10 décembre 2021
Je me suis souvent posé la question sur l’origine de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris, au palais de Chaillot, par la résolution 217 (III) A. Elle précise les droits fondamentaux de la personne. Pour donner suite aux horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, la communauté internationale décide d’élaborer une charte internationale de droits pour affirmer les valeurs mises en avant dans la lutte contre le fascisme et le nazisme.
Mais en continuant mes recherches, j’ai constaté que l’origine remontait encore plus loin, soit l’Antiquité :
- Dans l’Éthique à Nicomaque, Aristote évoque le principe de dignité et le respect que l’individu·e doit porter aux autres;
- Dans les Pensées pour moi-même de Marc Aurèle et les Tusculanes de Cicéron (sur la notion de jus hominum, « droit des hommes »), reprenant Platon;
- Dans des textes religieux (comme les Dix Commandements, qui commandent le droit à la vie, à l’honneur, etc.);
- Chez Saint Paul, dans l’épître aux Corinthiens, qui parle de l’homme intérieur, totalement vierge, en lui accordant une dignité absolue;
- Dans des textes littéraires, comme la pièce de théâtre Antigone de Sophocle ou purement philosophiques, comme dans les textes de l’école de pensée des stoïciens;
De plus, nous retrouvons des écrits dans plusieurs régions du monde comme l’Édit de Milan ou l’Édit de Constantin 1er en l’an 313, au XIIIe siècle avec la Charte du Manden en Afrique et au XVe et XVIe siècles avec les grands jurisconsultes islamiques de l’empire du Mali.
Qui plus est, à travers les Grands Textes (XIIIe – XVIIe siècles), on peut remonter jusqu’au Moyen-Âge pour trouver les premières manifestations, concrètes et avec des effets réels dans les pratiques, de l’idée des droits de la personne, réunies sous le nom de droits de l’homme de la première génération :
- La Magna Carta de 1215. Ce texte est important mais n’a été véritablement utilisé qu’à partir du XVIIe siècle comme instrument contre l’absolutisme royal des Stuart;
- Les Douze Articles de 1525;
- La Pétition des Droits de 1628;
- L’Acte d’Habeas Corpus de 1679 (fondement du droit pénal);
- La Déclaration des droits (Bill of Rights) de 1689. Elle est considérée dans le monde anglophone comme la base des concepts actuels des droits humains.
La première déclaration des droits humains (12 juin 1776) est celle de l’État de Virginie, écrite par George Mason, que l’on appelait ‘’Le père de la Déclaration des droits’’. Cette dernière a été incluse dans la Déclaration d’indépendance des États-Unis le 4 juillet 1776 par Thomas Jefferson et a inspiré la Déclaration des droits de l’Homme de 1948. Quelques années plus tard, la France sous le règne de Louis XVI, promulguait la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le 3 novembre 1789. Malheureusement, cette déclaration excluait les femmes et il a fallu attendre 1948 et l’intervention d’Eleanor Roosevelt pour que la notion entre les sexes figure explicitement dans une convention internationale, soit la fameuse Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies.
Les droits de la personne sont basés sur le respect de l’individu·e. Leur principe fondamental est qu’une personne est un·e être moral·e et rationnel·lle qui mérite d’être traité·e avec dignité. On les appelle les droits de la personne parce qu’ils sont universels. Les droits de la personne sont les droits et libertés fondamentaux qui appartiennent à chaque personne dans le monde, de la naissance à la mort. Ces droits fondamentaux reposent sur des valeurs communes telles que la dignité, l’équité, l’égalité, le respect et l’indépendance.
En terminant, j’aimerais que cette journée du 10 décembre ouvre la discussion dans vos communautés, vos familles, vos lieux de travail car c’est la base d’un monde meilleur et c’est à chacun·e de nous d’en faire la promotion en continuant à défendre ces droits. Le Comité des droits de la personne du SEN est fier de son leadership au sein de l’AFPC et continuera à aider les membres à se pencher sur l’importance du respect de ces DROITS et à les défendre.
Daniel Toutant
Vice-président national aux droits de la personne
SEN-AFPC