Jour de l’émancipation

29 juillet 2022

Opinion

En 1834, le Parlement britannique abolissait l’esclavage dans l’Empire britannique. En mars 2021, la Chambre du Parlement du Canada a finalement voté pour reconnaître que ce chapitre atroce de notre histoire est clos en désignant le 1er août Jour de l’émancipation.

Bien que cette journée marque la fin de l’asservissement des personnes d’ascendance africaine, le Jour de l’émancipation doit être célébré en reconnaissance des luttes de toutes les communautés marginalisées. Un combat qui perdure encore aujourd’hui. Si nous reconnaissons les luttes du passé, nous pouvons prendre des mesures pour éviter de répéter les mêmes erreurs et aller de l’avant afin d’améliorer la vie de toutes et tous.

Nous devons comprendre que signer un bout de papier pour abolir l’esclavage a peut-être mis fin à l’esclavage physique des Canadien×ne×s d’ascendance africaine, mais que la servitude mentale, l’esclavage mental existent toujours. Nelson Mandela a dit : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. » Je crois qu’une façon de commencer à s’affranchir de cette servitude mentale est d’enseigner à la prochaine génération de Canadien×ne×s les pans de notre horrible histoire qui ont été passés sous silence et de veiller à ce que ces atrocités ne se reproduisent plus jamais. Nous devons en apprendre davantage sur notre véritable histoire et notre véritable héritage afin de pouvoir amorcer la guérison.

En tant que société, nous devons trouver des moyens nouveaux et innovateurs de combattre toutes les formes d’oppression que nous connaissons aujourd’hui. En d’autres termes, nous devons cerner les restrictions sociales, économiques, juridiques et politiques imposées aux communautés marginalisées et veiller à ce que des mesures appropriées soient prises pour libérer ces communautés. Nous vivons toujours de la discrimination en matière de santé, de logement, d’emploi, ou en raison de notre genre ou de notre orientation sexuelle et n’avons pas accès à l’égalité économique, pour ne nommer que quelques problèmes. Tant que nous n’aurons pas surmonté ces obstacles, le Canada ne sera pas un foyer libre et juste pour toute sa population.

En ce deuxième Jour de l’émancipation au Canada, souvenons-nous tous du passé, réfléchissons au présent et planifions l’avenir. Paix, justice et liberté pour toutes et tous.

« Le combat continue »

Sam Padayachee
Représentant national de l’équité pour les membres racialisé·e·s du SEN