visitons un endroit spécial appelé Maison Soleil. Il s’agit d’un centre d’accueil et de ressources qui se concentre sur la réduction des méfaits et l’inclusion sociale. C’est un lieu sûr, où les gens peuvent s’arrêter et se réchauffer, casser la croûte, se changer, prendre une douche, etc. On y offre des tests rapides pour les ITS. Le centre alerte la communauté lorsqu’il est mis au courant de la circulation de drogues dangereuses, et il offre de nombreux autres programmes. Il met l’accent sur les communautés 2ELGBTQIA+ et sur les communautés autochtones, mais il est ouvert à tous. Il comprend également un site mobile de prévention des surdoses pour les personnes aux prises avec des dépendances. Nous avons demandé à ses représentants comment nous, en tant que syndicat et militants, pouvons apprendre d’eux et ce que nous pouvons faire pour eux, et nous avons prévu faire un suivi en juin prochain. Si tout va bien, nous pourrons faire une deuxième visite du site.

Pour le souper, nous nous arrêtons dans le fantastique petit restaurant appelé Manoomin, situé à l’intérieur de l’hôtel Wyndham Garden, qui appartient à des Autochtones et se trouve sur le territoire de la Première Nation de Long Plain. Le repas est incroyable. Je goûte pour la première fois de ma vie à la viande de bison, qui est délicieuse. Pendant notre repas, nous discutons de l’importance des entreprises autochtones et de la nécessité de continuer de les soutenir ainsi que de la façon de le faire. Ruby, Lenora, Frances et moi nous envisageons de rédiger une résolution visant à utiliser les entreprises autochtones à titre exceptionnel au moment d’investir dans les entreprises syndicales. Ce serait un bon début. Cela s’ajouterait à la mission de notre groupe de travail.

Le corps nourri et réchauffé, nous sommes prêtes à rencontrer la patrouille Morgan’s Warriors. Il s’agit d’un groupe de sensibilisation dirigé par des femmes autochtones, fondé par Melissa Robinson et Elle Harris pour honorer la mémoire de Morgan Harris (l’une des victimes du tueur en série de Winnipeg, dont on croit que la dépouille pourrait se trouver dans la décharge de Prairie Green). Ce groupe de bénévoles prend racine dans l’amour et un engagement profond à l’égard de l’héritage de Morgan, et il cherche à répondre aux besoins non satisfaits que Morgan avait lorsqu’elle vivait dans les rues de Winnipeg. En plus de distribuer des aliments et des vêtements chauds aux personnes itinérantes, les guerrières cherchent les aiguilles souillées et s’en débarrassent et fouillent les maisons abandonnées pour s’assurer qu’il ne s’y trouve personne en situation de détresse. Elles sont également formées pour administrer de la naloxone. Nous leur donnons des mouchoirs de papier, des lingettes nettoyantes, des produits d’hygiène féminine et des cartes-cadeaux de Tim Horton’s ainsi que des vêtements chauds. Comme Melissa et son époux Chris participent aux fouilles de la décharge de Prairie Green, nous avons pu en apprendre plus sur les défis que cela représente et sur les progrès réalisés. Ce sont des personnes incroyables qui font des choses incroyables.

Malheureusement, j’ai dû partir avant mes consœurs (Frances et Ruby) parce que j’avais un vol à prendre tôt le lendemain matin. La soirée restera à jamais gravée dans mes pensées.

Lundi 30 décembre 2024

Je me suis levée ce matin à 4 h 30. L’avion doit décoller à 7 h. Si tout va bien, je devrais arriver à la maison à l’heure du souper.

Je me sens choyée et reconnaissante pour ces derniers jours. Je me sens aussi très privilégiée de vivre la vie que je vis et d’avoir la tribune qui m’a été donnée. Le travail ne fait que commencer.