Parcs Canada croit qu’il a fait tout ce qu’il pouvait à Jasper

Pendant que la municipalité, la province et le gouvernement fédéral se chamaillent sur la façon de gérer les feux, plus de 250 membres du personnel de Parcs Canada sont retournés dans la zone touchée, où il y avait, sur des clôtures, des affiches signalant la présence d’amiante et la découverte possible de toxines, y compris des métaux lourds.

Je suis arrivé à Jasper le matin du 26 septembre avec ma vice-présidente exécutive nationale vers 10 h, heure locale. Deux heures seulement après notre arrivée, la vice-présidente exécutive nationale a été victime d’une grave crise d’asthme.

Nos membres n’ont pas les résultats des tests de particules après le nettoyage, et ils ne savent pas non plus si la qualité de l’air a été testée pour déceler la présence de particules d’amiante ou de métaux lourds.

Bien entendu, la santé et la sécurité de nos membres était la première raison de notre visite à Jasper. Parcs Canada expulse un membre du SEN, dont la demeure est l’une des seules à être restée debout, pour y installer un gestionnaire. Le surintendant de Parcs Canada vit dans une maison de quatre chambres à coucher, seul, à l’abri des feux pendant que les membres doivent s’accommoder d’installations sans cuisine, sans toucher leur allocation quotidienne. Le surintendant n’a pas accordé beaucoup de congés 699 aux pompiers, y compris à ceux qui ont vu un jeune collègue périr dans le feu.

Permettez-moi de vous peindre un tableau fidèle de la vie de nos membres à Jasper. Les membres travaillent, vivent et mangent dans le parc. La plupart de nos membres gagnent moins de 65 000 $ par année. Il est vrai que cela peut sembler raisonnable, mais n’oubliez pas que tout coûte cher, à Jasper, parce que la ville dépend entièrement du tourisme. Le coût de la nourriture, de l’essence et de l’épicerie est souvent cinq fois plus élevé que le coût moyen dans une ville de même taille. Leur employeur leur fournit un logement, comme le faisaient autrefois les entreprises minières, à un coût déraisonnablement élevé en raison de son emplacement ou du fait qu’il est très loin de leur lieu de travail. Ils ne sont pas propriétaires du terrain, et, s’ils ne font pas ce que leur demande leur employeur, ils pourraient se retrouver sans emploi et sans domicile. Vous ne pouvez pas être sans-abri à Jasper, sans quoi on vous embarque dans un autobus et on vous sort de la ville.

Toutefois, je ne peux pas m’empêcher de sonner l’alarme de la sécurité publique. Ce qu’a vécu la vice-présidente exécutive nationale et l’absence de tests en bonne et due forme de détection des toxines et des particules veulent dire que non seulement mes membres, mais aussi tous les gens qui visitent Jasper y sont exposés.

Peu importe si cela découle de la décision de remettre Jasper en état – sans faire le grand nettoyage des produits ignifuges comme à Fort Mac – pour que la vache à lait de la province puisse recevoir à nouveau des touristes. Je ne veux pas, dans une dizaine d’année, apprendre que mes membres et leur famille ont été exposés inutilement à des particules nocives pour des motifs politiques et capitalistes.

Je vous demande d’appuyer nos confrères et consœurs du syndicat en demandant des réponses.

Alisha Kang,
Présidente nationale
Syndicat des employées et employés nationaux